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sur 637 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
« L'éternité n'est pas de trop » François Cheng (Poche, 246p)
Un roman étrange, envoûtant, exotique, lent, lent, mais qui nous embarque néanmoins… Au XVIIe siècle en Chine, sous le régime finissant de la dynastie Ming qui périclite, un presque moine taoïste âgé d'une cinquantaine d'années revient dans la cité où, jeune homme, il a connu sa première et unique véritable passion amoureuse. La jeune fille avait été contrainte par tradition à en épouser un autre, et le jeune homme avait dû s'enfuir. Cet émoi platonique a-t-il résisté à trente ans de séparation, l'a-t-elle oublié ? Il veut savoir.
Ils vont se revoir, sans qu'elle sache d'abord qui il est. Lui, qui n'est pas vraiment moine mais médecin et devin, va être amené à la guérir d'une maladie. Ils vont se rapprocher, pas à pas, au fil des mois et de deux années, dans ce monde corseté de traditions rigides et écrasantes, où la femme n'est qu'obéissance et propriété du mari, où toute la société étouffe d'une pudibonderie qui ne sert que des mâles riches. Ils vont se frôler ainsi, de plus en plus proches, jusqu'à l'épilogue… qui reste bien dans la tonalité générale du roman.
Malgré une ou deux coquilles surprenantes (répétitions ou maladresses), c'est une écriture ciselée, avec de belles sentences (« Naît en lui le double sentiment que connaissent tous les vagabonds ; d'un côté cette impression d'une liberté sans contrainte et de l'autre la nécessité tout de même de choisir une direction »), et parfois des images très émouvantes, d'une grande sensualité (« La main, ce digne organe de la caresse, ce qu'elle caresse ici n'est pas seulement une autre main, mais la caresse même de l'autre. Caressant réciproquement la caresse, les deux partenaires basculent dans un état d'ivresse qui a peut-être été rêvé dans l'enfance, ou alors dans une avant-vie. »). Une écriture construite au présent, qui nous implique d'autant dans les ressentis des personnages, une écriture qu'illustre bien ce titre magnifique. Et il y a toujours chez moi cette admiration profonde pour des écrivains d'une autre langue maternelle qui se saisissent du Français pour faire oeuvre (Istrati, Makine, Kundera, et tant d'autres…)
François Cheng tente ici le pari d'un rapprochement très oecuménique entre taoïsme et christianisme (le personnage central rencontre un jésuite, ils débattent de leurs visions respectives de l'amour du divin qui s'incarne dans une femme pour l'un, dans Dieu pour l'autre) ; pari je crois assez osé mais illustrant peut-être la place particulière de l'auteur lui-même, à cheval sur les deux cultures. le récit nous propose une sorte de chemin vers une paix intérieure, un renoncement, qui débouche sur une forme de pureté hors de toute sensualité charnelle… philosophie qu'on n'est pas obligé de partager, mais qui n'empêche pas l'émotion de lecture de ce très beau roman.
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Je viens juste de le terminer, et je dois dire que j'ai été très déçue par le style d'écriture. En achetant le livre je me suis fiée au titre attaché à l'auteur "Académie française", pensant trouver ici un livre poétique et d'un niveau élevé d'écriture.

En effet, il y a des moments de poésie, rien que l'histoire en elle-même tend vers elle, mais le style d'écriture de l'auteur est parfois plat et terre à terre.

Cette belle histoire d'amour qui peint deux être sur un nuage au dessus de tout, pour ma part a été gâché trop de fois par du langage trop familier.

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