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sur 17328 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous avons tous des vécus littéraires, des attentes, des ressentis particuliers vis-à-vis de nos lectures. Chaque lecture est une expérience ; chaque critique une tentative, plus ou moins réussie, plus ou moins maladroite, pour relater auprès des autres ce que fut pour nous cette expérience. En cela, la critique s'approche de notre vérité particulière, jamais, jamais, jamais de la vérité générale.

Bien que chaque jour de plus en plus ridée, je n'avais encore jamais pris le temps de lire un quelconque roman d'Agatha Christie, dont on connaît par ailleurs la réputation. Toutefois, j'avais lu avec grand intérêt il y a quelques mois l'analyse de Pierre Bayard intitulée « Qui a tué Roger Ackroyd ? » à propos de la mécanique d'écriture de cette auteure.

Je n'étais donc pas tout à fait une lectrice naïve, mais je ne possédais aucune information concrète concernant cette oeuvre en particulier, Dix petits nègres, considérée par la communauté comme l'une de ses plus abouties. Si j'ai pris tant de précautions pour relater mon expérience de lecture, c'est justement parce que, à l'âge que j'ai, avec l'expérience de lecture que j'ai, avec l'éclairage décisif que constitue le livre de Pierre Bayard, j'ai deviné tout de suite qui était le coupable.

Or, dans ce genre de livre, connaître le fin mot dès le départ a quelque chose de rédhibitoire. Pourtant, j'affirme n'être ni une surdouée, ni une extralucide, ni une experte en intrigue policière, bien au contraire. En revanche, je suis particulièrement sensible et attentive aux mécaniques d'écriture, aux procédés de présentation des personnages.

Bon an, mal an, le contrat tacite sur lequel repose un roman policier de ce type consiste à faire du coupable l'un des premiers personnages présentés (on peut difficilement sortir d'un chapeau un inconnu à la toute fin d'ouvrage) et, si possible, faire de ce coupable le dernier qu'on pourrait soupçonner. En ce sens, ce n'est presque plus du roman, dans l'acception que je donne à ce mot, mais un jeu.

L'auteure ne va pas nous livrer une quelconque vision du monde, un quelconque arsenal stylistique autre que celui générant du mystère et de l'intrigue dans le but d'envoyer le lecteur sur de fausses pistes. On sait que les personnages ne vont pas évoluer et si épaisseur ils auront, elle viendra seulement d'un dévoilement progressif de leur passé, savamment caché au préalable pour créer ce fameux mystère.

Bref, cela s'apparente pour moi aux règles d'un jeu de plateau, plus tellement à ce que je considère comme — et ce que j'attends — de la littérature. Ce n'est pas le côté policier qui est en cause, car j'adore, par exemple des romans noirs comme Moisson Rouge de Dashiell Hammett ou encore et surtout un L. A. Confidential à la sauce James Ellroy.

Là, j'assiste à une sorte de bras de fer entre l'auteure et moi, qui consiste à essayer de me tromper en glissant de manière anodine des informations pertinentes, ou à me téléguider sur les rails de l'erreur en permanence. L'ennui, c'est que sachant cela, le lecteur ou la lectrice peut prendre les devants et surtout, surtout, sortie de l'intrigue, il ne reste, à mes yeux, plus beaucoup d'intérêt.

Je peux vous dire par exemple ce qui se passe à la fin des Raisins de la Colère, à la fin des Liaisons Dangereuses, à la fin d'Anna Karénine, ces romans auront toujours autant d'intérêt à être lus, par contre, si je vous dis maintenant qui est le coupable des Dix petits nègres, la lecture ne présente d'après moi plus aucun intérêt. Et en soi, si je lis, ce n'est pas pour jouer à la plus fine avec une auteure mais pour partager sa vision du monde, son expérience de la vie. Si j'ai envie de faire un jeu, eh bien, je prends un jeu et j'invite des amis, je ne prends pas un roman…

Car ici, sur le terrain purement romanesque, je reste sur ma faim. J'ai trouvé les personnages hautement caricaturaux et peu crédibles. Je me limiterai à un seul exemple, sous peine de dévoiler ce qui ne le doit absolument pas concernant cette oeuvre. Prenons le cas du domestique : le brave gars vient de se faire butter sa femme et il reste parfaitement stoïque et continue à effectuer son service comme si de rien n'était.

J'avais plus l'impression d'avoir affaire à Nestor, le domestique de Moulinsart dans Tintin qu'à un authentique employé. (Sans parler, bien entendu de l'odeur des macchabées en décomposition dans les piaules qui ne semble déranger personne… Et vas-y que je te reprends un petit déjeuner avec tout le monde : « Beurre ou confiture sur vos toasts ? »)

En somme, globalement, ce livre est une déception pour moi. J'ai eu l'impression de lire un livre jeunesse alors que j'espérais autre chose. Ma déception provient peut-être plus des attentes que j'avais échafaudées que du livre lui-même, je ne sais pas. J'en lirai sans doute un autre pour me forger une opinion moins monolithique, mais si le désappointement se confirme, à l'âge auquel j'arrive, j'en resterai là avec Agatha Christie. Bien entendu, cet avis n'est que le reflet de mon expérience personnelle à un instant t, et, sorti de là, il ne signifie pas grand-chose.
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A plus de 40 ans, je viens de lire pour la première fois un roman d'Agatha Christie. Ceux qui suivent mes avis savent qu'en matière de roman policier, le registre du roman policier à énigme n'est pas celui qui, a priori, m'intéresse. Quand j'ai commencé à m'intéresser aux littératures policières, j'ai tout de suite été attirée par le roman noir. Question de propos, de personnages, de style. Ce « dix petits nègres », considéré comme un des meilleurs romans d'Agtha Christie ne me fera pas changer d'avis, et ce même si j'ai passé un bon moment.

« Dix petits nègres » est un modèle de suspense et de construction narrative. Ce whodunit est mené de main de maître et Christie est indéniablement une page-turner. J'ai lu le bouquin très très vite, j'avais envie de connaitre le fin mot de l'histoire. Mais aussi réussi soit-il ce roman à énigme a les limites du registre auquel il appartient. « Dix petits nègres » se résume à un huis-clos ludique, une sorte de cluedo littéraire, dont les seuls intérêts sont de savoir comment seront tués les protagonistes et qui est le coupable. Sorti de ces aspects, le roman ne raconte pas grand-chose. Il n'y a pas l'ombre d'une peinture sociale dans le roman de Christie. Or justement, c'est un des aspects qui me séduit dans le roman noir. Je suis plus intéressée par un contexte que par la résolution d'une enquête. J'ai également trouvé que les personnages n'étaient pas formidablement campés. Je m'attendais à une subtilité, une finesse dans la caractérisation et la psychologie des protagonistes. Je n'ai pas trouvé que c'était effectivement le cas, les personnages manquent d'épaisseur et leurs réactions sont parfois peu crédibles.

Ma critique semblera un peu dure aux amateurs de Christie et elle l'est sans doute un peu. Pourtant, je n'ai pas détesté ce roman, loin de là. J'ai passé un agréable moment de lecture, ludique et amusant. C'est simplement qu'au vu de la réputation de l'oeuvre et de l'auteure, je m'attendais à lire un grand roman. Ce n'est pas le cas, « dix petits nègres » est un sympathique divertissement, pas un chef-d'oeuvre. En fait, il me semble que le roman policier à énigme est un registre qui ne peut donner lieu à des grandes oeuvres, étant limité par la nécessité de résoudre un mystère selon un schéma indice-déduction. Je préfèrerai toujours le registre du roman noir à celui du roman à énigme mais je ne tire pas un trait sur ce genre, ni sur Christie. Je pense que j'en lirai de temps en temps, quand j'aurai envie d'une lecture facile et divertissante sans en attendre rien de plus.


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Ce livre traînait depuis des années dans ma pile à lire, et je savais qu'il était reconnu comme un classique incontournable, sans en connaître véritablement l'intrigue.

L'histoire, c'est celle d'un groupe de personnes qui se rendent sur une île, après avoir été conviées par un couple qu'iels ont rencontré par le passé, sans toutefois se souvenir de qui il s'agit. Mais rapidement, ce petit séjour va tourner à l'enfer pour les dix personnes sur l'île... Tous·tes ont quelque chose à se reprocher, et c'est aussi autour de cela que l'intrigue tourne. Un à un, les protagonistes meurent, assassiné·e·s pour leurs pêchés.

Le gros problème de ce livre, c'est qu'il est teinté de racisme (et également d'une touche de sexisme). Rien que le titre me dérange profondément... C'est pourquoi je préfère le titre anglais, And Then There Were None, qui a changé il y a longtemps déjà. le n-word est régulièrement employé dans ce livre, en plus des réflexions racistes que nous pouvons trouver ici et là. Alors certes, ce livre a été écrit il y a longtemps, mais le titre n'est plus le même depuis pas mal d'années déjà en Angleterre (il a été changé en 1940, quelques mois après la publication de l'ouvrage).

Malgré cela, j'ai beaucoup aimé ce livre. C'est une réussite et je salue le talent d'Agatha Christie, qui, jusqu'à présent, ne m'a pas déçue avec ces romans... Ce n'est que le quatrième que je lis d'elle, et c'est, pour le moment, mon préféré, bien qu'ils soient tous bons ! Elle a, en effet, une plume très fluide et un humour anglais qui me plaisent.

L'autrice nous a livré un véritable huis-clos au dénouement impressionnant, un roman policier comme on en voit peu, un ouvrage qui, depuis, est devenu une référence... J'ai eu du mal à lâcher ma lecture, voulant découvrir qui désirait tuer tout le monde de cette façon, dans un jeu macabre se basant sur une comptine.
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Je n'avais jamais lu un roman de cette auteure au combien plébiscitée. J'avais vu, il y a bien longtemps, le film "Mort sur le Nil". Mon mari, qui connaît mon penchant pour les thrillers psychologiques et les policiers, m'a conseillé ce roman tout en me disant : "Je l'ai lu quand j'étais au collègue, mais je n'avais pas aimé. Trop oppressant, trop angoissant. A toi, il devrait te plaire".

Dix personnes isolées sur une île, sans aucun moyen de retour sur la côte, toutes à la merci d'un assassin qui compte bien les terrifier avant de les tuer chacun à leur tour... La lecture a été rapide, ni oppressante, ni angoissante, en comparaison aux lectures auxquelles je suis habituée. Elle a tout de même été agréable, malgré un langage et un style british datant de 1939. Je reconnais, malgré tout, qu'il y a une bonne intrigue car, jusqu'à la fin, je n'ai pas trouvé qui était l'assassin et comment il s'y prenait.

Je pense que si mon mari le relisait aujourd'hui, il en aurait une toute autre perception…
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Avec un peu plus de deux cents pages, ce livre est tout de même un monument littéraire, et ce à double titre. Premièrement car il est l'un des plus célèbres romans de l'une des plus célèbres romancières britanniques, à savoir Agatha Christie. Deuxièmement, parce qu'il est régulièrement cité dans les romans de la littérature policière les plus influents. Alors, comme pour tout monument, on s'en approche avec respect et l'on tâche, page après page, d'en saisir toute l'importance.

C'est un huis-clos qui se déroule sur une île, laquelle île est isolée d'une autre plus grande (la Grande-Bretagne !) par une tempête qui ne se calme pas. Sur cette île ont été invitées, sous des prétextes fallacieux, dix personnes dont on apprend qu'elles ont toutes été coupables de crime pour lesquels la justice n'a pas pu les condamner. C'est le général qui a envoyé au front, c'est-à-dire à la mort, l'amant de son épouse ; c'est la vieille acariâtre qui a poussé au suicide sa bonne, coupable d'être enceinte hors mariage ; c'est le médecin qui, par son ivresse, a tué un patient sur la table d'opération. Immédiatement, et sous les auspices d'une comptine dont on aperçoit bien vite le caractère prophétique, les morts s'accumulent : l'un s'étouffe en buvant son whisky, une autre ne se réveille pas de son sommeil, un autre encore meurt face à la mer. Qui les tue ? C'est là tout l'enjeu du livre. Car sur l'île du Nègre, aucune échappatoire ne peut être trouvée.

Sur fond de suspicion générale commence une course contre la mort. Les vérités apparaissent, les aveux se multiplient. Qu'a-t-on à perdre quand la mort frappe à la porte ? Même le lecteur s'y perd. Qui soupçonner ? Qui croire ? Il faut dire qu'Agatha Christie maîtrise très bien sa narration et son rythme. Naturellement, l'intrigue pourra sembler, pour un lecteur du 21ème siècle, quelque peu convenue. Mais ce serait oublier que ce roman fait partie de ces romans fondateurs, comme ceux de Dashiell Hammett, en ce qu'ils posent les bases d'un genre qui a fait, depuis, de nombreux émules.
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[Réécriture de la critique du 18 nov 2019 en ce jour du 2 mars 2021]

Autrefois connu sous le nom "Dix petits Nègres", "Ils étaient dix" est une version où la comptine fut modifiée dans la foulée de dénonciations de certains termes liés à la ségrégation raciale. Ainsi, j'imagine, le mot en "N" soulève trop de passion pour être employé. Pourtant, sachez-le, le terme n'est pas employé à des fins discriminatoires dans le livre. Il ne s'agit au final que d'une vieille comptine pour enfant, qui date d'une autre époque. Maintenant, l'Île du Nègre se nomme "L'île du soldats et il en va de même pour la comptine.

Dix personnes sont invitées à un manoir situé sur une île par un mystérieux inconnu, mais ce n'est pas lui qu'ils trouveront. Un meurtrier fait partis des dix . Les survivants tentent d'élucider l'affaire, mais le meurtrier est convaincu d'avoir mit en scène le «crime indéchiffrable parfait».

C'est un classique dans le monde des polars. Et pourtant...et pourtant. Je viens de terminer la lecture d'une longue et pointilleuse critique d'un autre Lecteur et ce qu'il a à dire sur le sujet viens de changer mon opinion face à ce roman. J'ai lu ce livre étant ado et je constate que je manquais d'expérience et de lucidité, visiblement. Je garde un très bon souvenir de ce roman, qui est captivant, assurément. Néanmoins, à la lecture de ladite critique, je suis aussi d'avis qu'il manque une chose au roman: une certaine logique.

Je ne vais pas réécrire tout ce que j'ai lu, mais essentiellement, il y a en effet des invraisemblances, voir des "facilités" accommodantes dans le livre. La tempête est un excellent exemple. S'il y a bien quelques choses sur lesquelles nous n'avons pas d'emprise, ce sont bien les caprices de Dame Nature. Et pourtant, le scénario macabre élaboré par le criminel en présence repose sur le fait que les dix victimes doivent impérativement se retrouver bloqués sur l'Île. Comment alors s'est-il assuré d'avoir la tempête pour les retenir prisonnier? Et s'il avait fait beau? Même nos chaines de météo ne savent pas prédire au delà d'un certain nombre de jours, alors imaginez à l'époque. Autre exemple: la difficulté géographique. Comme le faisait remarquer le lecteur, et ce en tenant compte de l'époque en plus, comment expliquer que dix personnes aient accepté de se rendre sur une île aussi difficile d'accès, pour des raisons plutôt maigres? Et que personne ne se soit désisté pour cette simple raison?

Bref, sans élaborer plus, je vois bien qu'en effet, c'est un scénario qui souffre d'invraisemblances. Et comme c'est un aspect qui aujourd'hui me saute aux yeux dans mes lectures et que je n'apprécie pas du tout, ce serait hypocrite de laissé cette note parfaite à ce livre, même s'il est glorifié au panthéon des polars.

Ce qui m'amène justement à me dire que nous avons peut-être tendance à surévaluer les "classiques" simplement parce que ce sont des classiques et que l'avis général est positif - un peu comme ce navet de "Fascination" qui a séduit des millions de gens avec un scénario dont l'incohérence grossière n'a d'égal que la toxicité de ses rapports sociaux - et c'est pourquoi je réécris ma critique aujourd'hui. Il est possible également que pour l'époque de Christie, le lectorat n'avait guère de comparatifs pour se faire une idée de ce qui peut être cohérent ou non dans une histoire, mais avec l'incroyable nombre de polars aujourd'hui, et à cela s'ajoute une considérable amélioration de nature éducative de la population, il est plus difficile de pardonner ce manque de rigueur.

Quoiqu'il en soit, je ne pense pas que du jour au lendemain, les gens se mettent à considérer "Ils étaient dix" autrement que comme un "Chef d'oeuvre", mais je vous invite à approfondir vos réflexions au-delà de la simple célébrité d'un roman.
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Ce roman m'a apporté ma première et concluante rencontre avec cette grande femme du suspense.

Agatha Christie nous plonge pendant 208 pages dans un huis-clos à l'atmosphère très oppressante.

Dans un premier temps, l'auteure nous présente tour à tour, les dix personnes conviés à passer des vacances à l'île du Nègre sur invitation d'un certain O'Nyme.
"L'île devait son nom à sa ressemblance avec une tête d'homme...un homme aux lèvres négroïdes."


Ces dix personnes semblent n'avoir rien en commun avant de débarquer sur l'île : l'équipe est composée d'employés : un couple de servant Mr et Mrs Rogers déjà sur l'île depuis quelques jours, une autre engagée comme secrétaire Vera Claythorne, professeur de sport dans la vie active. Puis nous avons des invités :
Des personnes importantes comme le célèbre juge Wargrave, le docteur Armstrong, le général Macarthur et le policier Philip Lombard. D'autres moins importantes, comme la vieille Miss Brent, le frimeur Tony Marston ainsi que Mr Blore.
Ces personnes invitées gratuitement sur cette île vont vite déchanter après leur accusation respective de meurtre...

Dans leur chambre, un poème symbolique qui explique comment dix petits nègres vont mourir. Dès la première nuit, ces meurtres vont se renouveler avec les dix personnes présentent sur l'île.
Chacun leur tour, ils seront soumis, prisonnier de la "prophétie" du poème. Qui est le meurtrier? Une personne cachée sur l'île? Un invité ?

Pendant les 208 pages, ils vont créer des alliances, s'accuser les uns, les autres, devenir paranoïaque pour notre plus grand plaisir...

Grâce à son écriture efficace, Agatha Christie réussit à nous cacher le meurtrier jusqu'à la dernière ligne !
En conclusion, ce fut une lecture très agréable que je recommande
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Et il n'en resta plus aucun…

Lu pour la première fois il y a bien longtemps (à l'époque où, étudiante, j'écumais une certaine librairie du quartier latin qui vendait des livres d'occasion à des prix défiants toute concurrence !), je me souviens qu'il m'avait enthousiasmée !
Quarante ans plus tard, je dois avouer que mon avis sera plus mitigé…
Cela dit, ce livre reste un modèle du genre, un classique du roman policier, et certainement, pour l'époque (parution originale en 1939), une énigme très inventive.
Vintage.
PS et petit « coup de g… » : mais pourquoi avoir modifié le titre ? Au nom de l'antiracisme et du politiquement correct, les Dix Petits Nègres sont désormais Dix Petits Soldats (alors qu'Agatha Christie en employant le terme « nègre » ne se référait pas à des personnes mais reprenait les paroles d'une comptine de 1869 !)… Je suis contre cette pratique qui consiste à modifier les oeuvres du passé, cela me semble totalement contre-productif. le passé, l'Histoire, sont là pour que nous puissions en tirer des « leçons » (en réalité, on s'en sort plutôt mal sur ce plan lorsqu'on regarde l'actualité !) et pour les jeunes générations, ne vaudrait-il pas mieux expliquer le contexte de l'oeuvre, l'époque à laquelle elle a été écrite (lorsqu'il s'agit de livres) ?
A lire un article paru dans Télérama en décembre 2020 : https://www.telerama.fr/livre/les-dix-petits-negres-ont-change-de-titre-a-quoi-cela-rime-t-il-de-modifier-des-oeuvres-du-passe-6699676.php
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Il s'agit ici de ma première lecture d'un roman d'Agatha Christie, autant vous annoncer la couleurs dès le début. J'ai était déçue.

Sincèrement, je ne m'attendais pas à une fin comme celle-ci. J'en attendais beaucoup plus d'un livre qui apparait comme un monument de la littérature. Mais commençons par le commencement.

Au premier chapitre, j'étais perdue. Beaucoup d'informations, l'autrice nous présente les dix protagonistes. J'ai eu peur de passer à côté d'informations nécessaires car je savais bien que je ne pourrais pas me souvenir de tout. Malgré ça, au second chapitre, l'histoire commence à se dessiner peu à peu, la toile du huit-clos se tisse. En réalité, si je fais abstraction du premier chapitre, la lecture se fait toute seule. L'écriture est simple, les chapitres vont relativement vite à lire mais j'ai trouvé que ça manquais parfois d'action, de rebondissements, sans pour autant m'ennuyer, c'était parfois plat et creux.

Plus j'avançais dans les chapitres, plus j'échafaudais des théories. Ça doit être untel ou untel, puis je me disais, « non, ça doit être encore autrement, il va y avoir un revirement de situation, ça doit être un livre complexe vu que tout le monde en parle comme un chef-d'oeuvre. » Mais… non.

J'imaginais quelque chose de plus complexe. Pour ceux et celles qui on lu le doute de S.K Tremayne, j'avais imaginé une fin comme celle-ci, ou dans le même genre. Un truc whaou. Un retournement final, un dernier switch.

Malheureusement pour moi, avant même d'avoir entamé ma lecture, j'avais mis beaucoup trop d'attentes et d'espoir dans ce classique d'Agatha Christie. Dommage pour moi.
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Il me semble que ce roman est le premier que j'ai pu lire d'Agatha Christie. Je devais avoir 12 ou 13 ans et nous devions le lire pour le collège.
Si aujourd'hui je lui mets une note aussi basse c'est bien car à cette époque il m'avait traumatisé! Pas tout à fait morte de peur mais presque, j'avais une certaine appréhension lorsque la fameuse phrase apparaissait : "Et il n'en resta plus que..." Cette comptine m'a vraiment marquée.
J'aime beaucoup la plume d'Agatha Christie et particulièrement son personnage d'Hercule Poirot mais je ne souhaite pas relire ce livre et ainsi l'apprécié à sa juste valeur.
De fait, je n'aurais sans doute pas le même sentiment, ce qui finalement gâcherait un peu le souvenir que j'en ai. Mon premier policier, le premier à m'avoir "foutu la trouille" ^^'
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