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Citations sur En Patagonie (83)

Combien vous dois-je pour la chambre?

_ Rien. Si vous n'y aviez pas dormi, elle serait restée inoccupée.

- Combien pour le dîner?

- Rien. Comment pouvions-nous savoir que vous veniez? Nous avons fait la cuisine pour nous.

- Alors combien pour le vin?

- Nous offrons toujours le vin à nos visiteurs.

- Et le maté?

- Personne ne paye jamais le maté ici.

- Qu'est-ce que je peux payer alors? Il ne reste plus que le pain et le café.

- Je ne peux vous compter le pain, mais le café au lait est une boisson de gringo et je vous le fais payer.
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Dans sa lente reptation, la marée finit par atteindre les bacs. Le soleil plongea derrière les nuages en les ourlant d’or et s’enfonça au milieu du détroit. Un flot de lumière safran inonda le paysage. La mer devint glauque et les embruns se colorèrent de reflets verts et dorés.
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La Patagonie ! s’écria-t-il. C’est une dure maitresse. Elle vous jette un sort. Une enchanteresse ! Elle replie ses bras sur vous et ne vous laisse plus jamais partir.
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Tierra del Fuego – Terre de Feu. Les feux étaient ceux des indiens fuégiens. Selon une des versions de l’origine de cette dénomination, Magellan n’ayant aperçu que de la fumée l’avait appelé Tierra del Humo, Terre de la Fumée, mais Charles Quint déclara qu’il n’y avait pas de fumée sans feu et changea le nom.
Les Fuégiens sont morts et tous les feux sont éteints. Seules les torchères des raffineries crachent leur panache de fumée dans le ciel crépusculaire.
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Je marchai deux heures, cinq heures, dix heures, et pas de camion. Mon carnet rend compte de l’humeur du moment.
Marché toute la journée et le jour suivant. Route, droite, poussiéreuse, et sans circulation. Vent implacable s’opposant à la progression. Parfois vous entendiez un camion, vous étiez sûr que c’était un camion, mais ce n’était que le vent. Ou un craquement de boite de vitesses mais ce n’était également que le vent. Parfois le vent faisait un bruit de camion vide franchissant un pont en cahotant. Même si un camion était arrivé par derrière, vous ne l’auriez pas entendu. Et même si vous aviez été face au vent, le vent aurait noyé le son du moteur. Le seul bruit que vous entendiez était le cri du guanaco. Un bruit comme un bébé qui essaie de pleurer et d’éternuer en même temps. D’abord vous le voyiez à cent mètres : un mâle solitaire, plus gros et plus gracieux qu’un lama, avec une robe orangée et une queue blanche relevée. Les guanacos sont des animaux farouches, vous avait-on dit, mais celui-ci était fou de vous. Et quand vous ne pouviez plus marcher et que vous vous allongiez dans votre sac de couchage, il était là à renifler, en gardant toujours la même distance. Le lendemain matin il était tout près, mais il ne pouvait supporter la surprise de vous voir sortir de votre peau. Et c’était la fin d’une amitié. Vous le regardiez s’enfuir bondissant au-dessus des épineux comme un galion qui a le vent en poupe.
Le jour suivant chaleur plus forte et vent plus violent que jamais. Les rafales torrides vous rejetaient en arrière, vous aspiraient les jambes, vous comprimaient les épaules. La route qui commençait et finissait dans un mirage gris. Vous croyiez voir un fantôme de poussière derrière vous et, bien que vous sachiez qu’il ne fallait pas compter sur l’arrivée d’un camion, vous pensiez que c’était un camion. Ou bien apparaissaient de petites taches noires qui se rapprochaient. Vous vous arrêtiez, vous vous asseyiez et vous attendiez, mais les petites taches s’éloignaient de part et d’autre de la route et vous vous rendiez compte alors que c’étaient des moutons.

Finalement un camion chilien passa dans l’après-midi du second jour. Le chauffeur était un costaud à l’abord jovial dont les pieds sentaient le fromage. Il aimait bien Pinochet et semblait satisfait de la situation générale de son pays.
Il m’amena à Lago Blanco. Les eaux du lac étaient d’un triste blanc crème. Au-delà s’étendait un cirque de prairies vert émeraude cerné par une ligne de montagnes bleues. C’était Valle Huemeules…
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Le jour suivant chaleur plus forte et vent plus violent que jamais. Les rafales torrides vous rejetaient en arrière, vous aspiraient les jambes, vous comprimaient les épaules.
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Il avait les cheveux blonds et allait vers le sud. Une mèche rebelle lui tombait sans cesse le visage et il la rejetait en arrière d'un coup de tête. La mollesse de son corps lui donnait un aspect efféminé.
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La fumée d'un feu de bois s'effilochait au-dessus des eaux noires et, sur la rive opposée, des bernaches lançaient leurs cris d'appel.
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- Ô Patagonie ! s'exclama-t-il. Tu ne livres pas tes secrets aux imbéciles. Des spécialistes viennent de Buenos Aires, ou même d'Amérique du Nord. Que savent-ils ? On ne peut que s'émerveiller de leur incompétence. Pas un paléontologue n'a encore exhumé les ossements de la licorne.
- La licorne ?
- Précisément, la licorne. La licorne patagonienne était contemporaine de la mégafaune disparue de la fin du pléistocène. Les dernières licornes furent tuées par l'homme au cinquième ou sixième millénaire avant Jésus-Christ.
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Une bande de dauphins noir et blanc dansaient dans les vagues d'or.
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