attiré par la 4ème de couverture qui promettait plus qu'un polar, une description de la Martinique contemporaine, j'ai assez vite déchanté. Certes, ce roman de
Patrick Chamoiseau, prix Goncourt, se lit facilement, mais la promesse n'est pas du tout tenue. En fait de portrait de la Martinique, l'auteur nous livre une liste interminable d'exactions commises sur l'île, la transformant en un enfer qui surpasse n'importe quel autre ghetto dans l'horreur. Et c'est là le parti pris de tout le livre : essayer de capter la fascination morbide du lecteur et d'aller toujours plus loin dans le crime, à grands coups de superlatifs.
Patrick Chamoiseau semble victime de la tendance contemporaine qui frappe les romans, séries et films noirs : la surenchère du glauque et du sang, oubliant presque que l'angoisse réside au moins autant dans la psychologie que dans les faits bruts et l'hémoglobine. Presque car le personnage du tueur est assez bien étudié. Pas sa personnalité, dont le portrait est grossier (abusé quand il était petit, éducation autoritaire, bla bla bla) mais certaines de ses envolées qui ne sont pas sans rappeler Jules Winnfield, le tueur éloquent interprété par Samuel
Lee Jackson dans Pulp Fiction.