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« L'amour au féminin à travers neuf siècles d'expression poétique » francophone : voilà ce qu'annonce la quatrième de couverture de cette anthologie toute de rouge vêtue, élaborée par Françoise Chandernagor à la demande de son éditeur - des textes de femmes poètes toutes nées avant la Seconde Guerre mondiale. Parti-pris de «  décantation » du temps voulu par l'auteur.

Bien sûr, j'y ai retrouvé les classiques : Sappho, Louise Labbé, Marceline Desbordes-Valmore, Anna de Noailles, Christine de Pisan, Andrée Chedid, pour ne citer que les plus célèbres. J'ai découvert Marie Dauguet ou Marguerite Burnat-Provins.
Mais ce qui fait tout l'intérêt de ce recueil, c'est le ton très personnel aussi bien de l'avant-propos que des biographies détaillées de chaque poète à la suite de leurs textes, fourmillant de détails permettant d'éclairer leur oeuvre.

On y apprend, étonnamment, que « les poétesses sont plutôt moins sentimentales que les poètes » et que « dans leurs écrits, les poétesses semblent plus sensuelles que sexuelles ».
Oui, les femmes ont moins écrit, moins osé que les hommes, ce qui n'est sans doute que le reflet de leur place dans la société au fil des siècles. Car, comme le fait remarquer l'auteur, « l'inspiration est capricieuse : quand elle frappe à la porte, si on ne lui ouvre pas tout de suite, elle s'en va ! ».
Pour autant, certaines ont néanmoins été précurseurs : Marceline a inventé le romantisme avec ses Élégies et Romances dès 1819, et Marie Krysinksa le vers libre dès 1882. Mais qui le sait…

Coup de coeur de fin d'année donc pour cette instructive et évidemment poétique anthologie.
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La critique de Piatka et le bel objet-livre, tout de rouge vêtu, m'ont donné fortement envie de me procurer cette anthologie, je me la suis offerte pour Noël, et c'est un cadeau qui me ravit...

D'abord, quel intéressant avant-propos ! L'auteure explique que c'est son éditeur qui lui a proposé de réunir des poèmes écrits par des femmes en langue française. D'abord réticente, elle s'est prise au jeu et a fait des recherches.Constatation évidente: comme dans les autres domaines littéraires, la femme est fort peu représentée en poésie, en France,au contraire d'autres pays comme l'Angleterre ou la Russie.Combien d'entre elles sont tombées dans l'oubli...Cela l'a justement incitée à mener à bien ce projet. Et elle a eu raison!

La poésie dite "féminine", comme elle le rappelle,n'est pas mièvrerie et romance, elle peut être philosophique, engagée. En amour, elles sont même moins sentimentales que les hommes. En mettant ces femmes-poètes ( je n'aime pas tellement le terme"poétesse"que je trouve assez condescendant...) en valeur, elle espère, comme Sappho qu"il y aura quelqu'un , un jour, pour se souvenir de nous"...

L'anthologie , chronologique, présente bien sûr les femmes poètes reconnues et qui ont résisté au temps, comme Christine de Pisan, Anna de Noailles, Marceline Desbordes-Valmore, mais aussi des auteures méconnues , comme Marie Dauguet, Juliette Darle, Cécile Sauvage,et bien d'autres.J'ai beaucoup apprécié les biographies, émaillées de nombreuse anecdotes, remarques,qui accompagnent les poèmes.

Certes, les hommes dominent en poésie, cependant j'adhère complètement à cette remarque de l'auteure:" Mais ce n'est pas une raison pour étouffer le chant, gracieux ou bouleversant, même s'il est parfois plus frêle, des femmes poètes de talent"...

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Objectif réussi pour cette anthologie de la poésie féminine au travers du thème de l'amour : on y découvre des poétesses inconnues ou méconnues, et on referme le livre avec l'envie urgente de dégoter d'autres trésors de ces poétesses que l'on entend décidément très peu. Déjà que la poésie n'est pas très « audible » (probablement parce que pas très « vendeuse »), alors quand il s'agit d'une auteure ….

D'ailleurs, Françoise Chandernagor, qui ne rassemble ici que des poétesses nées avant la deuxième guerre mondiale, « les plus jeunes ne [devant] être jugées qu'une fois passé le temps nécessaire à la décantation », règle ses comptes avec les éditeurs et les érudits: dans sa préface, elle dénombre méticuleusement le nombre de pages consacrées aux poétesses dans les anthologies connues du grand public, le nombre de poétesses publiées dans les collections de poche de poésie, et démontre ainsi, simplement et rigoureusement, la sous-représentation des femmes en poésie.

La poésie, chasse gardée de ces Messieurs. Peut-être un peu à l'image de la haute gastronomie, de la haute couture, de la direction d'orchestre, de la composition de musique classique, de la peinture, … La liste est longue, de ces disciplines artistiques – socialement très valorisées - qui sont l'apanage quasiment exclusif des hommes. Si on ouvrait la porte aux talents féminins, nous aurions alors un point de vue plus complet sur la création humaine et l'imagination, et peut-être des oeuvres d'art complétement différentes …

Mais revenons à nos moutons. L'anthologie s'ouvre sur la toute grande Sapho (certes elle n'est pas francophone, mais comment parler de poésie féminine sans un mot sur cette immense poétesse ?). Ensuite on parcourt les siècles, depuis le Moyen Âge (j'y ai d'ailleurs découvert un Moyen Âge beaucoup moins obscurantiste et machiste que celui de mes cours d'histoire …) jusqu'à Vénus Khoury-Ghata… Tantôt romantiques (Marceline Desbordes-Valmore bien sûr), tantôt coquines. Tantôt sensuelles (Marie Dauguet, Renée Vivien, Marguerite Burnat-Provins), tantôt mystiques. Tantôt heureuses, mais le plus souvent malheureuses …

Pour chaque poétesse, Françoise Chandernagor y va de son petit mot d'explication sur sa vie et son oeuvre, souvent complété par des extraits d'autres poésies … Elle analyse les poèmes sous l'angle mélodique et rythmique, rappelant par-là que la poésie est d'abord écrite pour être lue à voix haute, déclamée … ce que trop peu savent encore aujourd'hui (en tout cas en Belgique, à Bruxelles, où les soirées « poésie » se comptent sur les doigts d'une main pour un mois entier, même en tenant compte des soirées slam). Mais je m'égare de nouveau.

En conclusion, ne boudons pas notre plaisir, gardons dans nos journées connectées un petit moment pour soi, le temps du plaisir de quelques pages de cette anthologie. Et espérons très vite qu'il y aura d'autres anthologies consacrées à la poésie féminine francophone, sur des thèmes un peu moins bateau que l'amour …
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J'ai d'abord lu l'avant propos : la mise dans le contexte de ce recueil, l'origine de sa création, les choix qui ont été fait. Ensuite, j'ai lu par petite touche les textes proposés, j'ai découvert des auteures..... pour être honnête je les ai presque toute découvertes, au mieux je connaissais leur nom, mais c'était bien rare.
J'ai aimé certains poèmes, d'autres m'ont laissée indifférente, et très clairement il yen a auquel je n'ai rien compris.
Mais globalement j'ai pris beaucoup de plaisir, et je n'hésite pas de temps en temps à ouvrir une page au hasard.
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A lire! Pas d'un trait! Peu à peu, ou en alternant de longues rasades... et de petites lampées. Toutes savoureuses.
Pourtant le point d'entrée parait un peu mince, ou du moins peu porteur d'une nouveau regard de la poésie; D' ailleurs Françoise Chandernagor elle même mentionne dans son avant propos: "je ne suis pas sûre qu'il existe une poésie féminine différente de la poésie masculine".
Et pourtant c'est un bon livre!
Est avouable? le papier, la typographie mêlant noir et rouge contribuent à l'envie de se plonger dans sa lecture.
Et l'on est récompensé de cet a priori positif. L'enchaînement rapide des styles nous fait voyager dans différentes poésies. les commentaires de Françoise Chandernagor viennent resituer la poétesse et son oeuvre, sans manquer de prendre parti: "je n'aime pas la poésie discursive, rhétorique, la poésie d'idées; elle pèse", et en appuyant de quelques coups de griffe (Margueritte Yourcenar; je vous laisse découvrir page 45!).

Bref quelques belles pages dans un bel écrin.
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Comme d'autres, ce beau livre avec sa couverture rouge et le portrait de Sapho en médaillon a attiré mon oeil sur une étagère de la médiathèque où il avait été mis en avant.
Au niveau de la construction de l'anthologie, le texte de Françoise Chandernagor vaut la lecture rien qu'à lui seul. Puis, par rapport à d'autre anthologie, j'ai grandement apprécié l'idée d'avoir les biographies des poétesses juste après leurs texte ce qui évite les aller-retour avec la fin du recueil.
Sur le contenu même, je dois dire que je n'ai pas été "embarqué". Est-ce le thème qui ne me convenait pas au final ? Je crois que je m'attendais à plus d'envolées je crois ...
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Une belle découverte ! Les poèmes de cette anthologie sont denses mais sublimes. La forme choisie par Françoise Chandernagor mérite d'être soulignée : j'ai apprécié lire et intégré chaque poème avant de me plonger dans la biographie de son auteur. La vie déployée ici de chaque poétesse permet d'éclairer davantage leurs oeuvres. Cette anthologie met également à l'honneur la poésie féminine, il n'y a pas eu que des poètes à travers les siècles et bien heureusement !
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