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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai toujours aimé la nuit ou ma rencontre avec la plume de Patrick Chamoiseau et quelle plume !.
La Martinique, une nuit de vendredi 13, Fort de France, deux hommes. L'un est agenouillé , les mains derrière la nuque, nous apprendrons qu'il s'appelle Eloi Ephraïm Evariste Pilon, qu'il est commandant de police et que cette nuit de garde est la dernière nuit de sa carrière de policier. L'autre , celui qui le tient en joue avec son arme , s'appelle Hypérion Victimaire, cet homme au gabarit impressionnant, aux yeux et au regard annonciateurs du pire, raconte la nuit qu'il vient de vivre, d'une voix monocorde il décrit la nuit dans les quartiers de l'ombre. Il nous dit ce qu'il a vu de la déchéance d'une certaine jeunesse, de l'abandon de ce qui à ses yeux représente la valeur de la culture créole , de la Martinique en particulier,drogue, prostitution, violence,mort , il aura tout vu en cette nuit infernale et il raconte ....
Eloi Ephraïm Evariste Pilon écoute cet homme ... pense qu'il ne verra pas la fin de cette nuit vivant mais il écoute.
Les deux principaux protagonistes sont campés , il ne vous reste plus qu'à lire , j'allais dire écouter cette voix à nulle autre pareille. Bien sur, il m' a surement manqué beaucoup d'informations pour apprécier à sa juste valeur ce roman certes noir, certes porteur de miasmes délétères mais apprécier l'écriture flamboyante de Patrick Chamoiseau ça je pouvais sans prérequis.
Un très grand merci aux éditions Sonatine pour cette découverte en avant-première.

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Ce roman n'est pas un roman policier, pas le moins du monde (aucune enquête), mais c'est la confession, sous forme de quasi-monologue d'un psychopathe devenu Archange vengeur, Négateur, après une enfance difficile et une carrière de militaire. Hypérion Victimaire se confie dans un huis clos saisissant à un flic (dont c'est la toute dernière nuit de service avant la retraite), Eloi Ephraïm Evariste Pilon qui a enclenché son magnéto. La confession d'Hypérion Victimaire n'est pas banale, ni sur le fond, ni sur la forme : il raconte à la fois cette nuit infernale et dingue qui est en train de s'écouler et comment il est devenu ce tueur, cet Archange vengeur et sanguinaire. le lecteur, porté par la voix d'Hypérion (j'imagine très bien ce livre en une version audio), est emporté dans un maelstrom d'une noirceur sans pareille, passant de l'horreur des scènes de crime laissées par Hypérion à la peinture d'une jeunesse en perte de tous référents et plongée dans l'enfer de l'extrême violence. Chamoiseau a construit un récit rigoureux d'une rare efficacité pour nous peindre une Martinique très éloignée de celle des guides touristiques. Quand à la langue choisie, elle est extraordinaire, le monologue d'Hypérion est incroyablement riche, et cette richesse contraste avec le vide de la langue des trois jeunes, démunis de tout outil de communication malgré leurs portables. le tête à tête entre Victimaire atteint de logorrhée et le policier est éblouissant et d'une densité rare.
En plus, ce livre restera cher à mon coeur pour m'avoir permis une petite découverte linguistique très personnelle. J'avais déjà découvert lors de vacances en Belgique il y a quelques années d'où me venait ma prononciation des mots oui et Louis (comme hui(t) et lui) : de mon arrière-grand-père belge que je n'ai pourtant pas connu (mystères de la transmission)! Et là, en lisant Patrick Chamoiseau, dès que j'ai vu écrit « manman » j'ai eu, pour parler comme Victimaire, une fulguration, j'ai compris d'où me venait ma prononciation de ce mot qui m'a posé tant de problèmes à l'école primaire. Comme je le prononçais ainsi je n'arrivais pas à comprendre pourquoi cela ne s'écrivait pas mamman (et j'ai encore tendance à faire cette faute que je justifiais auprès d'enseignants interloqués en expliquant que devant m on n'écrit pas n mais m ! ) et encore moins pourquoi il n'y avait que moi pour trouver ce mot difficile à écrire et mémoriser. Cela venait de l'enfance et l'adolescence de ma mère à la Guadeloupe, à la sortie de Basse-Terre, au bord du Galion, pas loin de la Glacière, entre 1936-37 et 1944. C'est sans doute un des rares mots qu'elle n'a pas employé en dehors de la maison à son retour en France, et la version créole de son enfance est restée ! Mille mercis à Patrick Chamoiseau pour cette magnifique langue orale mise à l'écrit !
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Voici un roman très noir que nous propose Patrick Chamoiseau aux éditions Sonatine. Un huis clos particulièrement bien narré, qui me permet de découvrir l'écriture de l'auteur.
Eloi Ephraïm reçoit à la veille de son départ en retraite, une confession inattendue d'un tueur psychopathe et sanguinaire,  ce tueur c'est Hypérion Victimaire, ancien militaire Martiniquais qui se considère comme étant droit et honnête. Hypérion nous explique comment il est devenu ce tueur, cet archange chargé de rendre ses lettres de noblesse à son île. 
Entre Eloï et Hypérion, un point commun, celui de vouloir rendre cette Martinique tant aimée, mais bien évidemment les méthodes ne sont pas les mêmes. Bien qu'Eloï ait été un flic engagé et passionné, à tel point qu'il en a négligé sa vie personnelle, il ne peut qu'écouter avec effarement cette confession hors du commun...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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