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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kim Jiyoung, née en 1982, est une jeune femme mariée et mère d'une petite fille, dont elle s'occupe à plein temps après avoir quitté son poste dans une société de consommation. Aux premiers abords, elle est une femme bien ordinaire. Toutefois, depuis quelques temps, elle présente un comportement des plus étranges : elle parle avec la voix et les expressions d'autres femmes qu'elle a connu. Alors que son mari cherche à en comprendre la raison (alcoolisme ? dépression ? possession ? trouble de la personnalité ? mauvaise blague ?), le lecteur découvre plusieurs périodes clés de la vie de la jeune femme et obtient ainsi toutes les clés pour la comprendre.
A travers l'histoire de cette femme, l'auteure réussit à dresser le portrait d'une société coréenne fort patriarcale et à illustrer son évolution malheureusement plus qu'insuffisante avec des statistiques à l'appui. C'est donc de manière simple et très directe que sont dénoncées toutes les inégalités subies par les femmes dans un pays pourtant si moderne sous d'autres aspects.
Je comprends ainsi mieux la raison pour laquelle ce roman féministe/manifeste contre les inégalités hommes-femmes fut sujet de polémique : la vérité fait mal ! Néanmoins, si les écarts de culture entre Corée du Sud et la culture européenne sont fort apparents, force est quand même d'admettre que certaines situations sexistes sont transposables dans nos sociétés (harcèlement dans les transports en commun pour ne citer qu'un exemple). Cho Nam Joo ne donne donc pas seulement voix à la femme coréenne mais à TOUTES les femmes car nous avons toutes été un jour, même un petit instant, Kim Jiyoung…
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J'avoue que je ne m'attendais pas du tout à ça quand j'ai acheté ce livre. Je m'attendais plutôt à une histoire avec un peu plus d'action, mais j'ai été surprise avec ce genre d'essai.

Le livre est divisé en 6 parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de Kim, dès son enfance jusqu'à sa jeunesse et puis sa vie d'adulte. Elle est l'archétype de la femme coréenne, condamnée à servir de main-d'oeuvre à sa famille et à ne pas suivre ses rêves.

C'est un roman particulier, j'ai bien aimé voir comment la place de la femme évolue juridiquement mais rien ne change dans les mentalités (comme en Europe...). C'est un roman qui fait réfléchir, qui nous ouvre les yeux face à la réalité. Un récit frappant, bien écrit et bien documenté.

Si bien la condition féminine a évolué, il nous reste encore un loooong chemin à faire et cela n'est pas seulement en Corée, mais partout, car même aujourd'hui, en Europe, on rencontre ces préjugés, ces remarques phallocrates, ces comportements sexistes, ces inégalités professionnelles... C'est vrai, c'est dur de faire changer les coutumes, mais ce n'est pas impossible.

Ainsi, la conclusion est révélatrice du monde dans lequel nous vivons et invite aux lecteurs à s'interroger sur ce que la société de demain nous réserve, à nous, les femmes.
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Voici un roman étonnant et mon entrée dans la lecture de la littérature coréenne.

Couverture du livre « Kim Jiyoung, née en 1982 » de Nam-Joo Cho aux éditions Nil
Kim Jiyoung, née en 1982 est le récit d'une femme apparemment ordinaire. Elle porte le prénom le plus donné dans son pays en 1982, elle est mariée, mère d'une petite fille et pour élever sa fille doit abandonner son travail. Respectueuse de sa famille et des traditions, elle semble se fondre parfaitement dans la société coréenne. Mais un jour la norme se fissure et Kim Jiyoung devient étrange et parle avec les voix d'autres femmes. Est-elle malade ? est elle folle ? autant de questions que se pose son entourage.

Ce roman est surprenant par sa construction et par la particularité de cette héroïne qui à travers de ces autres voix semble faire émerger ce qu'elle tait depuis des années. Tel un révélateur, cet étrange phénomène est une façon pour le lecteur de découvrir la société coréenne, fondamentalement patriarcale, ancrée dans des traditions où la place de la femme est réduite à peu. Ce roman, en libérant la parole de Kim Jiyoung, libère la parole de la femme coréenne et appelle à une forme de changement. Si l'auteure parle de son pays, de ce qu'elle vit et qui l'entoure, son propos a un écho universel et invite tous les lecteurs à réfléchir à la place de la femme dans leur société.

En résumé : un roman coréen et féministe
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La difficulté (et inconvénient) d'être née femme en Corée du Sud dans les années 80.

Ce roman est inspiré par la vie de l'auteure.
C'est un véritable parcours du combattant pour faire sa place dans cette société traditionnelle. Les garçons seront toujours mieux considérés (du berceau jusqu'à la vie active).
Des statistiques, intercalées dans dans la narration, donnent des informations complémentaires comme le taux de natalité, la discrimination salariale, le taux de femmes au foyer ...etc

Cette chape de plomb sur les épaules de femmes est tout simplement insoutenable. L'écriture est factuelle et sans détours.

Un roman choc ! Affligeant.
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J'avais lu un article tentateur dans le magazine Lire avant le confinement qui m'avait donné envie de lire ce roman.

En refermant le livre, je me suis demandée si il s'agissait vraiment d'un roman.

Alors oui, l'auteure invente son personnage principal Kim Jiyoung et sa famille, mais les statistiques qui parsèment le récit me font dire que ce livre se rapproche de l'essai.

Il s'agit donc d'un livre sur la place attribuée aux femmes dans la société coréenne : faire des enfants et surtout des garçons, s'occuper de la maison, et parfois des beaux-parents.

Quand elles ont la chance de faire des études et de dégoter un emploi pas trop sous-qualifié, elles sont évidemment moins payée que les hommes.

Pas de congé maternité, alors beaucoup arrêtent de travailler.

Et leur patron de programmer une future embauche d'une femme célibataire. le cercle vicieux.

Quelques citations :

Les filles, presque inconsciemment, entassaient petit à petit au fond de leur coeur la désillusion et la peur des hommes.

Elle avait grandi de la sorte. Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s'habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses, les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n'avait pas su percevoir le danger ni l'éviter.

Pendant que les coupables s'efforçaient de s'en sortir du mieux possible, elles se préparaient à tout perdre.

L'image que je retiendrai :

Celle de la caméra installée dans les toilettes des dames au travail de Kim Jiyoung par un homme, et qui a partagé les vidéos sur Internet.
Lien : https://alexmotamots.fr/kim-..
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Aujourd'hui, je vous emmène au Corée du Sud avec Kim Jiyoung, née en 1982, un premier roman qui a beaucoup fait parler de lui depuis sa sortie, et pour cause ! Loin des paillettes de la pop culture sud-coréennes qui perce de plus en plus chez nous, ce roman vous montrera une autre facette du pays. Car se plonger dans l'histoire de Kim Jiyoung, c'est découvrir la vie quotidienne en Corée, une société dans laquelle une femme enceinte n'a pas d'autre choix que d'abandonner sa carrière. A choisir entre le salaire d'un père, et celui toujours moins élevé d'une mère, la décision est vite prise quand la majorité des parents ne peuvent pas se permettre une garderie. Alors, cette histoire est celle de Kim Jiyoung, mais c'est aussi l'histoire de toutes les coréennes.

Un matin, Kim Jiyoung craque. Elle se lève comme à son habitude mais son mari réalise très vite qu'elle n'est pas elle-même. Un moment elle agit comme sa mère, celui d'après elle devient l'une de ses amies d'enfance, toujours des femmes. Trouble de la personnalité ? Les médecins ne savent pas quoi en penser tandis que l'auteur nous propose de parcourir le passé de notre protagoniste pour mieux comprendre le mal qui la touche aujourd'hui. Par sa maladie, on va découvrir l'histoire de plusieurs coréennes qui ont vu leur vie formater parce qu'elles étaient des femmes, à commencer par sa mère qui a du travailler toute sa jeunesse pour financer les études de ses frères.

Et pourtant, l'émancipation des femmes a fait de belles avancées en Corée ces dernières années, comme partout dans le monde. Mais il reste des habitudes et des réflexes profondément ancrés dans la société coréenne, même chez les femmes qui ont intégré et accepté toute une série de discriminations. Un état de fait que Kim Jiyoung a beaucoup de mal à accepter. Chaque injustice de sa vie la frappe d'autant plus qu'elle se sent impuissante : de sa jeunesse dans l'ombre de son frère, à ses études peu enrichissantes, en passant par son travail où ses chances d'être promue son extrêmement faibles et, enfin à la naissance de sa fille qui, aux dires de tous ses proches, aurait mieux fait d'être un garçon. Difficile de se sentir épanouie lorsque l'étiquette « femme » vous ferme souvent toutes des portes.

Alors, soyons clairs, on ne lit pas ce roman pour la qualité de son écriture ou le style particulier de l'autrice qui ne s'encombre pas de fioriture, on le lit parce que c'est un témoignage intime et fascinant de la lente évolution de la condition de la femme en Corée du Sud.
Lien : https://ladesordonnee.com/20..
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La couverture annonce d'emblée LE phénomène coréen à grands renforts de lettres capitales, elle étale les chiffres de ventes vertigineux tout en se vantant des nombreuses traductions… Cette accroche agressive a tendance à me faire fuir d'habitude, c'est d'ailleurs pour cela que je ne l'ai d'abord pas pris dans le catalogue NetGalley. Puis, en le voyant apprécié par de nombreux blogueurs et blogueuses, je me suis finalement laissée tenter par ce titre car il aborde un sujet qui me tient à coeur : la condition féminine.

J'étais d'autant plus intriguée que le roman se passe en Corée du Sud, patrie de l'autrice et de la narratrice. Cette dernière, Kim Jiyoung, est frappée par une curieuse maladie dans l'introduction puis l'autrice nous ramène à son enfance dans les années 80 avant de nous raconter toute la vie de cette coréenne écrasée par une société encore très patriarcale. Ainsi, le roman est divisé en six parties qui sont autant de tranches de vie de Kim Jiyoung, comme des instantanés de la condition des femmes en Corée du Sud hier et aujourd'hui. Si, comme moi, vous ne connaissez pas grand-chose du Pays du matin calme, vous allez être surpris à mon avis. Je ne me doutais pas d'une société coréenne aussi traditionnelle, je voyais ce pays assez ouvert, assez en avance sur la question des droits des femmes. Force est de constater que je me trompais et que les expériences de cette coréenne résonneront pour toutes les autres femmes. Ce roman a une terrible portée universelle, malheureusement !

Par exemple, le renoncement de Kim Jiyoung à son travail au profit de son enfant qui vient de naître est un exemple du livre auquel de nombreuses femmes de nos sociétés occidentales pourront facilement s'identifier. Tout au long du livre, de nombreuses situations vécues par Kim dans sa vie personnelle mais, surtout, dans les cadres scolaire et professionnel nous font bondir et mettent en exergue la puissance du patriarcat en Corée du Sud. Des années 80 à aujourd'hui, malgré quelques évolutions en termes d'opportunités de carrière et d'éducation, rien n'a vraiment changé pour les femmes concernant la répartition des tâches ménagères, la charge mentale, le plafond de verre ou encore le sexisme ordinaire et le harcèlement.

Tout cela, ce roman le met très bien en lumière, si bien que tout le monde devrait le lire : hommes ou femmes. En revanche, on n'ouvre pas ce livre pour le style, il ne s'affiche d'ailleurs pas comme un objet littéraire. En fait, ce livre est à mi-chemin entre le roman et le récit journalistique, il oscille en permanence entre fiction assumée et compte-rendu de données objectives. Loin de nous assommer de chiffres, l'autrice appuie toutefois ses propos par des statistiques intégrées au roman, nous livrant ainsi une véritable enquête documentée. Cela nous fait réfléchir et finalement, l'intrigue fictionnelle est reléguée au second plan. le ton neutre et détaché sans recherche de style littéraire propre colle donc parfaitement à la forme de cet ouvrage.

Alors que ce texte féministe est imprégné de la culture coréenne et évoque des événements propres au pays, la voix de Kim Jiyoung a une résonance universelle pour toutes les femmes, peu importe leur condition. Nous pouvons toutes au moins nous identifier à elle à un moment de son histoire, de ses épreuves. Chacune se reconnaîtra dans son envie de faire écouter sa voix, de s'affirmer dans une société dominée par la tradition, dans son combat pour s'épanouir dans son travail et surtout, dans son envie de réaliser ses rêves ! On ne le lit pas pour son style mais pour la façon de dénoncer ces petites et grandes oppressions. À mettre entre toutes les mains !
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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Gros succès en Corée, ce roman suit la vie d'une femme en 6 parties. le roman s'ouvre en 2015, alors que Jiyoung, jeune trentenaire, est mariée et mère d'une petite fille. Dans ce chapitre, Jiyoung se met à parler avec les voix d'autres femmes…
Les chapitres repartent ensuite dans une chronologie plus classique, de la naissance de Jiyoung jusqu'en 2016, où l'on recroise les femmes incarnées par l'héroïne dans les premières pages. Très vite, Jiyoung se rend compte qu'il est bien plus avantageux d'être un garçon qu'une fille dans la société Coréenne, au sein de la famille, à l'école, à l'université, puis dans le monde professionnel.
Le roman décrit remarquablement la discrimination dont sont victimes les femmes, à l'embauche et en entreprise, chiffres et statistiques à l'appui. Il est impossible pour une femme de mener de front une carrière lorsqu'elle est mère de famille. Seules 20% des femmes osent prendre leur congé maternité ! L'autrice cherche à frapper fort ; le regard acéré de Jiyong souligne les petites violences quotidiennes aux yeux du lecteur, dans un style d'autant plus glaçant qu'il est dépassionné et descriptif.
C'est un excellent document sur la condition féminine en Corée du Sud, société patriarcale malgré quelques tentatives récentes de rompre avec les discriminations par la législation.
Une riche idée que cette lecture commune au sein du #hanbookclub !
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A travers 6 époques, on a un regard sur la place de la femme au sein de la société coréenne. On suit le parcours de Kim Jiyoung, à travers ses yeux, mais aussi ceux de sa grand-mère, de sa mère, de sa soeur, de ses collègues et de ses amies. C'est super intéressant de voir que dans les années 80, les femmes mettaient totalement leur désir de carrière pour se consacrer au foyer et à la famille, et que plus les générations passent, plus les femmes veulent elles aussi se façonner une carrière malgré le mariage et les enfants.

Ce qui m'a beaucoup plu, c'est véritablement de pouvoir être témoin du déchirement qu'ont les femmes dans leur réflexion, tiraillées entre la tradition et leur envie de mener la vie qu'elles entendent. Les petits gestes du quotidien qui contribuent à rendre plus équitable une société très patriarcale, comment les femmes entre elles tentent de se sortir de ce qui leur est imposé culturellement, par leurs pairs et leurs aînés.

Si vous êtes sensibles à ce qui touche au féminisme et/ou si vous voulez en apprendre plus sur la société coréenne, je vous recommande vraiment ce livre, c'est l'une de mes lectures favorites de ces derniers mois. Et pour celles et ceux qui l'ont lu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire :)
Lien : https://prefacefrance.wordpr..
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Livre intéressant qui frôle l'essai, avec des données précises sur la condition des femmes en Coree du sud et qui sont souvent extrapolables à beaucoup de pays occidentaux. Même si j'ai appris des choses, j'ai été peu surprise... peut-être que les lecteurs masculins le seront plus que moi.
Finalement quand à la qualité littéraire, j'aurais aimé un petit peu plus d'émotion, même si je comprends la volonté de l'écrivaine de décrire une femme "quelconque" avec une certaine froideur, pour mieux servir le sujet.
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