Si tu vis dans le passé… Tu ne vis qu’à moitié.
- Les années soixante-dix, quatre-vingt, c'était une autre époque. Personne ne parlait de rien aux enfants, pas comme on fait maintenant. - Doug fronce les sourcils. - On ne disait même pas à certains qu'ils avaient été adoptés. On pensait que c'était mieux. Pour ne pas embrouiller les choses.
L’autre truc, aux Lapins noirs, c’est que, lorsqu’on est là, on a l’impression d’y être depuis une éternité mais qu’à l’heure du départ les vacances ont l’air d’avoir passé en un clin d’œil. C’est peut-être pour ça que personne ne s’inquiète que toutes les pendules soient déréglées.
J'ai l'impression qu'on se regarde à travers la glace d'un bassin gelé.
Elle prend clairement un immense plaisir à le voir souffrir, et son moral remonte quand celui de Toby dégringole.
Les deux faucons de pierre à l'entrée ont l'air sinistrement doués de sensibilité, or la maison semble endormie et vide en cette fin d'été, comme si elle attendait patiemment de tomber en ruine.
« – En réalité, quand on est aussi vieille que moi, Lorna, on s’aperçoit que la vie n’est pas du tout linéaire. Au contraire, elle est circulaire, et mourir est aussi difficile que naître : on revient juste au point qu’on croyait avoir quitté il y a longtemps. Comme les aiguilles d’une montre. »
« On ne peut pas rester petite quand on n’a pas de mère, ai-je dit à Matilda. Les générations font des bonds comme février dans les années bissextiles. On est obligé de grandir. »
Incipit : Je me sens en sécurité sur la corniche de la falaise, plus qu’à la maison, en tout cas. À quelques mètres du chemin côtier, à vingt minutes du domaine, hors de vue des fenêtres du manoir : un endroit secret.
Jon a toujours aimé garder un œil sur elle. Elle l'adore pour ça - le sens viril du territoire -, tout en ayant envie de le repousser. Aimer et être aimée l'effraie, lui donne l'impression d'être vulnérable. Elle s'insurge contre cet état, se jurant de rester le plus indépendante possible, mariée ou non. De ne jamais être une femme qui ne vit qu'à travers son couple. (p 170)