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Citations sur La vraie gloire est ici (100)

D'ici là
D'un instant l'autre
Nous nous rejoindrons
Chacun en avant de soi
S'étend de ce qu'il ouvre,
S'accroît de ce qu'il donne.
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Oui, un mystère, les yeux, les tiens.

Ils t'ont été donnés pour voir,
Voici qu'eux-mêmes ils donnent à voir !

Faut-il croire qu'ils sont donnés
Pour égaler la beauté qu'ils captent ?

Que la lumière qu'ils reflètent
Doit être par eux transfigurée ?

Que tous les dons qu'ils ont reçus
Doivent devenir don à leur tour ?

Brûlant mystère du Regard premier !
p. 133
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«La vraie gloire est ici », François Cheng, éd. éd. Gallimard © - 2015
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Entrons dans le solitaire,
Entrons dans le silencieux,
Dans le rien,
Le plus rien,
Qui se tait
Mais se sait.

Entrons dans le silencieux,
Entrons dans le solitaire,
Une voix parle,
Parle sans voix,
Qui se sait,
Mais se tait.
Entrons dans l'abyssal antre :
Effroi, frisson, ou offrande.
p. 119
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Puisque tout ce qui est de vie
Se relie,
Nous nous soumettrons
À la marée qui emporte la lune,
À la lune qui ramène la marée,
Aux disparus sans qui nous ne serions pas,
Aux survivants sans qui nous ne serions pas,
Aux appels répétés qui diminuent,
Aux cris muets qui continuent,
Aux regards figés par les frayeurs
Au bout desquelles un chant d'enfant revient,
À ce qui revient et ne s'en va plus,
À ce qui revient et se fond dans le noir,
À chaque étoile perdue dans la nuit,
À chaque larme séchée dans la nuit,
À chaque nuit d'une vie,
À chaque minute
D'une unique nuit,
Où se réunit
Tout ce qui se relie
À la vie privée d'oubli,
À la mort abolie.
p. 102
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Par-dessus la cime des hêtres,
Le silencieux souffle qui passe
Capte un moment du haut échange
Entre feuillages et nuages,
Moment où le feu diurne s'épuise
Et l'espace, soudain, est tout ouïe...
p.62
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C'est le jour du printemps,
Tu longes seul le jardin :
De l'autre côté du mur,
Une branche qui dépasse
Chargée de fleurs jaune or
Dont tu ignores le nom...

C'est l'heure pour toi
D'abandonner
La peur, le doute,
De passer outre.
p.58
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Or voici :
Le vrai silence vient au bout des mots ;
Mais les mots justes ne naissent qu'au sein du silence.
De même :
La vraie voie se continue par la voix ;
Mais la juste voix ne surgit qu'au cœur de la voie.
p. 45
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Avant-goût d'humus,
Arrière-goût de sèves.

Si tu oses franchir encore
Le pont de l'eau et de l'herbe
Jusqu'au giron des senteurs
Où gît l'haleine d'une âme.

Coloquintes habillées d'or,
Et d'argiles œufs de tortue,
Au bout du sentier de l'ombre,
Faim-soif enfin retrouvés

Un pas de plus vers l'étang :
S'y mire une aigrette d'antan.
La grue, elle, d'un cri déchire
La fumée montant des pins.

Arrière-goût d'éclair,
Avant-goût de foudre.
p.38
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Toujours nous attend un sentier d'été
À travers les durables senteurs céréales,
À travers le bois de hêtres, de chênes, bruissant
De frôlements, de craquements, de battements d'ailes...
Un tronc couché couvert de gloire de lichens
Saigne d'une résine au reflet de l'enfance.
Terre immémoriale, air empli de soif
Qu'étanchent à peine les prunes sauvages.
Qui donc viendra ? depuis toujours déjà là ;
Qui a oublié ? depuis toujours dans l'oubli.
Pourquoi tant d'attente lors d'un furtif passage ?
Dans l'haleine de l'humus, pourquoi tant d'émoi ?
p. 34
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D'où venu ?
Mais déjà, l'appel
Est là, emplissant
Tout l'espace d'écoute.
L'implacable foudre fait craqueler le vieil arbre
Muré dans son mutisme
Depuis si longtemps.
Racines gémissantes que la lave du fond calcine ;
Feuilles frémissantes que le souffle brûlant assèche.
C'est alors que par-delà la mort
Tu te découvres centre de la résonance.
Tu entends enfin ton chant qui lui-même est appel
À tous les vents venant vers toi,
À tous les vols partant de toi,
À la terre explosée en fleurs,
Au ciel hors temps implosé en étoiles.
p. 19
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