Joseph est occupé à peaufiner le joli berceau en bois destiné à sa petite fille, dont la naissance est proche, lorsqu'il apprend la terrible nouvelle du crash de l'avion dans lequel se trouvaient son fils et son compagnon. Ce rude paysan normand, veuf depuis quelques années, va faire son deuil en s'engouffrant dans l'infime possibilité de s'occuper du bébé à naître. Joseph qui ne connait que ses champs, son étable et son petit village de Flottemenville (je ne suis pas certaine du nom) va s'envoler pour Fredericton dans le New Brunswick, là où vit la mère porteuse de sa petite fille.
Il va s'ensuivre un chassé-croisé entre le grand-père volontaire et la gestatrice inabordable.
J'ai longtemps cru que cette histoire me fascinerait, que j'allais accompagner Joseph en Acadie et que je pourrais même lui servir de guide. L'écriture énergique et braque de
Fanny Chesnel a eu le pouvoir de m'enthousiasmer tout autant qu'ont eues les péripéties et le déroulement de l'histoire de m'agacer. Mais pourquoi l'auteur, en se mettant à faire du
Puértolas, a-t-elle gâché la jolie épopée? Tous les obstacles qui se dressaient devant Joseph ont été balayés d'un coup de plume et trouvés un contournement farfelu.
L'écart entre « le Joseph » normand inadapté devant tout ce qui ne concerne pas ses vaches et « le Joseph » canadien qui devient expert en informatique, en anglais et porte le bébé en écharpe est immense et a renforcé mon scepticisme.
Le berceau restera pour moi une belle histoire touchante mais qui aurait pu être mieux traitée.
Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour la berceuse acadienne.