Je dois avouer que j'appréhendais de me lancer dans la lecture de la 2ème partie du dyptique de
Chattam dans le Paris de 1900. Ma déception avait été telle suite à la lecture de
Léviatemps que j'ai repoussé le moment d'ouvrir la première page du Requiem des Abysses aussi longtemps que possible.
Et je ne regrette pas d'y avoir mis mon nez. Bien sûr qu'on pourrait lui reprocher de créer du suspense qui n'en est pas vraiment car "trop de surprise tue la surprise". A vouloir générer des fausses pistes pour perdre le lecteur dans son investigation (qui est cet assassin ? Hubris ne sera-t-il pas mort ? Mais alors qui est-il ?),
Chattam nous mène tout droit à la solution. Il élimine par défaut tous les suspects et pointe du doigt le plus "absurde" dans le sens le moins suspecté car trop lisse et de bonne volonté. Après est-ce du aux nombreuses lectures que j'ai pu faire de son Oeuvre qui me donne maintenant les clés de son fonctionnement littéraire ?
Mais qu'importe. J'ai retrouvé un vrai plaisir à enchainer les pages une à une, à passer d'un chapitre à un autre pour profiter du dénouement qui se dessine avec beaucoup d'élégance. Découvrir Guy dans sa faiblesse et son imperfection. Car il devenait agaçant ce personnage qui avait toujours raison, qui ne commettait (presque) jamais d'erreur. Il reprend son humanité et perd violemment quelque chose de cher à ses yeux. Un criminologue, avant l'heure, qui devient accessible pour le commun des mortels.
Et en bonus, j'ai trouvé l'épitaphe savamment travaillée avec l'avis tranché du personnage sur l'évolution de la civilisation sans aucune démagogie comme cela avait été le cas dans
Les Arcanes du Chaos.
Merci Maxime.