AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,12

sur 143 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis
Mouais. Je l'ai lu, car un proche ne m'en a dit que du bien... Je vous avoue que je ne vois pas trop ce que ça nous apporte à nous, contemporains de 2023. C'est problématique au possible, la morale bien chrétienne et culpabilisant est affreuse et bon sang ce que cet homme aime geindre. Bref, heureusement que ce n'était pas très long
Commenter  J’apprécie          00
Un court roman ou bien une longue nouvelle qui fleure bon le romantisme. Tant de regrets, de pleurs, et d'apitoiement pour ce non événement, ce crime qui n'est pas commis mais qui a néanmoins demandé sa réparation.

L'on comprends alors qu'il n'est possible de développer ces sentiments débordants que par le truchement d'un mysticisme aiguë et bien fondé que Châteaubriant aime donner à la fois comme élément perturbateur mais aussi comme morale de son histoire.

Intéressante lecture
Commenter  J’apprécie          10
RENÉ. F.R.de Chateaubriand
Cette fiction romanesque a des connotations autobiographiques et relate l'enfance rêveuse de F.R. de CH. le thème du « vague des passions » est récurrent dans cet épisode qui fait comme une suite à Atala ; on retrouve effectivement Chactas le Sachem Natché, et René le voyageur narrateur, et en plus le père Souël de la mission du père Aubry. Seul le personnage de Amélie la soeur de René ne correspond pas vraiment à Lucille.
Les amours déçues et l'âme inquiète de René l'amènent au désespoir et même jusqu'à l'idée du suicide. Exaltation religieuse et violence intérieure des passions antagonistes de René traduisent bien le romantisme exacerbé de FR de CH :
« J'ai souvent entendu, dans le grand bois, à travers les arbres, les sons de la cloche lointaine qui appelait au temple l'homme des champs. Appuyé contre le tronc d'un ormeau, j'écoutais en silence le pieux murmure. Chaque frémissement de l'airain portait à mon âme naïve l'innocence des moeurs champêtres, le calme de la solitude, le charme de la religion, et la délectable mélancolie des souvenirs de ma première enfance.
Rien ne semble pouvoir répondre à l'infini de ses aspirations et le bonheur lui semble impossible. René est l'archétype du héros romantique : il est victime du « mal du siècle ».
La fin du roman et les paroles sages du père Souël semblent ramener René à la réalité pour délaisser toutes ces rêveries inutiles et retrouver les vertus religieuses et sociales.
Il faut remarquer qu'à la chute de l'Empire, toute une génération se reconnut dans ce héros qui rêvait de gloire et qui finalement s'ennuie, inquiet et désespéré. le spleen baudelairien n'est plus très loin et y fait suite.
De très belles pages au lyrisme omniprésent : bien sûr les ans ont déposé quelques couches de poussières sur cet épisode, mais le style reste somptueux : se remémorant sa visite de Rome et de la Grèce, René raconte :
« Ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités, se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines…. ».
Commenter  J’apprécie          20
Celle lecture est une bonne surprise d'abord parce que c'est le premier livre De Chateaubriand que je lis (j'en ai peut-être lu dans ma jeunesse mais je ne m'en souviens pas) et j'ai été touchée par l'histoire de "rené" d'autant plus que c'était le prénom de mon père (et le deuxième prénom De Chateaubriand).
Je m'attendais à un roman de bigot mais pas du tout car si le sentiment religieux est omniprésent c'est d'abord celui du coeur. Il faut dire que celui de René est bien mal en point. Il a le vague à l'âme comme on dit pudiquement.
Il vit en Louisiane, dans la tribu des Natchez où il ne semble pas être heureux, ressassant sa mélancolie dans ses promenades en solitaire.
Il finit par accepter de se confier à deux hommes, Chactas le vieux sage aveugle et Souël, le père jésuite. Il leur raconte le drame de sa vie qui l'a éloigné de son pays natal.
Après la mort de son père qui était veuf, René va choisir de voyager en laissant sa soeur Amélie avec qui il a partagé ses meilleurs moments de jeunesse. Elle va pourtant le sauver du suicide et de son ennui quand il rentre déçu et hanté par la mort. Mais torturée par des sentiments incestueux elle décide de devenir religieuse.
Certes, je suis loin de penser que la religion peut sauver car je ne suis pas croyante mais la prose De Chateaubriand est d'un romantisme qui me donne des frissons. Quand il écrit par exemple en évoquant la lune "Souvent, aux rayons de cet astre qui alimente les rêveries, j'ai cru voir le Génie des souvenirs assis tout pensif à mes côtés.", son désespoir est poignant.
Je me suis rendu compte que "rené" faisait suite à "Atala" qui met en scène l'accueil par les Natchez en Louisiane du français nommé René. Sa lecture s'impose donc pour y retrouver avec plaisir les mots De Chateaubriand.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
Challenge XIXème siècle 2022
Challenge ABC 2022-2023
Commenter  J’apprécie          130
On colle l'étiquette de romantique à "René". Dans le contexte académique une étiquette est aussi une proposition de valeur. En d'autres mots, on fait lire "René" parce qu'il représente le courant romantique de la littérature française. Dans les universités anglophones, "René" possède le deuxième valeur d'être court. On y le fait lire davantage. Sans l'étiquette il aurait très peu de valeur.
À mon avis, on devrait plutôt utiliser l'étiquette de catholique et présenter "René" comme un roman dans le courant de Léon Bloy et de Georges Bernanos.
On compare "René" souvent aux "Souffrances de Jeune Werther", le célèbre roman de Goethe. Dans les deux cas, le protagoniste est un jeune, mélancolique aux prises avec un amour interdite. de façon mélodramatique, Werther choisit de mettre fin à ses jours. Pour sa part, René décide à la fin de chercher le salut dans l'église catholique. Chateaubriand est trop fin pour dire catégoriquement qu'il va réussir.
Quoiqu'il en soit, "René" est surtout une oeuvre mineure. Malgré son nombre de pages très modeste, il n'a pas vraiment de mission pédagogique même chez les anglophones
Commenter  J’apprécie          10
René, roman écrit en 1802 et qui apparaît dans Génie du christianisme, qui a pour fonction de défendre la religion chrétienne face à la Convention nationale qui mène une politique de déchristianisation.

Nous suivons dans cette oeuvre, René, un Européen ayant fui sa terre et résidant auprès des Natchez, un peuple amérindien en Louisiane. Affligé à cause de la réception d'une lettre, il raconte les raisons de son départ : il porte à sa soeur Amélie un amour réciproque, mais celle-ci choisit la religion pour lui échapper …

René m'a rappelé le Lys dans la Vallée de Balzac qui lui, arrive plutôt vers la fin du romantisme français. Mais, si René est lourd dans son orgueil, Felix de Vandenesse apparaît comme un personnage plus léger et même comique et non pas pathétique. Malgré tous mes efforts, René m'est trop plaintif et ses lamentations bien présentes. Ce personnage est pris d'une manière pas assez légère d'après mon humble avis.

J'apprécie beaucoup le père Souel puisque justement, il critique René et capte bien la vision qu'il possède de lui-même (il m'a bien permis de me détendre) :

« On n'est point, monsieur, un homme supérieur parce qu'on aperçoit le monde sous un jour odieux ».

La description des paysages, miroirs des états d'âme de René, portée d'une écriture expressive et musicale reste le point positif du roman, d'après moi. On peut ainsi se représenter rapidement et ressentir avec plus de précision les riches sensations de René au contact de la nature. le passage du jeune homme face à la tempête est quasi épique avec une musicalité forte ainsi qu'une nature déchainée et un René se rêvant guerrier. Mais des paysages plus doux sont aussi à relever. Ceux de l'enfance d'Amélie et de son frère dans ce triste château en automne m'ont beaucoup plu.

Bien sûr, le roman est utile si l'on veut trouver une oeuvre-type du romantisme. En effet, les thèmes se retrouvent à foison : solitude et mélancolie de René, réflexion sur le temps qui passe, ruines antiques, lyrisme, poursuite d'un idéal, etc.

Une dernière gommette verte pour René, c'est qu'il s'agit d'une lecture courte et donc la peine que j'ai eue est vite passée …
Commenter  J’apprécie          10
Ô romantisme ! Tes hautes tours ceinturées de lierre, tes jeunes Werther agonis de souffrances, tes méditations si poétiques, tes pleurs qui débordent (Valmore), tes pianos alémaniques, la pureté de tes élans, tes chastes incestes… Oui, parce que (François ?) René aime sa soeur, et sa soeur aime René, voyez. 

Voici un cas d'école que la censure de l'époque, impitoyable avec Baudelaire et Flaubert, peut entendre et laisser publier, pour peu que la chaste pécheresse (et pas le pécheur bien sûr) passe par la case couvent (qui a disparue de nos Monopoly actuels).

René décide pourtant de faire d'un chou un potager et de disserter sur le non-évènement auprès d'un amérindien dont il envie la paisible existence, ce qui est désormais bien établi (la paisible existence des amérindiens du XIXe siècle comparée à celle De Chateaubriand…y aurait de quoi lancer une nouvelle controverse de Valladolid, Bartolomé de Las Casas danse dans sa tombe…).

« Ô temps suspend ton vol ». C'est un ouvrage résolument romantique, le même vertige de la jeune et noble âme face au précipice du temps, les mêmes réflexions sur la passion, celle qui déchire et arrache plus de larmes aux jeunes garçons de bonnes familles qu'il est possible de se le figurer de nos jours.

« La douleur n'est pas une affection qu'on épuise comme le plaisir ». A partir de ce constat, Chateaubriand et d'autres auteurs vont pouvoir offrir (surtout monnayer) à la littérature des centaines de pages de tourments, d'implorations et d'apitoiements infantiles et doloristes, cela sans s'épuiser, sous le regard indifférent d'un Dieu le père, pourtant si souvent appelé en renfort. Les amères leçons des premiers transports amoureux induisent un chemin vers la sagesse passant par l'expérience contrariée.


Le romantisme n'en reste pas moins un courant qui bénéficiera de part son époque, d'une langue merveilleuse, et dont certains auteurs, comme Goethe s'affichent comme parangons de la littérature amoureuse. Ce court roman De Chateaubriand ne parvient à mon humble avis pas à en faire autant.

« Je n'étais occupé qu'à rapetisser ma vie, pour la mettre au niveau de la société » pauvre René, une violette sous la mousse, c'est si dur d'être à la fois humble et exceptionnel… Mais Chateaubriand non plus, ne prend pas son personnage pour une mandarine : « Il vaut mieux, mon cher René, ressembler un peu plus au commun des hommes et avoir un peu moins de malheur » lui réplique son interlocuteur. Imparable : le commun des hommes à l'époque, en pleine exode rurale, happé de tous ses membres au sortir du berceau par les usines naissantes n'a rien à envier aux prolixes vagabondages de notre jeune noble.
Il manque à René l'impétuosité et l'humanisme du jeune Werther, mais surtout il se dégage une forme de complaisance de l'auteur pour son personnage : le héros pathétique est encore trop pris au sérieux par son auteur.

Qu'en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          785
Je n'ai presque rien lu De Chateaubriand - immense écrivain, certes, mais pas vraiment dans le goût du jour, car il est considéré comme très réactionnaire. Il n'en reste pas moins l'un des précurseurs du romantisme français. Ceci se sent bien dans le bref récit intitulé "René". Cet homme, en proie à une langueur sans cause bien établie, a le spleen - au point qu'il songe au suicide. Rien ne le retient à la vie, si ce n'est sa soeur Amélie, pour laquelle il éprouve un réel attachement qui est réciproque. Brusquement, elle décide de se retirer dans un monastère de moniales. René est bouleversé par leur séparation, qui sera définitive. Lors de l'impressionnante cérémonie où Amélie prononce ses voeux, elle avoue - à demi-mots - sa « criminelle passion » pour son frère, qu'elle a décidé d'expier dans son état monastique. René, brisé, s'exile en Louisiane et apprend la mort de celle qui l'a aimé.

J'ai lu rapidement ce texte, qui est bref. Pourtant, la première partie m'a semblé assez fastidieuse, car les états d'âme romantiques du héros malheureux ne m'ont pas vraiment touché. C'est là que se situe la très fameuse phrase: « Levez-vous vite, orages désirés », que l'on cite parfois. Cependant, j'ai trouvé forte la scène-clé de la cérémonie des voeux, avec l'aveu de la future moniale. Evidemment, tout cet épisode véhicule une religiosité qui surprendra ou même énervera certains lecteurs. Mais il faut toujours replacer les livres dans leur contexte historique et littéraire.
Commenter  J’apprécie          100
Heureusement que j'ai été lire l'entrée dans Wikipédia en début de lecture… en voici quelques bribes qui m'ont fait mieux comprendre et apprécier cette lecture.

François-René de Chateaubriand a publié ce livre en 1802 à la fin du Génie du christianisme, puis il a été réédité séparément par la suite.

Le thème principal de ce court roman d'une cinquantaine de pages est la solitude et le sentiment de mal-être qu'elle engendre (sentiment partagé par de nombreuses personnes suite au déclin de Napoléon)

Il contient aussi une réflexion sur la religion… 
Commenter  J’apprécie          10
Un idealiste insoumis nous raconte sa vie: un livre coup de poing comme on dit aujourd'hui tant le livre est superbe,rythmé et alerte ! Un regal par un maitre du roman francais !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (459) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous bien Chateaubriand ?

En quelle année, la mère de Chateaubriand lui "infligea-t'elle la vie" ?

1770
1769
1768
1767

14 questions
90 lecteurs ont répondu
Thème : François-René de ChateaubriandCréer un quiz sur ce livre

{* *}