Ce livre est une épreuve. Et comme dans tous les bons romans, une épreuve dont on sort profondément touché, voire quelque peu transformé.
On est d'abord submergé, abasourdi, un peu effrayé, perplexe, par la capacité de FC à fournir autant de matière à la douleur, de remodeler dix fois sa souffrance comme une glaise que travaillent obstinément les mains, avec une dimension autobiographique pour moi difficilement niable. Ce qui pourrait n'être qu'un drame bourgeois est transcendé par la violence et la minutieuse sincérité avec laquelle l'épouse se livre, dégage la profondeur, la signification de l'amour qui l'a construite et qui lui permet d'affirmer au terme lumineux de ce voyage intérieur de trois ans : « je suis ».
On aimerait reprocher à l'auteure une complaisance un peu masochiste, obsessionnelle, victimaire, compulsive, mais le texte est savamment travaillé et construit, avance par à-coups et retours, n'use de redites qu'avec pertinence. L'écriture est proprement éblouissante, le style aussi limpide que riche, qui joue de la langue avec une aisance confondante.
Malgré les réticences et avec une bienveillante distance, on accompagne donc Catherine dans sa douloureuse descente aux enfers, en empathie et respectueusement attentif à sa sincérité, et on ressort avec elle à la lumière, profondément touché dans notre expérience humaine. La littérature dans ce qu'elle a de plus précieux.
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Qu'il était difficile de se plonger dans cette histoire. L'histoire d'une séparation, d'un divorce. D'une femme qui a donné vingt-cinq ans de sa vie, de son être, de son corps, de son âme, quand nous, si jeune encore, que pouvons nous bien y comprendre? Et pourtant elle raconte si bien... Difficile de lire cette souffrance dévoilée de façon si intense, si dense. Sans pudeur, elle confie tout. Elle essaie de guérir ses maux avec des mots, comme un baume, comme pour apaiser le feu qui la consume...comme si cette séparation avait déchirée une partie d'elle, emportée une moitié d'elle. Je l'avoue, au début, j'étais agacée ; j'ai jugé cette femme et sa naïveté. Sa soumission. J'ai ris de sa faiblesse. Eu pitié de son aveuglement. Et puis... elle m'a finalement juste touchée en plein coeur sans que je m'en aperçoive, et c'était désespérément beau.
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introspection sur une fragilité et un déchirement d'âme décrit avec tendresse et amertume.
Esprit et sel viennent épicés ce duo de monologues s'effaçant dans de naïves et cruelles approches.
Grace et douceurs féminines cicatrisent cette fracture d'être et d'existence.
Tendresses et souvenirs s'offrent en opportunités de lecture à saisir.
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J'ai rarement lu un roman aussi subtil sur l'amour! Un chef d'oeuvre absolu: une histoire vécue que l'auteur arrive à nous faire sentir avec tendresse, poésie et humour.
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