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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kim Jiyoung a toujours tout bien fait comme il faut : enfant sage obéissant à ses parents et prête à se priver au profit de son frère, étudiante studieuse et appliquée, employée modèle jusqu'à son mariage et maintenant maman d'une petite fille de 3 ans. Mais soudain elle se met à tenir des propos bizarres, la voici qui prend la voix d'autres femmes et dit tout haut des pensées pas toujours avouables... que lui arrive-t-il ?

Avec ce court roman au style sec et sans fioriture, l'auteure, à peine plus âgée que son héroïne, nous livre un portrait glaçant de la société coréenne et surtout de la place qui tiennent les femmes. La petite Jiyoung devenue grande a une vie qui paraît somme toute banale et qui pourtant est toute entière construite sur le présupposé qu'une fille vaut moins qu'un garçon et qu'il est normal qu'elle se sacrifie pour l'homme (frère, mari ou collègue de travail peu importe). le roman est construit en plusieurs parties, correspondant aux différentes étapes de la vie de son héroïne, enfant, étudiante, jeune mariée, et on entre facilement dans ce récit en s'attachant à la jeune femme et en se demandant ce qui lui est arrivé.

Le roman se lit vite, le style est agréable bien qu'un peu froid et les pages se tournent toutes seules, nous faisant découvrir à travers la vie d'une jeune femme comme les autres les valeurs et les règles de la vie en Corée. J'ai parfois regretté que le roman ne soit pas un peu plus long, le récit est assez elliptique et on aurait parfois aimé en savoir un peu plus sur certaines étapes de la vie de Jiyoung. L'auteur mêle habilement à son propos des réflexions sur les discriminations subies par les femmes : c'est généralement fait de manière assez subtile puisqu'elle nous décrit des situations révoltantes mais vues comme normales aux yeux d'une majorité de coréens. Néanmoins j'ai trouvé dans quelques passages que le propos était un peu trop appuyé, l'auteure citant des chiffres ou des exemples pour étayer certains faits de société, ce qui vient un peu briser le rythme du roman et nous donne l'impression que Jiyoung n'est finalement pas un vrai personnage mais juste un archétype construit par l'auteure pour illustrer sa thèse. Heureusement cela reste assez rare et cela ne m'a finalement pas empêché d'apprécier ma lecture.

Un petit livre qui dit beaucoup de la condition des femmes en Corée du Sud (et même si beaucoup de choses restent à faire en Europe on se dit qu'on a quand même de la chance !) tout en racontant une histoire touchante et universelle : une jolie incursion dans la littérature coréenne, à découvrir.
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Je ne savais quasiment rien de la production littéraire coréenne. J'ai tenté à l'aveuglette la lecture de "Kim Jiyoung née en 1982". le début du livre, surprenant, laisse d'abord croire à une histoire teintée de fantastique. Mais finalement il n'en est rien. Au contraire, le sujet est réaliste. Nous suivons Kim Jiyoung pendant sa jeunesse, ses études, sa profession et puis son mariage. le propos de l'auteure est de dénoncer la domination des hommes dans la société coréenne, malgré une législation qui tente actuellement d'imposer l'égalité homme-femme. Dans sa famille d'origine, au lycée, dans l'entreprise où elle travaille, à l'intérieur de son couple, Kim Jiyoung essaie de sa battre pour être indépendante et reconnue; mais le poids des habitudes sociétales pèse lourdement. A la fin, elle fait comme bien d'autres femmes avant elle: elle se résigne à devenir mère au foyer, au prix de tensions extrêmes.

Ce bref récit est édifiant sur la place des femmes en Corée (mais je pense qu'on pourrait le transposer dans d'autres pays, au Japon par exemple). C'est comme un roman à thèse, très actuel. Il me parait assez banal et sans rebondissement particulier, et assez désespérant…
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Une histoire très âpre sur la condition féminine en Corée du Sud. Kim Jiyoung est un archétype de la femme coréenne, condamnée à servir de main-d'oeuvre pour sa famille et devant délaisser son ambition personnelle pour s'occuper de son enfant. Ce récit frappant est une forme d'universalité, qui percute par son style froid, d'autant que l'autrice coupe de temps à autre son récit de statistiques édifiantes : combien de femmes coréennes arrêtent-elles leur emploi après leur premier enfant ? La conclusion laisse une sensation d'inachevé qui confirme l'impuissance face à un système puissant.

Lien : https://lageekosophe.com/
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Se basant sur la réalité, Kim Ji Young, née en 1982 est un livre qui dépeint la vie d'une coréenne de sa naissance en 1982 jusqu'en 2016. Au travers de sa vie, c'est toutes les injustices, les préjugés voire les crimes vécus par les femmes coréennes qui y sont abordées. Cet ouvrage féministe est à lire absolument !
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J'ai beaucoup aimé lire ce roman sur la situation des femmes en Corée du Sud. Par le récit de la vie de Kim Jiyoung enfant, adolescente, jeune adulte, femme mariée et mère on découvre la culture coréenne. Même si la France se trouve à l'opposé géographiquement et a une culture différente et des moeurs différentes, la place de la femme dans la culture et le monde socio-économique est identique d'un pays à l'autre.
Le roman est très bien écrit, il y a un bon rythme qui permet au lecteur de se passionner pour la vie du personnage principal. Si j'ai supprimé une étoile c'est que j'aurais aimé un dénouement plus développé sur la vie de Kim Jiyoung.
La conclusion finale est révélatrice du monde dans lequel nous vivons et invite à s'interroger sur ce que la société de demain réserve aux femmes.
Merci #NetGalleyFrance de permettre aux lecteurs de découvrir aussi la littérature asiatique.
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Kim Ji Young a grandi dans une famille de parents très occupés. le père, employé modèle ne gagnait pas assez pour satisfaire les besoins de la famille. Au fil de petits boulots à la maison, puis propriétaires de petits commerces, ils ont gagné assez d'argent pour permettre à leurs enfants de faire des études supérieures.

Bien sûr, le benjamin, seul enfant mâle, fut privilégié et libre de corvées domestiques, mais ce n'est qu'une fois à l'université que Kim Ji Young découvrit vraiment le triste sort des femmes coréennes, condamnées au foyer à plus ou moins courte échéance ! 

En effet, dès l'annonce d'une maternité, et au plus tard après l'accouchement, les femmes de sa génération se résignent à demeurer au foyer ! 

Et bizarrement c'est pour cela qu'on donne aux jeunes femmes les tâches les plus complexes, les dossiers les plus ardus ... parce qu'il n'est pas nécessaire de ménager leurs forces ... puisque elles ne restent dans les entreprises que quelques années ! 

Au début de ce roman, Kim Ji Young semble atteinte d'un dédoublement de personnalité : elle se met à parler avec les intonations de sa mère,  copiant son apparence et ses attitudes.

L'auteur déroule ensuite la vie de cette petite fille sage, étudiante studieuse, jeune épouse / communicante de choc / mère de famille ... jusqu'au craquage ! 

S'ensuit une description de la vie au travail des jeunes coréennes entre harcèlement et burn-out jusqu'au chapitre de conclusion où la parole est donnée à un psy des plus machistes ! 

Un roman disparate, dont la deuxième moitié prend l'allure d'un documentaire ou d'un ouvrage de sociologie avec pour fil rouge la vie de l'héroïne. 

un roman que j'ai beaucoup apprécié ! 

Un auteur dont je vais guetter les prochaines productions ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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A Séoul, Kim Jiyoung mène une vie ordinaire avec son mari et sa fille jusqu'au jour où elle commence à parler avec la voix d'autres femmes. Est-ce une dépression, un trouble de la personnalité ? Qu'est-ce qui peut expliquer cet état de folie ? Pour comprendre, nous revenons sur les événements qui ont jonchés la vie de cette mère de famille de sa naissance à ce moment fatidique. Depuis son enfance, cette jeune coréenne s'étonne du sort réservé aux filles. Avant même la naissance de l'enfant, les couples prient pour avoir un garçon. Oui car tout est plus simple avec un garçon : on se soucie de son avenir peu important ses tenues ou son comportement. Les filles elles subissent l'injustice tout au long de leur vie, le harcèlement, les réflexions sexistes ordinaires et la discrimination. En six parties recouvrant différentes périodes de la vie de Kim Jiyoung, l'autrice dresse le portrait de la femme coréenne qui, dans une société moderne, subit encore le poids des traditions patriarcales.

Un livre coup de poing sur la condition féminine en Corée du Sud. Chiffres à l'appui et malgré les différentes lois mises en place, le constat est sans appel : discrimination à l'embauche, inégalités de salaires, congés maternité non pris, remarques sur le physique banalisées, sous-entendus sexistes. La femme coréenne a une pression constante sur les épaules, elle n'a pas le droit à l'erreur et doit rentrer dans un moule pour être acceptée par la société. Si petite elle doit aider à la maison et pas ses frères, bien souvent elle devra s'arrêter de travailler pour élever son enfant au détriment de sa carrière. On attend d'elle des concessions, la femme coréenne intelligente dérange ! Malheureusement les situations décrites par l'autrice sont, pour beaucoup, encore transposables dans notre société occidentale. La vision hypocrite et le jugement de la femme au foyer est notamment très bien retranscrite. C'est un livre à mettre entre toutes les mains, une lecture révoltante contre la discrimination la plus vieille du monde...
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Passionnante critique de la position ambigüe de la femme ces 40 dernières années dans nos sociétés capitalistes, Cho Nam-joo tisse ce qui aurait pu être un essai en un fascinant récit de vie, à la fois délicieusement dépaysant et terriblement familier. Cette lecture féministe interpelle et donne de la matière, rappelant à quel point cette cause est toujours loin d'être archaïque.
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Qui est donc Kim Jiyoung, née en 1982 en Corée du Sud ?
Kim ? et bien, c'est ELLE, c'est vous, c'est moi, c'est nous, c'est ELLEs

L'histoire d'une ELLE. Ici, c'est une ELLE qui est née en 1982 en Corée du Sud et c'est c'ELLE dont nous suivons le parcours de sa naissance en 1982 jusqu'au moment où ELLE devient ELLEs en 2015, point de départ du récit. Kim, dont la vie part en étincELLEs, droit dans le mur. Que lui est-il arrivé pour qu'ELLE en arrive là ? Rdv en 2016, à la fin du roman que je vous invite à lire.

L'écriture est très agréable, le récit intelligemment construit s'ouvre et se ferme sur un mystère (astucieux) et entre les deux, Kim, ELLE, (ELLEs) s'expliquera à vous bien mieux que moi.

*Je comprends l'engouement autour de ce roman, je m'y suis 'engouée' moi aussi, je me suis sentie KIM comme toutes cELLEs qui s'y reconnaîtront, ELLEs ou d'autres ELLEs, mères, grand-mères, soeurs, filles, tantes, voisines, collègues, amies, connaissances.

* Bien au delà d'une radiographie de la société coréenne actuELLE
(illustrée la radio de quelques chiffres éclairants !)
Ce roman démontre bien sûr à quel point, la Corée, un des pays les plus développés en technologies de pointe et en économie, reste un pays archaïque où la règle du patriarcat est toujours d'actualité. Et oui, malgré de nombreuses améliorations (en apparence) - lois, décrets votés pour l'égalité entre hommes et femmes permettant notamment aux 'filles' l'accès à l'éducation et au travail - apparences, apparences - le sexisme, et ses dérives !, y est toujours de mise dans la réalité quotidienne des ELLEs, toutes cELLEs du roman.
* Et surtout --- à quel point ce problème des ELLEs est UniversEL.
- puisqu'il nous parle aussi (un peu, beaucoup, trop encore) du comme chez nous, ici, hier, aujourd'hui, demain (ah non pas demain !) - quand on naît Femme, quand on est Elle, quand on naît Kim.

* Extraits de certaines interventions de l'Auteure
"J'ai voulu raconter le désespoir, la fatigue, la peur que les femmes ressentent parce qu'elles sont des femmes, des histoires qui sont tellement communes et répandues qu'elles sont acceptées alors qu'elles ne devraient pas l'être."
- Une radiographie de la femme coréenne contemporaine ?
"Kim Jiyoung est née à une période qui a vu des améliorations pour ce qui est des manifestations les plus visibles du sexisme : comparées à leurs aînées, les jeunes femmes avaient davantage d'opportunités en termes de carrière et d'éducation. Mais les usages sexistes n'en perduraient pas moins, et mon livre s'intéresse à une femme qui, dans un tel contexte, ne ressent que davantage de confusion et de désespoir.
Le but premier de mon roman a été de laisser un témoignage écrit authentique. Pendant les quelques années qui ont précédé l'écriture du livre, l'image de la femme dépeinte par les médias, par le cinéma ou sur Internet renvoyait à un être consumériste, émotionnellement tordu et dénué de bon sens. J'avais peur que la femme du début du XXIe siècle ne soit réduite à ce portrait. J'ai donc voulu laisser une trace écrite de la vie, des pensées et des efforts qui ont véritablement été ceux de la femme coréenne."

En fait, ce roman se lit, se ressent, se vit, son résumé l'illustre parfaitement, sans en dévoiler trop ni trop peu, juste ce qu'il faut, c'est suffisamment rare que pour le souligner.
Et un grand plus pour le travail de traduction de ce roman !

PS: il sort chez 10/18 le 4 février 2021, donc Zou, aucune raison de se priver

Scénario:
"Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d'un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l'année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu'elle aime mais qu'il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d'autres femmes. En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d'une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter.
! Mais qu'on ne s'y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court. ! "
Cho Nam-joo est née en 1978 en Corée du Sud. Scénariste pour la télévision, elle publie en 2016 son premier roman, Kim Jiyoung, née en 1982. Dès sa sortie, le roman crée la polémique. C'est l'un des rares livres à avoir dépassé plusieurs millions d'exemplaires en Corée.

Merci 10/18 et NetGalley pour ce beau cadeau.
# MeToo

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Avant d'être bibliothécaire, j'ai enseigné le français aux étrangers. Comme l'anglais, l'allemand ou l'espagnol LV1 ou LV2, le français est enseigné dans les collèges et lycées du monde entier. J'ai donc travaillé pendant plus de 20 ans avec des étudiant-e-s de toutes nationalités et de tous âges. Des JiYoung, j'en ai croisé beaucoup, ces jeunes filles sud-coréennes, toujours charmantes, discrètes et tellement bien élevées. La plupart considérait ce séjour à Paris comme une parenthèse dans leur vie sur laquelle elles étaient, finalement, assez peu disertes. J'ai donc beaucoup appris sur la condition de la femme en Corée du sud dans ce roman et je n'ai pas été étonnée. Je n'ai, finalement, pas trouvé la condition des coréennes si éloignée de la nôtre ; les différences de salaire, la charge des enfants et des tâches ménagères, l'abandon d'une carrière pour cause de maternité, un travail de mère au foyer, temps plein 24/24 – 7/7 , pas reconnu, moqué voire méprisé.

La vie de Kim JiYoung se découpe en 6 périodes, de son enfance à aujourd'hui. Au fil des pages, les chiffres démontrent, les statistiques confirment, et JiYoung s'effondre. Un très bon premier roman que je situe entre le documentaire et la fiction.
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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