Citations sur La vraie gloire est ici (100)
Ce quelque chose- ou quelqu'un-
Venu de loin
Qui nous effleure avec douceur,
Dans la velléité de l'aube,
Pour nous annoncer que toujours
Le monde recommence.
Il nous entoure d'une tunique d'herbe
Et de rosée,
Puis s'en va à pas d'écureuil ,
Nous laissant inter-dits
Dans le jour iné-dit
Qui déjà commence.
Que par le long fleuve on aille à la mer!
que par le nuage-pluie on retourne à la source!
Toute vague cède à l'appel de l'estuaire,
et tout saumon à l'attrait du retour.
Point de retour sans aller
Le fleuve de larmes et de sang
S'évapore en brume légère,
Se condense en nuages flottants
Retombe en pluie fertile,
Tout le perdu est repris
Source et mer sont retrouvailles
Point d'aller sans retour
La vraie gloire est ici:, /extrait/ édition poétique ""
Rejetée sur la plage
Conque d'un jour,
Conque toujours.
A l'écoute des remous marins,
À l'écoute des appels humains,
De l'entrecroisement des nuages,
De l'entrechoquement des astres,
Du lointain silence sidéral ...
Du brusque cri d'un goéland,
Qui, d'un trait de sang,
Raye l'immaculée magnificence.
Quand la beauté t'habite,
Comment l'assumes-tu?
L'arbre assume le printemps
Et la mer le couchant,
Toi,comment tu assumes
La beauté qui te hante?
Seule gronde là-bas
L’immense marée qui monte.
Je me lèverai et j'irai vers toi,
Traversant les nuits d'insomnie, franchissant
La ligne incandescente des étoiles.
Je sais que tu es loin,
Mais que par toi
tout sera retrouvé.
Helsinki
Voici que la terre trop longtemps gelée
Sous la brusque chaleur implose
En notes sourdes, en éclats sonores!
Les ajoncs ne se tiennent plus de joie,
Les lupins à pleins tubes lancent leur orgue.
Mais plus pudiques, plus secrets,
A l'ombre des feuillages, à l'abri
Des pépiements, des gazouillis,
Retenant le pas des passants, les faisant
Se retourner: les glycines, les lilas,
Les jasmins, les seringas,
Les roses de la Saint-Jean!
Ô long jour sans nuit, sauras-tu durer
Plus que nos plus durables désirs?
Là-bas, très bas, une baie secrète ouvre
Ses bras d’amante en un geste d’invite.
Tu entends la voix des vagues qui te parle
Au plus intime : « Âme en peine, accorde-toi
Un répit, sois d’ici l’hôte, fais d’ici
Ton séjour. Car c’est bien pour ton rêve,
Si ton cœur en est digne, que tout ceci
A été fait. » Obéissant, tu te lèves et descends
Vers la baie, vers ton suprême séjour
Qui se conjuguera à jamais au présent.
Ah, que vienne l’aurore, et la mer, éblouie,
En attente ; tu t’y plonges, porté
Par la clarté du matin du monde.
À SHELLEY (extrait)
Diamant fendu,
Jade brisé.
Au plus pur des attachements
Répond le plus dur des arrachements.
Mais cette irréductible dureté
Est l'unique mémoire qui dure.
Long rayonnement d'un astre
Au-travers de mille désastres.