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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
♫Il vient chez vous la nuit
Sans déranger votre sommeil
Il décroche sans bruit
Le tableau acheté la veille
Puis avant de partir
Après ses coupables travaux
Il laisse un mot sur le piano
C'est le plus grand des voleurs♫
Jacques Dutronc- 1975 -
---♪---♫---🧐---🐱‍👤---🧐---♫---♪---
Vie et moeurs d'un charmant agitateur, anarchiste et voleur
Alexandre Marius Jacob (1879-1954)
"J'aime l'argent.
J'ai vu la joie orgueilleuse de ceux qui en ont
et l'envie torturante de ceux qui n'en ont pas;
j'ai entendu ce qu'on dit aux riches
et le langage qu'on tient aux malheureux"
C'était un homme d'action qui n'avait pas froid aux yeux.
Un homme qui aurait pu, s'il avait été mieux né,
s'il avait eu sa chance, connaître un tout autre destin.
On a dit que Maurice Leblanc s'en est inspiré
pour créer son personnage d'Arsène Lupin !?
Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé
j'ai la cosse, excusez...
Je me suicide un samedi.
Tout homme a droit au banquet de la vie ...
J'ai vu le monde et il n'était pas beau !
Le travailleur de la nuit
Par Matz et Léonard Chemineau
Reconstitution d'un parcours réussie 🧐



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Alexandre Jacob a réellement existé.
Avec pareil pédigrée, il eût été ballot de ne point en faire une BD.

Kouasi anti-tout (ami curé, collecteur d'impôt, militaire, de cet Alexandre, ton ami tu n'aurais fait), il était un curieux mélange d'audace, de révolte, de naïveté et d'opiniâtreté qui en firent le cauchemar des puissants et le client fidèle des prétoires.
Il se murmure que par sa façon d'agir, il aurait inspiré Maurice Leblanc, créateur d'Arsène Lupin, assertion qui sera toujours vigoureusement niée par l'intéressé.

Alors quid de cette personnalité atypique ?
Attachant, voilà bien le terme qui convient.
Non exempt d'une certaine violence, il s'efforcera de coller au plus près de ses valeurs tout en y apportant certains bémols une fois le bagne expérimenté, à son corps défendant.

Le Travailleur de la Nuit retrace ses vies, son oeuvre car le bougre aura goûté à tout. Mais toujours du mauvais côté de la barrière aux yeux de la loi.

Le travail de fond de Matz associé au trait caressant de Chemineau file à une allure folle sur les rails du succès.
N'étaient certaines ellipses bien trop longues, ce récit, nerveux et visiblement bien documenté, m'aura fait découvrir un personnage hors norme.
De ceux qui auront eu mille vies sans jamais ployer sous le joug d'une société pour laquelle il n'était pas formaté. Devait fonctionner sous windows 2, le gars.

Une belle découverte qu'il convient d'approfondir ultérieurement histoire de creuser un peu plus la trajectoire inaccoutumée de ce rebelle des temps anciens.
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Et si nous démarrions cette chronique par un petit quiz ? Ce personnage est adepte des toits et des nuits. Les fenêtres, les portes cadenassées, les coffres forts les plus hermétiques ne savent pas lui résister. Il défraie la chronique journaliste de ce début du XXème siècle. C'est un grand séducteur, il a beaucoup d'humour, laisse ses cartes de visite sur les lieux de ses forfaits et tire sa révérence devant l'ordre établi. Ah ! Dernier petit détail, ce personnage a réellement existé. Vous avez cinq secondes pour deviner qui se cache derrière ce portrait. Arsène Lupin ?! Mais non, vous n'y êtes pas du tout. Arsène Lupin n'a jamais existé, en revanche celui-ci aurait inspiré Maurice Leblanc pour construire son personnage de prédilection, bien qu'il s'en soit toujours défendu.
Non, ici je vous présente le fameux Alexandre Jacob, personnage réelle. Salutations, s'il vous plaît pour lui !
Cette merveilleuse BD m'a enchanté comme dans les récits de Maurice Leblanc, à la différence qu'ici le personnage principal est construit dans une dimension sociale, anarchiste, révoltée qui lui donne une épaisseur palpable, nous venons à lui avec empathie, faisant presque passer Arsène Lupin pour un cambrioleur d'opérettes.
La BD se tient en cinq chapitres. Chacun de ses chapitres est un feed-back qui commence sur ce procès de 1905 où Alexandre Jacob tient quasiment lui-même sa plaidoirie de manière éloquente et brillante, plaidant non pas sa cause personnelle mais celle des autres, les laissés pour compte, celle qui le tient debout et le fait marcher en équilibre sur l'arrête des murs, les toits, les faitages comme les chats de gouttières...
Ses allers-retours entre passé et présent nous amènent tout d'abord à l'enfance. Alexandre Jacob a treize ans. Il a des étoiles plein les yeux, traîne sur les quais du port de Marseille, lit Jules Verne, rêve du grand large, rêve d'embarquer et de partir. Ce sont des étoiles qui seront vite éteintes lorsqu'il embarquera. C'est là que son coeur d'éponge entend une forme d'injustice autour de lui, sur les docks, sur les embarquements. C'est là qu'il se rend compte très vite que le monde ne ressemble pas à l'image qu'il s'en faisait.
Matz, le scénariste nous peint une histoire totalement rocambolesque, violente, émouvante aussi, avec un personnage magnifique, intelligent, élégant, entier, à fleur de peau, avec une toile de fond sociale et politique très réaliste... Les dessins de Léonard Chemineau sont magnifiques, les personnages, les espaces, la dynamique dans laquelle l'histoire s'anime, va et vient, les villes portuaires, les toits de Paris, le bagne de Cayenne, tout cela qui va et vient dans le coeur tourmenté et aimant d'Alexandre Jacob...
Quelquefois, la vie tient à un fil, une façon de grimper sur un toit, poser les pas sur des faitages avec en dessous la ville de Paris qui bruit. À quoi ressemblait cet enfant naguère qui rêvait d'océans et d'îles, est-ce qu'il marchait déjà en équilibre sur le bord des quais, les pieds à quelques millimètres du vide, cet enfant devenu adulte qui aime, étreint contre son coeur la femme qu'il aime avec autant de fougue qu'il éventre et pille les coffres forts des riches bourgeois ? À quoi tient une main tendue d'un enfant vers la vie qui est devant ?
Parfois dans ses pérégrinations de grimpe en l'air, avec élégance Alexandre Jacob renonce lorsqu'il aperçoit qu'il est entré dans un endroit digne de son respect... J'ai alors entendu comme une petite chanson, celle de Georges Brassens, Stances à un cambrioleur...
Le bagne est une parenthèse de dix-huit ans. Une façon d'écrire pour continuer à vivre. Les mots sont des scies qui torturent les barreaux de sa prison. Derrière sa fenêtre, la mer est immense, ses désillusions aussi. Son cœur bat pourtant. Et c'est un bruit magnifique qu'on saisit dans le silence des murs et les aquarelles de Léonard Chemineau.
Plus tard, après le bagne, longtemps plus tard, la vie continue jusqu'au bout, ce qui compte pour Alexandre Jacob, c'est d'être libre de son destin jusqu'au bout, jusqu'au bout, jusqu'au bout...
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C'est l'histoire d'un gamin de Marseille. Il rêve de grands espaces et d'aventures en mer, nourri des récits de marin de son père et des histoires de Jules Verne et d'Elisée Reclus, mais la vie lui fait prendre un tout autre destin. Chaque fois qu'il prend un chemin dans sa vie, il est confronté à l'injustice, au pouvoir des puissants, à l'arbitraire de la justice. Alors il se lance dans le banditisme organisé. Malgré son sens de l'organisation, il est pris et finalement envoyé au bagne. Mais il résiste dans ce monde inhumain et après plus de vingt ans, il est libéré du bagne. Il revient en France, s'installe comme commerçant, mais retrouve un peu la mesquinerie des hommes pendant la 2e Guerre Mondiale. Et sa vie se termine quand il le décide, un matin de 1950.
L'histoire est sans doute un peu romancée, mais je suis frappé par la capacité de résistance d'Alexandre Jacob et sa fidélité à ses convictions, même si je ne partage pas son esprit anarchiste.
Alexandre a-t-il inspiré Arsène Lupin ? Maurice Leblanc s'en défend… mais ce n'est pas grave car la vie d'Alexandre Jacob est tout aussi passionnante qu'une aventure du gentleman cambrioleur !
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Je ne connaissais absolument pas cet homme et je suis bien contente de l'avoir découvert de façon totalement inattendue. Apposée d'un petit coeur par la biblio communale, je me laisse tenter pour cet emprunt et finis rapidement par comprendre que c'est une bien belle biographie d'un révolté dont les valeurs sont principalement dédiées aux autres et à la lutte des classes sociales. C'est fort, c'est fou, il a vécu mille vies, ce m'sieur ! Mille vies de petit mousse à multirécidiviste au bagne pour lesquelles il aura vécu et survécu. Très bonne découverte.
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Portrait de l'homme qui a sans doute inspiré Leblanc pour son Arsène Lupin, le travailleur de la nuit propose également de traverser plusieurs décennies de l'histoire de France, de la fin du 19e siècle au milieu du 20e siècle, à travers son paysage politique (avec une très bonne évocation des mouvements anarchistes et des discussions politiques au sein de ces groupes), judiciaire et sociétal. Alexandre Jacob, esprit libre qui veut le rester, quelque soit la situation, est un personnage plein de vie et un héros tout trouvé. de la marine marchande au bagne de Cayenne, De Marseille à Paris, des début de la 3e république à la fin de la 2e guerre mondiale, il vit, survit, défend son mode de pensée et sa liberté, jusqu'au bout. le dessin est réussi, avec également un découpage très inspiré. Une très bonne BD à lire sans hésiter.
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Cette bande dessinée est inspirée de la vie d'Alexandre Marius Jacob (1879-1954), célèbre bandit anarchiste qui reversait un partie des ses butins à "la Cause", alias Attila (nom inscrit sur les cartes de visite laissées sur les lieux de ses cambriolages.

Je ne connaissais pas ce personnage, et j'ai apprécié cette découverte, d'autant plus que le graphisme est très agréable.
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Voici une lecture qui me donne envie d'en faire plein d'autres. Je découvre le nom d'Alexandre Jacob. Certes j'avais déjà entendu parler des anarchistes du début du XXème siècle, mais sans connaitre leur nom, ni leur parcourt.
J'ai donc appris beaucoup de chose au travers de ces quelques pages de BD : sur ce qui faisait que des gens basculaient d'un côté ou de l'autre de la légalité. Parce que la liberté était la chose la plus importante.... mais aussi la dignité humaine.

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Alexandre Jacob, influencé par ses lectures d'enfant voulait coir le monde. Depuis Marseille, c'était facile, il suffisait de trouver un embarquement sur un des bateaux qui partait loin de cette ville.

A peine âgé de 11 ans il est parti à la découverte du vaste monde, mais ce qu'il a découvert, était si différent des récits de Jules Verne qui l'avaient fait rêver. Partout la violence, les trafics, la dureté envers les pauvres .. .

De retour au bercail il sera employé d'imprimerie, rencontrera des anarchistes et au hasard d'une dénonciation mensongère, sera emprisonné 6 mois.

A sa sortie, face à l'impossibilité de retrouver un emploi, il deviendra 'Robin des Bois', volant les riches poru rendre aux pauvres ...

Mais cette belle vie n'aura qu'un temps, Capturé, jugé, en 1905, il sera envoyé à Cayenne, au bagne, où son attitude exemplaire le fera haïr des gardiens et dirigeants. Il deviendra le défenseur des bagnards ...

De retour en france il mènera une vie campagnarde, loin de toutes les folies de sa jeunesse 

Un album sobre qui met en images la vie aventureuse d'un homme qui s'est toujours révolté contre l'injustice. 

Un excellent roman graphique découvert par hasard sur les rayonnages de la médiathèque du village voisin. 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Matz et Chemineau retrace dans cette bd l'histoire vraie d'Alexandre Jacob, militant anarchiste pour l'égalité des hommes et des richesses.
Son parcours hors-norme, des ponts de bateaux à l'imprimerie, de son engagement politique au bagne, de son enfance à sa mort, met en lumière un caractère honnête et juste qui ne se résout pas à accepter la société dans laquelle il vit.
Ce texte a fait écho à beaucoup de choses pour moi et m'a donné envie d'en savoir plus sur ce personnage et les figures citées dans l'ouvrage.
Le cahier documentaire à la fin est un vrai plus.
Un ouvrage qui m'a fait forte impression et que j'ai lu d'une traite malgré les 125 pages...
Lien : http://boumabib.fr
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