Au départ, c'est le scénario qui m'a séduite : un grand-père sculpte
le berceau de sa future petite fille en attendant sa naissance. Rien qu'en lisant la quatrième de couverture, j'imaginais déjà le papy tout emballé par son ouvrage, concentré et aguerri, fignolant les moindres détails de l'écrin de son futur petit bout de chou, je sentais presque l'odeur du bois qu'on travaille, j'époussetais presque les chutes de sciure d'un revers de main... J'étais bien emballée, je vous dis !
Voilà le scénario donc.
Joseph vit en Normandie auprès de sa fille Aude. Sa femme
Marie-France est décédée il y a quelques années d'un cancer foudroyant. Son fils, Emmanuel, s'est exilé avec son compagnon Bérenger aux États-Unis. le couple est tout ce qu'il y a de plus successful : réussite professionnelle, une famille qui accepte leur situation et un avenir qui leur sourit. Oui, ils ont décidé de faire appel à une mère porteuse pour porter leur petit trésor. Avant la naissance de cette dernière, le couple décide de retourner en France, comme ils ont l'habitude de le faire tous les étés.
Malheureusement, le destin s'en mêle et la tragédie aussi ; l'avion qu'ils ont pris n'atterrira jamais ...
Quel avenir donc pour le bébé ? Et pour Joseph ? Quid de la mère porteuse ?
Ni une, ni deux, Joseph se lance à la recherche de cette dernière au Canada, afin de faire valoir ses droits de grand-père ... le chemin ne sera pas sans embûches ...
A ma grande déception, la narration m'a très vite rattrapée et a quelque peu écorné l'image que je me faisais de ce roman ; je n'y retrouve pas la douceur, ni la poésie, ni cette force surnaturelle a braver tous les maux, toutes les barrières, auxquelles je m'attendais.
C'est simple, j'ai complètement décroché et j'ai fini ce roman en diagonale. Je crois que le pire moment est celui où Joseph se retrouve à la fête du 15 août, au Canada, un peu éméché, s'étant laissé aller à la dérive après les difficultés surmontées jusqu'alors et qui ne présagent pas pour autant un avenir tel qu'il se l'imaginait. Bref, vous voyez le topo, sauf que notre sexagénaire se retrouve presque à forniquer avec une dame du même âge entre deux petites maisonnettes et près des ordures ménagères.
Dommage, j'avais pourtant tellement envie de lire un roman tendre dans lequel l'amour et l'abnégation supplantent tout, revêtant certes des aspects plus difficiles et suscitant la réflexion (l'homosexualité, les droits des parents, l'avenir de l'enfant, les droits de la mère porteuse, la législation autour de la GPA, etc.) n'empêchant pourtant pas un beau Happy-End qui fait du bien!
« Au coeur de nos coeurs, au-delà des contours
Le miracle est en nous mon amour
C'est à toi de le voir
Au coeur de nos coeurs et dans le point du jour
Le miracle est en nous mon amour
C'est à toi de le voir »
(Le miracle -
Celine Dion)