Les Chilotes dorment dans des dortoirs spartiates, ont les fesses meurtries par la selle des chevaux et combattent le froid avec un régime de viande et de maté jusqu'à ce que l'âge ou le cancer de l'estomac les abattent.
En proie au mal du pays et rêvant d'une vitalité perdue, le vieillard énuméra les fleurs, les arbres, les méthodes agricoles et les danses de ses montagnes baignées de mer et de soleil.
La rivière se jetait dans les eaux turquoises d'un lac, le Largo Ghio. Dominant les rives d'une blancheur aveuglante, les falaises présentaient des parois tantôt uniformément blanches, tantôt rayées horizontalement de strates brunes.
Un ravin, d'un jaune étincelant, se hérissait d'ossements d'animaux disparus. Il aboutissait dans le lit d'un lac asséché, bordé de rochers pourpres, où des crânes de vaches dépassaient de la croûte craquelée d'une boue orange.
Sous chaque surplomb les chasseurs avaient peint des animaux à l'ocre rouge. Ils s'étaient également représentés, minuscules figures filiformes sautant de tous côtés avec énergie.
Le Cerro de los Indios était un bloc de basalte, tacheté de rouge et de vert, lisse comme du bronze patiné et fracturé en dalles géométriques.
La jeune femme, assise contre le mur blanc, allaitait son enfant, en dévorant les visiteurs de ses yeux brillants comme du mica.
Après la mort de sa femme, il avait adopté un couple d'Indiens, par gentillesse et pour lui tenir compagnie.
Le vent lui avait poli le nez et donné une coloration lilas pâle.
L'orage s'achevait. Des colonnes d'eau grise déferlaient à l'autre bout de la vallée. Dans le verger le long des pommiers des lupins bleus s'alignaient.