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EAN : 978B07QBH24Z8
234 pages
(05/04/2019)
4.75/5   2 notes
Résumé :
« Un premier amour ne s’oublie jamais, dit la chanson. Parfois même il dure toute une vie, chez ceux qui ont deux vies : celle de la réalité et celle du rêve. C’est le thème de ce livre. »

À l’automne de sa vie, Ariane reçoit la lettre d’un inconnu qui dit l’avoir aimée toute sa vie. Elle se souvient vaguement de ce camarade de collège, qui n’était guère démonstratif. Cette confession lui rappelle son premier amour, un amour pas comme les autres, pour... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'amour, le vrai, reprend du galon

Ne vous méprenez pas ! Derrière ses couvertures sans prétention, Catherine Choupin vous réserve une qualité littéraire impressionnante. Amatrices et amateurs de belles lettres, de variété, de rythme, de couleurs, de langue magnifiée… je ne saurais trop vous conseiller d'ouvrir l'un de ses bouquins. Bon, moi j'ai lu celui-ci, et je dois dire que cette auteure envoie du lourd. Mes mirettes et mon amour du français ont pris là une grosse bouffée de contentement.
Juste pour être certain que vous ayez bien compris, l'on a affaire ici à un vrai texte littéraire. L'écriture, le style et le vocabulaire sont riches, soignés, recherchés. La passion du verbe transpire de chaque ligne, pour exprimer au mieux les nobles émotions vécues par les personnages qu'elle met en scène. Oui, c'est bien là que se trouve l'objectif de cette maîtrise : se placer au coeur d'une époque, d'un lieu, d'un état d'esprit, d'un émoi. Tout le monde peut écrire des histoires, mais les faire vivre à ses lecteurs est une autre paire de manches !

Dame Choupin a réussi le pari fou de me faire apprécier la romance. Qui l'eut cru ? Sérieusement, les histoires de coeur m'ont toujours ennuyé ; pour moi, les sentiments les plus beaux, les plus lourds de sens, sont ceux que l'on ne dit pas. Alors, les écrire…
Hé bien là, ça a marché ! Les destins de ces personnages, tous, sans exception, m'ont touché plus que je ne l'aurais imaginé. Lorsque la retenue et la passion timide de l'un me manquaient, je découvrais avec délice les idéaux et la pureté de l'autre, puis l'amour presque platonique d'un troisième, jusqu'à ce que le premier refasse son apparition. La structure du récit est particulièrement intelligente, non seulement parce qu'elle tient le lecteur en haleine, mais aussi pour l'empathie qu'elle suscite. Une belle réussite de ce côté-ci également.
L'auteure s'applique ici à dépeindre plusieurs sortes d'amour. Les premières émotions adolescentes, les amours interdites, la nostalgie… Un réel exploit de combiner cette diversité et cette complexité dans un récit savamment ficelé, sans le moindre temps mort. Les dimensions psychologique comme émotionnelle sont solides, ancrées dans la réalité, et particulièrement émouvantes.
Nous suivons donc ces personnages tout au long de leurs vies, ou presque, un peu avant mai 68 jusqu'à notre époque, où l'on pourrait croire que la noblesse des relations amoureuses s'est fait la malle. C'était sans compter sur la générosité d'une auteure qui nous remémore que ces choses-là, nous les avons en nous, elles naissent et croissent sous le rythme entêtant de nos expériences, et de nos espoirs surtout.

L'amour ! Quelle plus belle raison de grandir, d'attendre, de souffrir même ? L'amour est personnel. Il se conjugue au subjectif. Mais lorsque l'on a trouvé le sien, lorsqu'on l'a rêvé, craint ou idéalisé, se jeter à l'eau est finalement l'étape la moins éprouvante.
Précipitez-vous sur cette merveille de justesse et d'émotions.
Merci pour cette agréable lecture.
Lien : https://editionslintemporel...
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Les liens charnels sont plus puissants qu’on ne le prétend souvent : comment, en effet, détacher l’âme du corps ? Marc crut être tombé amoureux de cette jeune fille, qui était, du moins à cette époque, une charmante sylphide. Ils continuèrent à se fréquenter et à expérimenter tous les délices de la découverte du corps de l’autre, mais les choses se gâtèrent sérieusement l’après-midi où le père de Ségolène entra sans frapper dans la chambre de sa fille et les découvrit (si l’on peut dire, car ils n’avaient pas attendu son arrivée pour ce faire) dans une tenue ou plutôt dans une absence de tenue qui ne laissait aucun doute sur la nature de leurs relations.
Ce militaire, doublé d’un aristocrate, n’avait pas lu Kerouac, n’avait apparemment jamais entendu parler de l’amour libre et avait un sens de l’honneur hérité des siècles anciens. Il entra dans une colère noire, qui semblait prouver que les officiers sont plutôt pour la guerre que pour la paix, et il somma Marc de réparer l’honneur souillé de sa fille en l’épousant immédiatement.
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Elle avait enchanté sa vie depuis plus de vingt années. Il se souvint de ses yeux, de son sourire, de la douceur de son sein, des baisers fiévreux qu’ils avaient échangés dans le sous-sol des cafés, il… n’entendit pas arriver la moto qui le faucha. Avant de sombrer, il vit défiler toutes les femmes de sa vie, dans une étrange symphonie en A majeur : Clara, Janina, Eva, Ariane… Il ouvrit les yeux vers le ciel. Là-haut, sur le balcon, Ariane lui envoyait de la main un baiser d’adieu mélancolique. Ce fut sa dernière pensée. La mort avait été aussi imprévisible que celle qu’il avait tant aimée.  
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Ariane aimait et elle était aimée. L’homme paraissait se complaire autant qu’elle dans cette communion muette et nocturne, qui ne durait jamais assez longtemps, puisqu’il leur fallait bien rentrer et qu’il ne faisait pas toujours chaud, mais qui était une preuve évidente de son intérêt, qui contrastait avec l’attention flottante des deux jeunes gens. Ariane pouvait désormais mesurer le fossé qui sépare un homme qui aime d’un homme qui n’aime pas, et elle pouvait mesurer aussi toutes les illusions qu’elle avait pu nourrir en interprétant en sa faveur l’attitude des jeunes gens. Quel que fût le temps, E. était toujours en chemise blanche, tel Olivier lors du 14 juillet 1968, et comme il se tenait dans la partie même du balcon sur laquelle Olivier l’avait regardée la première fois, Ariane avait le sentiment d’une sorte de passage de relais du fils au père. La première fois, Ariane avait été presque épouvantée par cet intérêt d’E. Maintenant, l’aspect insolite, voire exceptionnel, de cette relation, la fascinait. Elle avait l’impression d’être une aventurière, qui ne risquait pas grand-chose d’ailleurs, vu le précipice qui la séparait de son prédateur potentiel. Pleine encore des préjugés de la jeunesse, elle ne pouvait imaginer qu’un homme de quarante ans fût comme elle un doux rêveur, comme si les années pouvaient changer fondamentalement le caractère d’une personne.
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Elle inaugura ainsi cette double vie qui fut la sienne et qui est peut-être la vie de beaucoup d’êtres humains conformés comme elle. D’un côté, il y avait la vie réelle, celle de tous les jours ; de l’autre, il y avait la seule vie qui comptait pour Ariane, la vie du rêve et de l’espoir, la vie du désir sans fin, bref la « vraie » vie.
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J’étais amoureux secrètement de vous pendant toutes ces années et, je peux le dire aujourd’hui, le souvenir lumineux que vous m’avez laissé a ensoleillé toute ma vie. Je me suis marié, j’ai eu deux enfants, mais vous êtes restée constamment dans mon jardin secret, dont vous avez été la fleur unique et splendide. Pour moi, vous étiez une princesse, un diamant rare, et je me jugeais indigne de vous approcher. Le temps a passé et tout d’un coup, si je puis dire, j’ai eu peur de mourir sans vous avoir avoué que je vous aimais et sans vous avoir revue. Car il est quelque chose qui est encore plus doux que d’aimer, c’est de le dire à la personne qu’on aime ou qu’on a aimée.
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