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Un inspecteur et son chef arrivent en début d'après-midi dans un village du Haut - Atlas pour y mener une mystérieuse enquête. le livre commence à la façon d'une pièce de théâtre de Beckett : un dialogue de sourds, une logorrhée sans fin, un sentiment d'absurde. Ces deux personnages se présentent d'abord comme deux pieds nickelés. le début est très drôle. Puis je comprends que ce n'est plus vraiment un roman policier que je lis, mais un pamphlet dénonçant les élites aux pouvoir post-décolonisation. D'autres récits s'imbriquent dans le récit au fur et à mesure des pages. L'auteur cache à travers une comédie qui devient lourde les tensions et les différences, les inégalités entre les villes et les ruralités du pays. Malheureusement, je suis un peu déçu, le livre a peut-être un peu vieilli ou alors je cherchais tout simplement un roman policier. La poésie est étouffée par la politique. Dommage, car les descriptions des paysages sont superbes, mais pas assez développées à mon goût. Cela manque d'équilibre, mais après tout, c'est un livre engagé....
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.Roman de 1981 au moment du retour au Maroc de Driss Chraïbi , qui marque la première apparition d'un personnage , l'inspecteur Ali , qui reviendra à plusieurs reprises dans l'oeuvre de l'auteur. Deux policiers , le « chef » ,imbu de son autorité , et l'inspecteur Ali sont envoyés pour une mystérieuse enquête dans un minuscule et misérable village berbère de l'Atlas . Ils se heurtent à la malice et à l'omerta des villageois face à ces représentants de la ville et d'un état qui ne s'intéresse à eux que pour l'impôt. le « chef » pur produit de la ville et du système y perd son latin (voire son arabe) alors que l'inspecteur retrouve peu à peu ses racines . Ce pseudo polar est en fait un féroce conte satirique très voltairien ,qui met en lumière le gouffre béant entre ville et campagne , riches et pauvres et fustige l'administration oppressive qui a pris la place du colonisateur ainsi que la police son bras armé. Sous le burlesque des situations affleure constamment le cri de rage d'un révolté.

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C'est par un midi de juillet que le chef de la police, flanqué de son subalterne l'inspecteur Ali, arrive au village pour y remplir une mission officielle. Il se heurte à l'incompréhension des habitants de la montagne dont la logique et le langage ne sont plus les siens :

"- Comment s'appelle ce village ?
Les mots sortaient de son corps comme autant de cailloux secs.
- le village, répondit le paysan d'une voix plus traînante encore.
- Oui, mais comment l'appelle-t'on ?
- le village.
- Quel est son nom ?
- Alors je ne sais pas.
- Il a bien un nom ? insista l'inspecteur.
- Oui, le village. C'est ainsi qu'on l'a toujours appelé, nous autres.
- Qui ça, nous autres ? cria le chef.
- Les gens du village."

Driss Chraïbi dépeint l'incommunicabilité de deux cultures d'une même espèce avec beaucoup d'humour. En effet, cette Enquête Au Pays comporte une solide quantité de dialogues tout à fait réjouissants, et ce du début à la fin de cet ouvrage de 220 pages écrit en 1981.
Et c'est pas fini ! puisque ce livre mélange la drôlerie des romans nordiques à la subtilité des contes de Voltaire. Il se transforme en effet peu à peu en un magnifique récit philosophique sur le progrès, l'identité, la religion ou l'état. Tout cela est parfaitement bien fichu et me semble totalement indispensable, et si vous n'avez qu'un petit livre à découvrir, je vous recommande vivement celui-ci, vous n'aurez pas perdu votre mois de mai !

Quant à moi, ayant appris que ceci n'était que le premier volet des aventures de l'inspecteur Ali, il me reste à remercier UglyBetty pour ses précieux conseils et pour m'avoir fait découvrir cet auteur essentiel, et lui demander si elle dispose de L'Inspecteur Ali dans sa bibliothèque (Gallimard, 1991).

Un mot sur l'auteur : Ecrivain marocain d'expression française, engagé, qualifié d' enfant terrible de la littérature marocaine, il aborde au travers de ses oeuvres des thèmes multiples tels que le racisme, la condition de la femme, la société de consommation, les religions. Il a notamment travaillé pour France Culture. Il est décédé en 2007 à l'âge de 81 ans dans la Drôme. Il repose à Casablanca.

Ah, j'oubliais : y a aussi dans ce livre une pointe de Kafka dans la présentation du système policier. Mais comme disait le chef qu'aimait pas beaucoup les insectuels, assez parlé ! Ladin Mouk filousoufi !
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Un roman magnifique de verve et d'humour, écrit par un homme qui ne pratique pas le dogmatisme idéologique. Il dresse un tableau sans complaisance de la fracture existant, dans le Maroc indépendant, entre les classes sociales urbaines évoluées et les populations rurales tout aussi opprimées et misérables qu'à l'époque de la colonisation. Les portraits du chef de police et de son inspecteur sont remarquablement campés. Bien qu'étant davantage un roman social, que policier, le suspense est consistant, et la chute, au dernier chapitre, surprenante.
Lecture très vivement conseillée.
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une enquête au pays,au pays, c'est-à-dire au plus profond du Maroc, où les pistes remplacent les routes goudronnées, où deux policiers, remplis de "modernité", doivent enquêter sur un crime. Vaste programme.....humour, situations absurdes, ironie, la critique sociale est sous le signe du rire; mais aussi émotion....Le style fluide et l'écriture évocatrice, on rentre dans le roman très facilement, on se retrouve accablé par la chaleur, envahi par les odeurs d'épices etc... (mais pas de clichés "orientalistes",cependant) les dialogues sont savoureux, l'inspecteur Ali, tel Sganarelle, induit son chef à dévoiler ses opinions ,et en même temps évite le clash en permettant les dialogue entre ces deux mondes. Personnages attachants, inrigue bien menée
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Bon policier qui se déroule au Maroc, ça me change des Etats-Unis, l'auteur fait aussi bien voyager qu'intrigue dans ce roman. L'histoire en elle-même est bonne mais sans plus, j'avoue que ce que j'ai le plus aimé c'est toutes les descriptions de paysages. Ajoutez à cela des personnages forts, les deux policiers comme les gens du village, ça rattrape sans problème l'intrigue qui reste dans la moyenne de ce que j'ai pu lire. J'ai cru également déceler une critique sociétale, malheureusement je n'y connais absolument rien au Maroc et à son histoire ou ses traditions, il peut-être plus profond que ce que j'imagine.
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Un bon roman policier, mais aussi cette enquête n'est en fait qu'un prétexte visant à dresser l'état des lieux du Maroc de l'époque, et notamment des relations entre ses classes sociales, entre les nouveaux dirigeants - qui ont gravi les échelons des administrations alors que le pays recouvrait son indépendance - et leurs subordonnés. Très intéressant.
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Un inspecteur et son chef sont envoyés dans l'Atlas marocain pour résoudre une mystérieuse affaire.
Nous saurons en milieu de roman de quelle affaire, il s'agit. Ce roman est une satire de la société de l'époque, avec des dialogues de sourds/absurdes et de protagonistes burlesques…aucune avancée dans l'enquête.

J'ai péniblement fini le roman en raison des longs dialogues et de la prédominance de la satire dans l'histoire. Ceci a rendu la lecture du roman lourde à mes yeux.
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Un chef de police et son assistant plein de verve arrivent dans un village reculé du moyen atlas pour mener une enquête à l'objectif mystérieux. Dans ce lieu baigné par la chaleur sourde du soleil et à la population vivant bien loin des us et coutumes des villes, la tâche des deux policiers se révèle pour le moins ardu. On rit de l'absurdité des situations et des quiproquos qui s'accumulent mais on sent poindre un versant sombre à cette improbable histoire. Sous les allures d'un roman policier au ton teinté d'humour, Driss Chraïbi nous livre une satire sociale et un conte philosophique. On y saisit les aberrations d'une société marocaine gangrénée par les rapports de pouvoir et la volonté de se calquer sur l'occident. On s'interroge sur la place que l'on occupe chacun dans nos vies et sur nos possibles espaces de liberté. Un roman drôle et percutant.
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