D'un ennui total. Mais vraiment total. Même 0,5 est une note beaucoup trop élevée pour une lecture pareille. Je ne comprends pas comment on peut le qualifier de thriller multi-climaxique : tout d'abord, il s'agit d'un POLAR, c'est à dire une histoire policière, où les personnages principaux sont des policiers, les gentils sont des policiers, les héros sont des policiers. Une recette très (trop) facile.
Pour moi, il ne s'agit pas d'un thriller. Car un des ingrédients majeurs du thriller en tant que tel est le suspense. Or, ici, il n'y en a aucun. Même la fin est totalement prévisible, sans vouloir me vanter j'avais directement soupçonné le fameux coupable dès son apparition dans l'intrigue, ce qui a encore plus gâché ma lecture. Ensuite, dire qu'il est "multi-climaxique" (comme le dit la critique en en-tête) est un mensonge; ce livre est juste une succession de découvertes plus macabres les unes que les autres, avec un fil conducteur totalement tiré par les cheveux.
Non, en fait, ce livre n'est pas qu'une succession de découvertes macabres: il s'agit également d'une succession de clichés vus et revus dans des milliers de fictions américaines. Déjà, un polar qui se déroule à New-York: déjà-vu. Un détective "écorché vif" qui aide des victimes comme si elles étaient un membre de sa famille pour donner un sens à son existence: déjà-vu. D'ailleurs, ce détective m'agace au plus haut point. On sent que
Chattam a essayé de nous construire une personnalité touchante, séduisante, émouvante… Il nous a concocté le stéréotype du citadin qui se prend pour le philosophe du siècle, se prenant pour un loup en tête de meute, critiquant le troupeau de brebis. Car attention, Monsieur n'est pas seulement détective, non non non, il est aussi philosophe du dimanche à ses heures perdues ! Monsieur prend le métro à regarder tout ce qui l'entoure avec un recul qui nous agace au fil des pages. Et on passe des pages et des pages à lire de la philosophie à deux balles sur la société de consommation dans laquelle nous sommes, critiques qui s'ajoutent à la liste des clichés que l'on peut rencontrer dans ce bouquin. Ce fameux détective, personne ne peut l'approcher, car il dégage un "aura" d'assurance... mouais. Des clichés de la sorte, vous en bouffez 3/4 du bouquin. En fait, j'avais juste l'impression de regarder un épisode de New York Unité Spéciale. Donc ne perdez pas des heures à lire une histoire que vous pourrez vivre en un épisode express de 45 minutes, sans les scènes inutilement gores qui n'apportent rien à l'intrigue ni à l'atmosphère, qui sont totalement tirées par les cheveux et ne font pas peur, non.
J'ai senti à la lecture que
Chattam a écrit ce livre à la "va-vite". Il consacre des chapitres entiers à décrire le ressenti des victimes, ce que leur bourreau leur fait vivre, du coup on s'y attache, on espère qu'elles s'en sortiront. A la fin, je n'attendais qu'une seule chose, savoir qu'en était-il de ces victimes (qui sont les seuls personnages à m'avoir un peu touché). Mais l'auteur se contente de nous résumer cela en deux lignes maximum. Comme dit plus haut, l'histoire se concentre uniquement sur les policiers, et ce jusqu'au bout.
Ce livre est d'une extrême déception, car j'ai découvert
Maxime Chattam avec
La Théorie Gaïa, qui est selon moi un thriller parfaitement réussi, une pure réussite. Mais In Tenebris restera pour moi un des pires (voire le pire) thriller qu'il m'ait été donné de lire.