Dix petits nègres reçurent une lettre
Un beau jour ensoleillé
Ils ne pensaient pas qu'écrite d'une main de maître
Elle allait tous les faire trépasser
Ils se ruèrent comme un seul homme
Sur cette île hollywoodienne
Et comprirent ce traquenard énorme
Lorsque la comptine fit des siennes
Au rythme de cette comptine
Les décès défilent
Fatalité enfantine
Folie sur cette île
Lorsque tout s'emballe
Que la mort se déchaîne
Entre poison et balles
Macabres scènes
Le dernier se suicide
Une bouteille à la mer
Le pourquoi de ces homicides
Dans une prison de verre
Un grand MERCI à Agatha Christie pour toutes les lectures jubilatoires que ses oeuvres ont provoqué !
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Dix protagonistes qui n'ont rien en commun si ce n'est une raison de se rendre sur l'île du Nègre.
Soit, ils ont été invités pour quelques jours par un ami, absent à leur arrivée et que personne d'autre ne connaît. Soit, ils ont été embauchés par le propriétaire des lieux, mais par l'intermédiaire d'une agence ou d'une connaissance. Comme leur hôte, que personne n'a jamais vu, a été retardé, ils n'ont plus qu'à attendre le lendemain…et à dîner.
À la fin du repas, une voix s'élève dans la pièce, qui les accuse tous d'avoir commis un meurtre. Ce qu'ils dénoncent, bien entendu, avec force. Tous ? Non, l'aventurier reconnaît avoir causé la mort d'une vingtaine de personnes, de quoi se méfier, donc.
Quelques minutes plus tard, le jeune homme séduisant et célibataire, mais au cerveau de palourde, s'étrangle en buvant un whisky. Un suicide ? le penser est rassurant. le lendemain, une des domestiques est retrouvée sans vie. Deux suicides espacés de quelques heures ? Peu probable. Tout le monde décide de quitter l'île au plus vite.
Mais…
La perfection en matière d'intrigue policière
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Bon, s'attaquer à un monument de la littérature policière par la Face Nord ( après un ouvrage qui m'a bien secouéee), ce n'est pas forcément idéal.
Pour autant, j'ai espéré que le talent de Dame Agatha me ferait passer le cap ( le réveil avec un oeil au beurre noir, des bosses et le bourdon de Notre Dame qui résonne entre les tempes... il y a vraiment des lectures qui cabossent !). Et j'ai bien fait !
Je ne l'avais jamais lu. Oooohhhh, la chance, diront les fans, elle va le découvrir, plonger délicieusement dans cette ambiance qui se délite, frissonner d'angoisse, devenir claustrophobe, tendre l'oreille au moindre bruit, oui, tout ça et bien plus encore, quelle chance !
Ca n'a pas été tout à fait ça.
L'ambiance qui se délite et tout le toutim, oui, tout à fait, mais pas de bol, il y a très longtemps, une personne que j'aime beaucoup, toute bouleversée par sa lecture, m'avait raconté Dix petits nègres par le menu...
Noooonnnn ! Pas tout-tout, tout de même ?
Si. Tout-tout.
La vache !
Comme vous dites, mais c'était il y a très longtemps, j'étais très jeune, la gaffeuse aussi, je lui ai pardonné.
J'ai quand même attendu quarante ans pour me colleter avec le monument. Il fallait bien ça pour que la sénilité grignote quelques souvenirs !
Je ne raconterai RIEN de l'intrigue, j'ai bien trop peur de gaffer à mon tour. Tout ce que je peux dire, c'est que ça se passe sur une île, l'île du Nègre, au large des côtes du Devon. Dix personnes s'y retrouvent, invitées ou embauchées par le/la propriétaire supposé(e) des lieux.
Et bien qu'il n'y ait ni la moustache de Monsieur Poirot, ni le tricot de Miss Marple, c'est un roman policier.
Et c'est à lire ! On y trouve toute la délicieuse plume de Dame Agatha, précise et moqueuse à l'occasion, mâtinée du soupçon de perversité qu'elle sait donner à ses personnages.
Le meurtrier à l'anglaise, ça ne rigole pas.
Sur le plan du mobile, c'est du lourd.
Sur le plan de la fuite des responsabilités aussi.
L'ouvrage est à l'image de l'île, côté nord en falaise inhospitalière pour l'intrigue policière, côté sud avec cette fabuleuse villa dont la terrasse surplombe une douce pente vers la mer et la crique où accostent les bateaux, une vue magnifique, pour les descriptions qui savent se faire minutieuses et nourrissent l'imagination, sans être pesantes.
Une réussite totale, évidemment. Sa réputation de chef d'oeuvre n'est pas usurpée, c'est une mécanique de précision, dont les roues crantées avancent sans à-coup vers son imparable conclusion, et qui offrent cran après cran l'ambiance qui se délite, les frissons d'angoisse, les petites montées de claustrophobie, les bruits qui font soudain sursauter, oui, tout ça et bien plus encore !
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"Dix petits nègres" est le modèle parfait du roman policier qui ne dévoile ses secrets qu'à l'ultime fin.
Impossible de deviner l'identité du meurtrier avant qu'elle n'ait été révélée, si bien qu'on en vient à penser qu'il n'y en a pas.
Inconcevable d'imaginer également la manière dont le tueur a de parvenir à ses fins.
Le livre se lit d'une traite car il est impensable de le fermer avant de connaître le dénouement.
Agatha Christhie nous livre sans doute la meilleure intrigue policière jamais imaginée.
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