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Citations sur La vraie gloire est ici (100)

Tu ramasses le fruit,
Le croques à belles dents.
Le teint, la senteur,
le jus, la saveur,
Dans ton palais de
la métamorphose,
Lentement se muent
en délice aérien.
Et tu cherches à dire
ce que tu ressens :
Plus que la jouissance,
la reconnaissance !
Merci donc au sol,
merci à la pluie,
Au soleil, au vent,
aux morts, aux vivants,
A tous ceux qui donnent,
à la Création
Qui du Rien a fait
advenir le Tout.
A toi-même aussi,
à ta bouche qui goûte,
A ton cœur qui bat,
à ta mine béate,
A ton cri d'extase !

(P28)
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Soudain, tu es là, me sautant
Aux yeux, au détour d'un sentier.
Tu es là, ardente sur ta hampe,
Fleur rose éclose au nom secret,
Seule au milieu de tout, et tout
L'univers ne paraît plus vain !

Milliards d'années après la lave
Originelle, un jour tu es.
D'où viens-tu ? D'où ce pur désir
De couleur, de parfum, d'un port
Unique et parfait ? Es-tu signe
De ce tout né un jour de Rien ?

Soudain, tu es là, me prenant
A la gorge, arrachant de moi
Un cri muet de consentement :
Je sais alors que je suis là
Pour la rencontre, que ce cri
Est le oui qu'un rien dit à Tout.

(P21)
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Lorsque l'âme se fait entendre,
Cette voix murmurante, ponctuante,
Qui est source de tout chant,
Basse continue ne connaissant
Ni borne ni arrêt,
L'espace est vaincu et le temps aboli.

Mais l'âme ne se fait entendre
Qu'en résonance avec une âme autre,
Lèvre à lèvre,
Cœur à cœur.

Deux voix mêlées, reliantes, ruisselantes,
Joignant soudain les feuilles
Jonchant le sol
Aux nuages nimbant les cimes.

Lorsqu'enfin les âmes se font chant,
Par-dessus l'abîme des jours,
Une étincelle suffit pour rallumer
Toute flamme immémoriale :
Du fond du désir originel
Émerge alors le souffle rythmique,
Strate sur strate,
Bord à bord,
Le voilà qui recommence
L'éternité — instant.

Les marées printanières, toutes frayeurs
Et toutes douleurs ravalées,
Renouvellent le séjour
Des êtres en errance.

Rien de ce qui a été vécu n'était
Oublié, rien de ce qui a ému n'était
Perdu, ni le vieux mur qu'éblouissait
Le couchant, ni les champs en friche
Éclaboussés d'azalées sauvages...
Tout se révèle don, tout
Se transmue en offrande,

Lorsqu'enfin les âmes se font chant.
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I. PAR ICI NOUS PASSONS


L'invisible contemple,
Mais ne dit mot ;
L'invisible ressent,
Mais ne dit mot.
Parfois trouant la mémoire,
Il nous réveille
Par un furtif geste.

La brume levée, le paysage
Un instant révélé :
Appel d'une prairie fleurie ?
Rappel d'une cascade cachée ?
Nous entendons pousser en nous
Le cri d'un geai,
Sans trouver le mot.

p.78
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II. LUMIERE DE NUIT


Nuit mère des lumières,
En son sein Lumière est.

Déjà sang déjà lait,
Déjà chair déchirée,

Déjà voie de tendresse,
Déjà voie de douleur,

Déjà prête à mourir,
Mais toujours renaissante,

Déjà ultime sursaut,
Mais toujours
          premier jet.

p.100
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I. PAR ICI NOUS PASSONS


Au royaume de l'intervalle, où
Circule le souffle du vide médian,
Celui qui naît d'un double élan de vie
Voit son âme germer et croître.

Au royaume de l'intervalle, où
Se libérant de la chaîne des monts,
Une source se transmue en nuage-pluie,
Entre ciel et terre – cercle infini.

p.30
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I. PAR ICI NOUS PASSONS


Nostalgie de la rondeur, au cœur
      de l'universelle rotation :
Ainsi es-tu, fruit, à l'instar
      de toutes les étoiles.
Rond tu es, pour que chair et sang
Tournent autour d'un centre,
Que l'élixir de la mémoire point
Ne se perde mais se mue
      en saveur, en fragrance,
Que terme rejoigne germe,
Que toute graine renouvelle
Ombre et éclat
      du miracle de la naissance.

p.25
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I. PAR ICI NOUS PASSONS


Vertical jet d'alouette
Pulvérisant les nues.
Vol et cri emmêlés,
Flèche et flash confondus.
Quel don de quelle offrande ?
Brûlure, brisure,
            brise . . .

p.24
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I. PAR ICI NOUS PASSONS

                           D'un arbre


Au plus haut de l'an,
L'air retient son souffle,
Seul se meut un nuage
Sur la frondaison.
Quand le feu s'enfouit,
Quand se tait l'oiseau,
Racines et feuilles
Sont à l'unisson.

Au plus haut de l'an,
L'arbre ailé s'oublie,
Proche est le lointain,
Durable l'instant.
Quand le feu s'enfouit,
Quand se tait l'oiseau,
Tout tend vers son libre
Ou vers son repos.

Le nuage en son erre,
L'an à son plus haut.

p.17
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II. LUMIERE DE NUIT


Toi l'absente,
Tu le sais,
Désormais,
Nous serons au monde
Par ta présence.

Par ton regard,
Par ton sourire,
Par ta voix qui dit
Tout le chagrin, toute la joie
De l'impensée vie terrestre.

Tous les rêves inaccomplis,
Tous les désirs inachevés,
Âme douloureuse ayant percé
L'infini, âme transparente
Qui désormais les irradie.

Toi la présente,
Tu nous conduis au centre
Du Double-Royaume,
Par-delà
Toute absence.

p.110
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