La tour de Babylone

Lorsque j'ai vu au cinéma Arrival (Premier contact), j'ai été bluffée par ce film qui a généré pas mal de réflexions et d'échange philosophiques entre amis après sa sortie. du coup, j'ai voulu lire l'histoire à l'origine du film. Celle-ci, L'Histoire de ta vie, est une nouvelle de Ted Chiang, qui figure dans le recueil La Tour de Babylone rassemblant la moitié de la production fictionnelle de l'auteur.
Après avoir vu le film, L'Histoire de ta vie ne m'a pas surprise par rapport à son contenu, même si Denis Villeneuve, le réalisateur, et Éric Heisserer, le scénariste, l'ont passablement modifié pour avoir assez de contenu pour un long-métrage. J'ai en revanche apprécié le fait que chaque vaisseau avait un message différent, et la fin plus claire que le film.
Mais personne n'achète un livre que pour lire une nouvelle, non ? Et non, et c'est tant mieux. Même si elles sont très différentes les unes des autres, les huit nouvelles de ce recueil sont de petits bijoux. Si vous aimez l'action, passez votre chemin. Ted Chiang est plus un adepte de l'anticipation contemplative et philosophique, sans pour autant que le lecteur ne s'ennuie d'une page à l'autre. En revanche, si bousculer un peu vos idées préconçues ne vous dérange pas, ce recueil est parfait. Hormis Comprends que j'ai trouvée bien trop longue pour arriver au final, les différentes nouvelles ont toutes un style très différent. Elles se lisent très facilement, mais chacune d'elles ouvre la porte à la réflexion. À court terme juste après en avoir fini la lecture, ou des mois plus tard, au détour d'une conversation ou d'une autre lecture.
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Bon... J'ai adoré le film tiré de l'une de ses nouvelles : the Arrival.

Par contre les nouvelles en elles même dans recueil... :cry:
Le problème majeur est l'écriture : non seulement le style est faible mais la narration et les constructions des histoires sont mauvaises. On voit que Ted Chiang n'est pas un écrivain mais plutôt un scientifique. Alors il a peut être des idées intéressantes, quand il ne fait pas de délires religieux, mais faut vraiment pas être regardant sur la forme et parfois s'accrocher pour comprendre tant c'est mal amené.

Comme souvent dans les recueils de nouvelles, « La Tour de Babylone » souffre de quelques inégalités d'une nouvelle à l'autre. Une chose est sûre, elles sont variées tant au niveau de la forme que du fond. Ainsi se côtoient des histoires qui tiennent soit de l'uchronie, soit du cyberpunk, du Steampunk, du fantastique, de la hard SF,... A travers celles-ci, l'auteur aborde différents sujets à dominante religieuse, scientifique (physique, mathématiques, linguistique,) ou métaphysique. Il en résulte des nouvelles qui sont plus accessibles que d'autres et force est d'avouer que celles qui sont scientifiquement plus pointues (« Division par zéro » ; « l'histoire de ta vie ») ne m'ont guère emballé. Ted Chiang ne possède pas la même habileté qu'Isaac Asimov pour développer des passages scientifiques tout en captant l'intérêt du lecteur-profane.


Chacun de ces textes partent avec un bon concept même si leurs conclusions ne sont pas toujours aussi percutantes qu'elles devraient. Ted Chiang fournit des idées géniales mais il tisse autour des intrigues plutôt plates, parfois assommantes. L'intelligence du propos prend trop le pas sur l'aspect romanesque et son style Hard SF en devient dès lors lourd à la lecture. On ne peut toutefois pas lui reprocher de pousser le lecteur à la réflexion. Même « Comprends », que j'ai apprécié, pâtit de cette froideur et de cette distance avec le personnage (pourtant écrite à la première personne).


Finalement, ses nouvelles qui relèvent plus du fantastique comme « La Tour de Babylone », « Soixante-douze lettres » et « L'Enfer, quand Dieu n'est pas présent » sont les plus passionnantes car les plus lyriques. « Aimer ce que l'on voit : un documentaire » est également intéressant dans le sens où elle est présentée comme un reportage TV et dont le propos stimule le lecteur.


Quant à « L'évolution de la science humaine », elle est aussi courte qu'elle est inutile.


Bref, un bilan mitigé pour ce recueil dont les nouvelles furent plusieurs fois primés (Hugo, Nebula, Sidewise...). le format court correspond bien à Ted Chiang pour y développer ses idées et je doute que le passage au roman, s'il se fait un jour, lui soit bénéfique. En revanche, en attendant d'autres oeuvres de l'écrivain, l'adaptation au cinéma de « L'histoire de ta vie », sous le nom de « Premier Contact » mérite le coup d'oeil

Ted Chiang n'écrit que parcimonieusement. Les huit nouvelles qui composent ce récit s'étendent sur plus de 10 ans d'écriture. Mais le nombre de prix qu'elles ont raflé ont auréolé Chiang d'une réputation de génie de la SF.


Leurs thèmes sont très différents les uns des autres : la tour de Babylone se déroule sur le chantier de la tour, et donne à imaginer la démesure et l'ambition de cette entreprise, sur la base de la version biblique : le cauchemar logistique que représenterait, dans l'Antiquité, la construction d'une tour destinée à atteindre les Cieux donne le vertige. Comprends raconte sous la forme d'un court thriller l'évolutionl d'un homme dont l'intelligence, stimulée artificiellement, dépasse la compréhension humaine, avec une construction rappelant Des fleurs pour Algernon. L'histoire de ta vie est un récit au présent du futur d'une jeune fille par sa mère, linguiste travaillant sur les langues extra-terrestres. L'enfer, quand Dieu n'est pas présent, est une histoire de deuil dans un monde où l'irruption inopinée et périodique des anges provoquent des épidémies de miracles et d'accidents dans leur sillage... Bon, je ne vais pas toutes les mentionner, toutes sont excellentes et les pitches ne leur font pas hommage.


Au final, chacune de ces nouvelles est un bijou d'intelligence, d'écriture, d'émotion et d'inventivité. Au contraire des nouvelles pulp dont l'accumulation provoque l'indigestion, ces récits se dévorent sans lasser, et ne font regretter qu'une chose : que Ted Chiang n'écrive pas plus.

J'ai un avis assez partagé après avoir lu l'intégralité des nouvelles de ce recueil de Ted Chiang qui est précédé d'une très bonne réputation. L'auteur se fait rare mais rafle des prix régulièrement. Pour ma part j'ai apprécié certaines histoires et j'en ai déjà complètement oublié certaines autres. le style de l'auteur s'apprivoise facilement et certains textes comme Soixante-douze lettres pourraient faire penser à des classiques du XIXème siècle. En revanche d'autres mon davantage fait penser à des rapports scientifiques ou bien des revues de presse, trop mécaniques pour m'emporter malgré les idées et les réflexions qu'ils contiennent.

Il est perché le Ted, du haut de sa tour, avec peut-être une langue qui ne m'est pas accessible ; ou peut-être n'aimé-je pas la science-fiction ? Pas celle-là c'est sûr ! Heureusement ce sont des nouvelles, je ne me suis pas senti prisonnier d'un long roman ; hélas elles se succèdent comme Charybde et Scylla. Il y a d'excellentes idées j'en conviens, mais c'est long, pénible et pour être mauvais très chiang !
Loin de moi l'idée de dégouter de la lecture de ce livre, je ne parle que pour moi et, sûrement mon désamour n'est que de mon fait ! D'ailleurs quand je lis les critiques je me dis que j'ai raté quelque chose.

Avec ces huit nouvelles, Ted Chiang prouve par l'exemple que la littérature de science-fiction n'est pas (seulement) une littérature absconse, hermétique et réservée à de jeunes geeks mathématiciens. Je dis bien « pas seulement » parce que Ted Chiang se lâche quand même sur le plan scientifique ! Pour les allergiques, certaines nouvelles seront donc âpres, voire obscures ou carrément incompréhensibles...
Pour autant, cet écueil ne doit en rien empêcher la lecture de ce recueil, tout simplement car T. Chiang fait sienne la citation affirmant que la magie, c'est de la science non encore mise en équation.
De fait, « La Tour de Babylone » est truffée de magie et de poésie, de croyances, de foi envers un dieu, les hommes ou soi-même.
Version café gourmand, cet ouvrage permet de picorer à droite et à gauche, vers la mythologie, les sciences humaines ou les sciences « dures ». Avec cependant comme fil rouge une méfiance évidente vis-à-vis des religions, la pensée unique imposée et la restriction des libertés individuelles « pour le bien de tous ».
Si les nouvelles peuvent paraître de qualité inégale, selon les sensibilités de chaque lecteur, elles bénéficient toutes d'une superbe traduction de Pierre-Paul Durastanti.
« La Tour de Babylone » est le contrepoint de l'esprit cartésien qui aime à classer, lister et catégoriser, chaque nouvelle visant au contraire à la transversalité.
Et l'on peut dire que c'est plutôt réussi.

Rencontrer une si belle plume n'est pas courant; les huit nouvelles qui composent ce recueil m'ont tout simplement éblouies !

Dans "La Tour de Babylone", nous arrivons aux côtés d'Hillalum et de ses collègues, mineurs de profession, dans la cité de Babylone où se dresse l'immense tour qu'ils vont devoir gravir pendant des mois et qui doit permettre aux Hommes, après des siècles de construction, d'atteindre la voûte du ciel.
"Comprends" raconte l'histoire d'un homme qui, suite à un grave accident l'ayant plongé dans le coma, bénéficie d'un traitement révolutionnaire, l'hormone K, capable de régénérer les cellules perdues du cerveau. Un traitement qui va surdévelopper l'intelligence du héros, à un point jamais envisagé.
"Division par Zéro" relate la courte histoire d'un couple en crise. Renée Norwood, mathématicienne, a découvert un calcul qui remet non seulement en cause toutes les connaissances des mathématiques, mais également sa vision même de la vie. Cette découverte devient une obsession.
Dans "L'Histoire de ta Vie", Louise Banks, linguiste, est invitée à communiquer avec des êtres extraterrestres récemment apparus dans leurs vaisseaux. Tandis qu'elle essaie de décrypter leur langage, elle se voit bientôt assaillie de souvenirs de son futur, et notamment de la vie de sa fille, pas encore née, pas même encore conçue.
"Soixante-Douze Lettres" nous plonge dans un univers où les automates prennent vie grâce à un Nom. Robert Stratton est un jeune homme extrêmement doué pour le développement de Noms et la constructions d'automates, et veut en faire profiter les minorités. Mais il va bientôt se retrouver contrarié dans ses projets.
"L'Enfer Quand Dieu n'est pas Présent" nous offre la vision d'un monde où des anges font de régulières "visitations", provoquant à leurs apparitions miracles et tragédies. La femme de Neil Fisk est décédée lors d'une de ces visitations, et son mari, peu croyant, ne parvient pas à trouver la Foi qui lui permettrait de rejoindre sa bien-aimée au Paradis. Il trouve alors une solution extrême.
"L'Évolution de la Science Humaine" est un court article évoquant les progrès technologiques et scientifiques dans un univers que l'on devine très futuriste.
Enfin "Aimer ce que l'on Voit: un Documentaire" partage avec nous les avis de plusieurs personnages sur le phénomène de la calliagnosie, une modification de la vision, accessible à qui le souhaite, permettant à son porteur de ne plus éprouver de sentiment ou de pulsion vis à vis du physique des personnes qu'il rencontre. Entre les défenseurs du projet qui veulent obliger le port de la calliagnosie au sein d'une université, les opposants, des médecins ou encore une élève qui a grandi avec cette modification et vient de l'enlever en éprouvant les premiers effets de la vue du physique des gens et d'elle-même, ce documentaire est un chapelet d'avis.

Ces nouvelles futuristes, sont d'une intensité incroyable ! Qu'elles évoquent la religion, les sciences, la technologie, ou remettent au goût du jour d'anciennes croyances, les sujets de ces histoires sont toujours fouillés, disséqués et relatés de la manière la plus neutre possible. Cela a pour résultat que ces textes sont incisifs, puissants, plausibles. Et d'une captation rare ! Alors que j'étais assise, j'ai ressenti un réel vertige en lisant la description de la tour de Babylone; j'ai été effrayée par les progrès annoncés qui déshumaniseraient l'existence sur cette planète; j'ai été interpellée par les accusations sous-jacentes de la plupart des récits face à la marche actuelle de notre monde, ses politiques, la manipulation générale, l'artificialité qui nous entoure et nous pousse à avoir des envies que nous n'éprouvons pas vraiment... Si certaines nouvelles assez techniques m'ont moins parlées, chacune d'entre elles m'a intéressée à divers degrés; j'ai notamment adoré "L'Histoire de ta Vie", dont j'avais vu l'adaptation cinéma, "Comprends" et "L'Enfer Quand Dieu n'est pas Présent". le potentiel de développement derrière chacune de ces huit histoires est bluffant et les différents effets de narration ajoutent à notre intérêt.

Je ressors de cette lecture absolument ébahie par l'intelligence de Ted Chiang. Je viens sans doute de trouver là l'un de mes nouveaux auteurs de prédilection, sa plume m'a fascinée et je compte bien lire le reste de ses oeuvres.
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Ce livre est composé de plusieurs nouvelles. Les textes sont bien écrit cependant elles ne sont pas toutes intéressantes à lire.

En voilà un curieux, et impressionnant, recueil de nouvelles.
J'ai d'abord voulu le lire à cause de « l'histoire de ta vie » qui a inspiré le film Premier Contact.
Ma nouvelle préférée fut La tour de Babylone, où l'histoire de ce peuple au projet fou : ériger un tour pour monter / toucher le ciel. Et, arriver en haut, ils doivent creuser le ciel (oui, creuser!) afin de découvrir la vérité.
Auteur surprenant.