« Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles. »
Cette citation de
Montaigne traduit parfaitement le ressenti de Kim Jiyoung, née en Corée du Sud en1982. C'est le constat d'un patriarcat plus pesant qu'une chape de plomb que relate
Cho Nam Joo dans ce roman qui n'en est pas un. Trop ancré dans la réalité de la toute-puissance masculine que l'on côtoie à chaque étape de la vie de cette jeune femme.
Dès la naissance, priorité au masculin :
De la viande à diner, seulement pour les garçons. Des vêtements neufs et coordonnés pour l'école, seulement pour les garçons. Ceux qui sont usagés ou dépareillés sont pour les filles. L'argent des études est réservé pour les garçons. Les filles payeront les leurs en travaillant après les cours.
« Combien de fois devrais-je te le répéter ? Les filles ne peuvent pas faire tout ça, c'est trop physique. Ce qui compte, c'est que votre présence à nos côtés nous donne de la force. »
Ainsi parle son mari, super sympa, qui l'aidera lorsqu'elle aura accouché et quitté son travail, beaucoup moins bien payé pour élever le petit qui ne pourra sans équivoque n'être qu'un garçon sinon, il faudra recommencer.
Les petites humiliations s'enchainent, les grosses la ligotent, l'ensevelissent par la mauvaise foi et l'hypocrisie du pouvoir masculin. du père à l'employeur, du mari au collègue, tous règnent sur la condition de la femme.
Cet ouvrage est un cri, un cri amplifié de références et de chiffres dénonçant la suprématie de l'homme. le cri d'une jeune femme coréenne née en 1982, son écho trouvera malheureusement encore aujourd'hui toute sa résonance dans une majorité des pays du globe.