Poppy Paradise : Vacances avec Tom

Maman part à tout vitesse vers les cabines d'essayage. On la suit. J'attrape un maillot de bain à la volée et le montre à Tom. Il lève un pouce en l'air mais le regarde à peine, trop occupé à suivre maman qui a visiblement hâte d'enfiler un maillot de bain de petite jeune. On entre toutes les deux dans nos cabines et Tom s'assoie sur un banc en face de nos rideaux.
Je me déshabille complètement. S’il entrait maintenant pour jeter un coup d’œil alors que je suis à poil, ce serait quand même sympa.
J’enfile le maillot. Il est noir, avec deux lacets sur les côtés façon corset et le haut a des petits volants rouges qui donnent encore plus de volume à ma poitrine.
— Maman ? Il est trop beau. Je le prends !
— Attends, je veux le voir, je sors dans deux minutes.
Il faut que Tom le voit avant elle, sinon elle va dire non. Je tire le rideau d'un geste rapide et Tom relève la tête. Ses yeux font plusieurs aller-retours timides entre ma poitrine et les lacets sur mes hanches. Je fais un tour sur moi-même pour lui montrer le dos de la culotte qui a un petit cœur rouge juste en haut de la raie. Il n'a nulle part où poser les yeux ailleurs que sur mon corps face à lui. Si la pièce n'était pas si sombre je dirais même qu'il rougit.

Je me mets à caresser le pourtour de son oreille. Surpris par mon geste, mais comme paralysé par sa lenteur, Tom ne bouge plus. Mon index descend le long de son cou, effleure sa pomme d’Adam, s’y attarde un instant et remonte doucement sur son menton. Je m’étonne du fait qu’il ne m’arrête pas. Ces courtes secondes m’envoûtent moi-même.
— Ça fait du bien, hein ?
Il n’a pas besoin de répondre, je peux le lire dans sa façon de me regarder qu’il me laisserait faire des heures.
— Nat nous attend, dit-il en enclenchant le contact.
— Oh, t’es pas drôle…
Il démarre en trombe, en secouant la tête.
— Ce n’est pas un jeu.
Quoi qu’il puisse en penser, il y joue déjà.

Alors que Tom a toujours une main autour de la taille de maman, nous nous regardons fixement. Toute la surface de ma peau est en alerte et je prends conscience de l’effet qu’il a sur mon corps. Je suis bien, comme étendue dans du coton. Je voyage dans un monde parallèle. Un monde où Alexis, Rudy et maman n’existent pas, où nous ne sommes que deux, assis à cette table. Un coin de ses lèvres se redresse. Je devine un sourire discret. Il tourne la tête vers le monde qui lui demande s’il veut quelque chose à boire et je reviens à la réalité.