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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre m'a captivée du début à la fin. Pour situer le cadre, je reprends la quatrième de couverture car je ne résumerai pas mieux. « Des années 1920 à l'après-guerre, Marie Charrel brosse le portrait d'une Amérique du Nord où la magie sylvestre s'enchevêtre à la fresque historique. Contes japonais et légendes indigènes se lient dans une fabuleuse ode à la nature et à la fraternité »

L'histoire se déroule au Canada, plus exactement en Colombie Britannique dont on découvre les grands espaces. C'est déjà un voyage merveilleux en soi. Puis il y a ce fond historique, ignoré ou oublié, qui raconte comment des jeunes femmes japonaises ont quitté leur pays pour se marier en Amérique à la recherche d'une vie heureuse mais déchantant dès leur arrivée, leurs rêves brisés. C'est le récit de leur descente aux enfers mais aussi de leur courage et de leur résistance à l'épreuve.
L'auteur nous dépeint une communauté japonaise soudée qui essaie de se construire par le travail et dans le respect (jusqu'à la soumission) aux règles ségrégatives imposées par le pays d'accueil et aux mesures vexatoires quotidiennes de la population à leur égard. Tout ceci est d'autant plus insupportable qu'il ne s'agit pas de fiction mais de faits historiques.

Dans ce décor, des personnages bien campés, parmi lesquels Hannah, fille d'immigrés japonais et Jack, fils adoptif d'une amérindienne jouent un rôle central. Leur rencontre est un long apprivoisement. L'un et l'autre sont nourris de la nature, de contes japonais et de légendes indigènes qui ajoutent du fantastique et de la magie. Ce duo est entouré d'une palette d'autres personnages aussi attachants les uns que les autres.

Ce livre est construit autour de séquences aller-retour dans le temps et des chemins croisés des personnages, ce qui donne un certain rythme au récit.

L'écriture magnifique et envoûtante nourrit l'atmosphère du roman. Les images défilent en arrière-plan à la lecture. C'est un livre cinéma.
Ce roman est une belle découverte comme je les aime.

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Un roman dans lequel j'ai plongé comme dans le torrent, refaisant parfois surface pour respirer, puis avide d'en savoir plus, je me laissais de nouveau emporter par le courant.
Il s'étage sur plusieurs décennies et deux générations, tour à tour les différentes époques sont mises en lumière, se développent et il faut un peu de temps pour comprendre comment les choses s'imbriquent. À aucun moment, je ne me suis ennuyée, j'ai adoré les deux protagonistes principaux qui sont des personnages comme je les aime, mystérieux et solitaires mais droits et vrais. Tous les deux ont été nourris par les contes dans leur enfance l'une par les contes japonais relatés par son père et l'autre par ceux des amérindiens du Canada, que lui racontait sa belle-mère et tous les deux ont grandi dans la nature sauvage et s'y sentent chez soi, mais lui se méfie des hommes et elle en a peur car ils lui veulent du mal, parce que, bien qu'elle soit née et ait grandi dans leur pays, elle est une étrangère à leurs yeux et par-là responsable de tout ce qui va mal. Peu à peu, grâce aux flash-backs, on comprend pourquoi chacun des deux est devenu ce qu'il est, pourquoi Jack est tombé sur Hannah, blessée, et bien d'autres choses aussi, que je vous laisse découvrir.
Ce roman témoigne aussi du traitement raciste et inhumain qu'ont fait subir les Canadiens aux immigrés japonais, surtout au cours de la deuxième guerre mondiale. Je remercie l'auteure de m'avoir fait connaître cette page d'histoire dont j'ignorais jusqu'à l'existence, et surtout d'avoir écrit ce roman empreint d'humanité, mais sans jamais tomber dans le mélodrame. Pour moi, un vrai coup de coeur.
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Quelle lecture incroyable !
Une merveilleuse histoire, contant avec justesse, douceur et douleur la terrible destinée des immigrants nippons en Colombie-Britannique.
Deux destins s'entremêlent dans ce récit puissant et poétique qui fait la part belle aux légendes nipponnes et amérindiennes.
Une histoire douce amère, une ode à la nature et à la résilience.
Une lecture qui marque les esprits, qui transcende, qui révolte et qui émerveille. Une fresque romanesque qui restera un énorme coup de coeur !
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En période de guerre, les peuples cherchent des boucs émissaires sur lesquels reporter la violence dont ils sont victimes. Parmi ces boucs émissaires, certains semblent tout désignés : les immigrés originaires du pays agresseur. Pris entre deux feux, ils deviennent des apatrides, des mal-aimés qui n'ont plus leur place nulle part.
Le livre de Marie Charrel traite de ce sujet. Il met en lumière le sort des immigrés japonais devenus la cible de la population canadienne pendant la seconde guerre mondiale. L'histoire s'étale sur plusieurs décennies, de la fin des années 20 aux années 50. Au fil de va-et-vient temporels, nous suivons plusieurs personnages : Aika, jeune picture bride japonaise pleine d'illusions ; Hannah, sa fille ; une autre mystérieuse femme victime de l'attaque d'un ours ; enfin, Jack, garde-forestier canadien proche des natifs américains. Intercalés au milieu des récits de ses personnages, des articles de presse et des légendes.
Le tout compose un roman prenant, habilement construit, qui parle de la violence des hommes, de la rudesse de la nature autant que de sa beauté salvatrice, du pouvoir de l'imagination et des mythes.
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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Coup de coeur
J'ai tout aimé dans ce livre, les personnages, l'omniprésence de la nature, le mélange des cultures et légendes, les émotions qui m'ont traversé au fil des pages.
J'ai aimé cette belle écriture fluide et pleine de poésie, la triste histoire de ces émigrés japonais qui ont tenté leur chance au Canada, ce choc de culture où vont s'entremêler les légendes japonaises et amérindiennes.
J'ai aimé l'histoire de ses deux familles qui vont vivre les ravages de la guerre, l'exclusion. J'ai appris beaucoup de choses dans ce livre, je l'ai trouvé très enrichissant. Et cette vérité toujours présente aujourd'hui qui nous montre que l'homme n'a pas beaucoup évolué puisque quand il a peur de ce qu'il ne connait pas prend toujours l'idiotie comme moyen de défense. Un livre qui donne envie de se battre pour plus de tolérance.
J'ai pris une bouffée de nature avec Jack, creekwalker, habité par la forêt et les légendes amérindiennes.
J'ai lutté avec Hannah, cette jeune fille qui se retrouve perdue entre sa culture de fille d'immigrés japonais et le Canada, ce pays qui la rejette.
J'ai souffert avec le rêve brisée de tous ces japonais qui ont été parqué dans ses camps ou avec Aïka, la mère d'Hannah qui a tout quitté de son Japon natal pour épouser un homme qu'elle n'a vu qu'en photo. Quand le rêve canadien devient une désillusion.
En lisant ce livre, j'ai pensé aux légendes et à la relation père - fille présent dans Betty de Tiffany McDaniel et Jack, quant à lui, m'a rappelé Pete Fromm dans Indian Creek, deux livres que j'ai adoré.
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Ce livre plaira à tous ceux qui aiment la littérature des grands espaces et le roman historique ! Retrouvez Hannah, une enfant d'immigrés japonais arrivés au Canada dans l'espoir d'un avenir meilleur, sauf que la vie ne sera pas si simple. Elle grandit dans ce climat de racisme et de persécution dans les années quarante. Franck, lui, est creekwalker et se réfugie en forêt pour se couper du monde, jusqu'au jour où il tombe sur Hannah, grièvement blessée par un ours.

Un fabuleux roman, dont l'histoire se passe dans de sublimes paysages au coeur de la forêt canadienne et qui dresse avec justesse le portrait passionnant d'une époque et d'une communauté.
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Voilà un roman que j'ai beaucoup beaucoup aimé !
Cette fresque historique et familiale raconte le sort des immigrés japonais en Amérique du Nord au travers l'histoire d'Hannah, née de parents japonais, au Canada, au début du XXeme siècle, au milieu d'une forêt.
Dans cette même forêt vit Jack, compteur de saumons et dont le chemin croise un jour celui d'Hannah.
L'écriture très immersive de Marie Charrel provoque colère, émotion, curiosité et émerveillement et bien d'autres sentiments encore.
Colère face au racisme dont sont victimes ces immigrés japonais, face à la bêtise provoquée par la peur de l'autre.
Émotion en constatant la résilience dont font preuve Hannah et les siens. Émotion face au chagrin de Jack, incapable de faire le deuil d'un frère parti trop tôt.
Curiosité en découvrant les histoires qui bercent l'enfance d'Hannah et de Jack, légendes et autres contes qui sont autant de ponts entre leurs deux cultures.
Émerveillement en lisant les descriptions fabuleuses de la nature sauvage de Colombie britannique.
Dans le prolongement de « Certaines n'avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka, ce roman revient sur un moment sombre de l'histoire du Canada, avec beaucoup de talent et de finesse.
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On se délecte en prenant son temps de l'écriture envoûtante, poétique de l'autrice. On est plongés dans cette époque et ces paysages hostiles des grands espaces comme de la ville. La violence aussi, omniprésente.
Récit parsemé de légendes et de traditions orales. Un roman sur la transmission (difficile) entre générations. Et pour moi, c'est la découverte d'un pan de l'histoire canadienne en ce qui concerne le traitement subi par les Japonais en Amérique du Nord de première et seconde génération au moment de la Seconde guerre Mondiale.

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Coup de coeur !
C'est dans la forêt pluviale de la Colombie Britannique (Ouest canadien) que se déroule la très belle histoire racontée par Marie Charrel ; les existences si différentes des deux personnages principaux se rejoignent : leur point commun, un parent conteur d'histoires, pour Hannah c'est Kuma, son père rêveur et poête d'origine japonaise, pour Jack, sa belle-mère Ellen, autochtone Tsimshian.
Hannah et Jack sont tous les deux les enfants de la forêt, des solitaires, nourris de contes et légendes japonaises ou amérindiennes que l'autrice retranscrit ici avec beaucoup de talent.

Hannah, fille de deuxième génération de japonais installés au Canada et Jack, creekwalker (littéralement marcheur en ruisseaux) , compteur de saumons pour le gouvernement, se rencontrent d'une façon fracassante : ce sont les premières pages, magnifiques, extraordinaires du livre. Toute la beauté de l'écriture de l'autrice et sa puissance évocatrice se révèlent alors :

" Elle lève les yeux au ciel et le nuage d'albâtre s'abat sur elle telle une tempête de neige. Un tourbillon de nacre, le baiser du colosse d'ivoire : elle comprend, dans la violence de l'instant, qu'il s'agit d'un animal. le corps massif de la bête emporte le sien et ils plongent tous les deux dans la rivière. Les griffes pénètrent sa peau, déchirent les chairs de sa joue jusqu'à l'épaule, mais elle ne ressent rien - du moins pas encore. À l'instant de la chute, la course du temps ralentit. Elle observe le manteau d'azur s'étirant au-dessus d'elle. Les cumulus cotonneux vallonnant l'horizon. Elle pense aux mots que son père murmurait autrefois, au coeur de ces nuits où les étoiles tavelaient la toile terrestre...

Jack et hannah vont parcourir la région, sillonner les vallons, traverser les plaines ; petit à petit il lui apprendra à oublier le temps qui passe, à se concentrer sur sa respiration " jusqu'à ce que les battements de son coeur se calent sur le rythme de la terre. Alors ses perceptions n'auront plus de limites."
L'autrice avoue que son idée première est de parler forêt, connection à la nature, liens avec le vivant...

En plus de ce récit consacré à Jack et à Hannah, des chapitres s'intercalent qui remontent à des temps plus anciens, ceux qui ont vu des jeunes japonaises envoyer leurs photos à des hommes qui avaient adressé les leurs depuis le Canada où ils avaient émigré en cherchant du travail ; choisis sur des images mensongères où ils apparaissaient plus jeunes, plus beaux, plus riches, ces maris canado-japonais furent le plus souvent de grandes déceptions, et les jeunes femmes durent se débrouiller pour accepter cette existence ou la changer.
Dans les années 40, au moment de la seconde guerre mondiale et de l'attaque de Pearl Harbour, les japonais déjà haïs, méprisés et maltraités furent déplacés et envoyés au loin... Une partie historique qui éclaire le récit mais où la bêtise humaine contraste fortement avec les magnifiques espaces canadiens.

Livre magique, bouleversant, pour tous ceux et toutes celles qui aiment les grandes histoires...
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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D'une poésie et d'une intensité folles, ce livre fut pour moi l'occasion de découvrir le fanatisme et la bêtise des hommes a l'oeuvre sur un autre continent que la vieille Europe. de me dire que, décidément, l'ignominie n'a ni nation, ni mémoire, ni frontière, qu'elle est le dénominateur commun des Hommes, comme la grâce et le courage peuvent l'être, aussi.

C'est une histoire touchante, contée avec la précision d'une lame affûtée et la délicatesse de la dentelle: c'est beau et puissant.

Le genre de lecture dont on se souvient longtemps, qui a le don de nous couper du reste du monde à la faveur de la douce mélopée des mots qui caressent l'âme du lecteur.

Ceci n'est pas un livre. C'est une expérience.
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