p. 54 "Mais ce n'était pas la même chose ! F. était malade, mourant ! Il n'en pouvait plus de souffrir ! Il implorait le droit d'être soulagé des quelques jours qu'il lui restait à vivre !"
p. 36 "Tu répugnais par exemple à appeler un médecin, ou même à abuser de médicaments, parce que, pensais-tu, une très vieille personne, si elle n'est pas partie, doit demeurer là sur la pointe des pieds, en catimini, faire déjà un peu la morte avant de bientôt l'être tout à fait, ne pas importuner de sa présence insistante les plus vivants qu'elle.
C'était une question de morale, pour ne pas dire de bon sens."
J'ai pensé : Je reçois de ma mère le plus beau des cadeaux et pourtant c'est le pire. Je nous ai revues devant le tiroir ouvert comme devant la boite de Pandore :
"Plus tard?
- Oui, plus tard, quand je partirai...
- Pas avant ?
- Non, pas avant"
Comment ais-je pu oublier d'insérer ce livre à ma bibliothèque ?... Ma propre mère a trouvé très intelligent cette idée de "préparer" ses filles à sa mort en leur faisant lire ce livre. Inutile de vous dire que la lecture a été très "émouvante" et que finalement j'ai trouvé très sadique cette idée de préparer ses enfants à un tel fait meme si cela a un côté "pratique". Beau livre mais très très dur car quoi qu'il arrive, je pense que l'on ne peut pas se préparer à ça.
Si seulement je pouvais avoir cette force quand l'heure sera venue
Le cadeau, songe au cadeau. Tu garderas de ta mère l'image noble de celle qui a su choisir sa fin et regarder la mort dans les yeux.
Au nom de l'amour, après bien des torsions, bien des contraintes, j'ai senti que mon droit à moi, mon droit d'enfant à te vouloir encore près de moi, allait contre l'amour lui - même.