Au début de ce tome, on fait un retour en arrière de deux jours, puis de 24h, afin de nous remettre dans l'esprit les derniers événements et de commencer sur le Jour J.
Oups, encore deux retours en arrière, avant de repartir en avant On avance, on recule… Comment veux-tu que je…
Bon, stop avec les va-et-vient, faudrait y aller maintenant. Faut conclure, sinon je vais clamser de tant de suspense.
Le suspense était à son comble depuis la fin du tome 6 et j'aimerais connaître la suite, les derniers événements étant encore tout frais dans ma mémoire.
Se déroulant quelques heures après le final du tome 6, celui-ci se déroule de manière différente puisque les quelques petites enquêtes confiées à Samson & Delilah en début de récit ne trouveront pas leur conclusion dans celui-ci. Ils n'ont même pas eu le temps de mener l'enquête, pour certains.
Delilah, jouant au Napoléon de la stratégie, va tout mettre en oeuvre pour tenter de sauver son ami Samson de ceux qui veulent lui faire prendre un ticket pour le boulevard des allongés. Problème : Samson est le mouton noir du village et personne n'a envie de lui filer un coup de main.
Cet épisode est rempli de suspense et la tension fut à son comble durant le jeu du chat et de la souris. Je me suis répétée, comme un mantra, que l'autrice ne pouvait pas tuer ses personnages fétiches, que c'était interdit par les conventions du cosy-mystery et par les fans de la saga.
Ma tension artérielle est tout de même montée de plusieurs crans et il aurait été impossible de me faire décrocher du passage avec le pull aux couleurs criardes.
Pensant regarder la lune, je me suis rendue compte, ensuite que, tel le fou, je regardais le doigt. Ah bravo, mieux entubée que par un politicien ! Dans la littérature, j'adore lorsqu'on joue avec mes convictions, mes présomptions, avec mes pieds. Rien vu venir.
Le récit est maîtrisé de bout en bout, doté d'humour pour compenser la tension. Ce n'est pas très réaliste, sachant que la première chose qui foire dans le plan de bataille, c'est le plan de bataille lui-même.
Dans la littérature des cosy-mystery, ça passe comme une lettre à la poste. Et puis, cela met en valeur le côté village de Bruncliffe où tout le monde se connait et où l'étranger à la région est vite repéré.
Les citadins débarquant dans les bleds ont souvent tendance à confondre la campagne avec la ville et ne se méfient jamais des pièges tendus par l'environnement. Il faut être sur ses gardes, à la campagne, surtout dans le Yorkshire.
Une chose que j'apprécie tout particulièrement dans cette série, c'est que les personnages ne sont pas toujours ceux que l'on pense au départ : les bougons, les bourrus, les avares de tendresse, de compliments, de délicatesse, révèlent leur personnalité cachée au fil des tomes, ouvrant de temps en temps leur coeur, juste brièvement, nous laissant apercevoir l'humain sous la peau d'ours.
La mention spéciale revient à Ida Capstick, à Troy du pub et au père de Samson. Il y avait de l'émotion lorsque le père de Samson avoue devant tout le monde les raisons de sa dispute avec son fils et Ida montrera aussi son émotion lorsque tout basculera vers le mauvais côté.
Tout trouvera sa place au moment de l'explication finale, sauf encore quelques mystères qui restent et qu'il va falloir résoudre. Mais au moins, des vieux contentieux sont vidés et il était temps.
Les détectives du Yorkshire est un cosy-mystery qui vole plus haut qu'on ne le pense, qui a tout compris de l'esprit de clocher d'un village et qui met en scène des personnages attachants, qui évoluent, qui changent, qui ne dévoilent pas tout au premier rencart.
Les intrigues ne sont pas neuneus, ni simplistes, mais intelligentes, à tel point qu'il est difficile de trouver le fin mot avant leur résolution (même si j'ai parfois trouvé une partie de la solution).
Lien :
https://thecanniballecteur.w..