La Mort n'est pas une fin

Pour la seule et unique fois, Agatha Christie délocalise son récit pour le placer dans l'Egypte Antique, 2000 ans avec la naissance du Christ, à l'époque des pharaons et des dieux et déesses. Etant fan de cette période historique, j'ai adoré me plonger dans cet univers auquel on mêle l'intrigue policière. L'immersion est totale et vraiment dépaysante, ce qui accentue ce sentiment de passion qui anime à cette lecture. Et si ce cadre historique est original, il est vrai que l'enquête en elle-même est relativement classique, mais fonctionne à merveille de part l'ambiance. On navigue dans une famille plutôt bien placée dans la société et on la découvre grâce aux souvenirs et aux retours de la fille ainée. Point de détective, nous sommes davantage dans un huis clos familial qui peut s'apparenter à "Ils étaient dix". Et si le premier meurtre tarde à arriver dans le récit, afin de donner le temps de bien comprendre comment cette famille d'apparence simple, semble être finalement maudite, tout va rapidement s'enchaîner. L'autrice a ainsi mis l'accent sur la psychologie des personnages où l'on passe d'une réaction, d'un sentiment à l'autre avec chacun d'entre eux. Ils deviennent cachottiers, sournois, manipulateurs, confident, gentil, serviable. Ils défendent toujours leur propre intérêt et l'on ne sait jamais sur quel pied danser. le suspense est intense et le coupable semble être tout le monde et personne à la fois. C'est comme cela que l'on arrive à la fin, surpris de connaître son identité.
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On reconnait un livre d'Agatha Christie par l'ambiance que l'auteure savait installer et par quelques détails précis qui constituaient sa signature.
Il y a, bien sur, une atmosphère de huis clos peu importe le lieu où l'action se déroule.
Un climat de tensions aussi, puisque tous les personnages finissent toujours par se soupçonner mutuellement.
Des personnages qui tentent de se protéger en tisant des alliances, quitte à trahir leurs alliés dès que l'occasions se présentent…
La grande dame du crime a réussi à écrire un livre où l'action se déroule plus de 2000 ans avant notre ère et où pourtant on retrouve tous ses éléments signatures.

Ce roman est le seul qui se déroule en Égypte ancienne, mais outre cet élément, tout le reste nous rappelle les autres romans d'Agatha. Une riche famille qui s'entredéchire pour des questions de succession. Des esprits vengeurs qui portent l'odieux des crimes, même si ceux-ci ont pourtant été commis par des mortels.

Il manque peut-être un détective amateur comme on en voit souvent dans les romans d'Agatha Christie et j'avoue que c'est le plus gros point négatif de ce livre à mes yeux.

Pour le reste, j'ai vraiment aimé suivre les calmes déductions de Renisemb, alors que les membres de sa famille sont éliminés l'un après l'autre. L'héroïne est peut-être bien naïve au début du récit, mais son regard s'affute au fil du temps et elle finit par voir la véritable nature cachée de ceux qu'elle croyait si bien connaitre.

Étant une amatrice de Christie depuis longtemps, c'était comme de découvrir des saveurs bien familières, mais dans un nouveau plat exotique.

On est ici loin de l'Angleterre verdoyante puisque l'auteur nous plonge dans une Égypte sèche par le climat mais lourd par l'atmosphère macabre et humide par le sang répandu… c'est peut-être le seul reproche que j'adresserai à ce roman: les meurtres sont si nombreux qu'il ne reste plus beaucoup de suspects à la fin de l'ouvrage!

Pas mal du tout ce roman somme toute assez méconnu d'Agatha Christie! Les ingrédients sont tous là. L'auteur transporte ses habitudes en Egypte Antique, ce qui change de décor. Les préoccupations restent les mêmes: l'amour, le pouvoir, la famille et la psychologie des caractères. On pourrait parfaitement croiser ces égyptiens dans les couloirs d'un club londonnien, il n'y a que leurs tuniques de lin qui feraient la différence, mais on n'attend pas un travail anthropologique de la part de la reine du mystère. On attend des crimes, des énigmes, du mystère et une résolution inattendue à la fin. Sur ce dernier point, la surprise est relative, mais c'est essentiellement dû au fait qu'il y a tellement de meurtres commis que les suspects sont naturellement éliminés petit à petit (et on ne peut pas répéter le stratagème des dix petits nègres). Ça se lit vite et bien et le plaisir est au rendez-vous. Que demander de plus?

Une enquête d'Agatha Christie sortie sous la forme d'une BD, c'est particulier mais je trouve le résultat très réussi. J'aime beaucoup le graphisme, les couleurs. C'est agréable à lire et les fausses pistes s'enchaînent. D'autant plus que dans ce huis clos au sein de la propriété d'Imhotep la famille est nombreuse avec une domesticité importante. A découvrir ou redécouvrir pour ceux qui connaissaient le roman

Mon préféré d'Agatha Christie !

Cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas relu, et j'ai toujours le même engouement pour cette histoire !!!

Renisenb, jeune veuve, est revenue vivre chez son père avec sa petite Teti. Ah oui, c'est une intrigue qui se déroule dans l'Antiquité égyptienne... Son père est un grand prêtre - mais j'ai oublié s'il sert un dieu en particulier. Renisenb, dans un premier temps, se réjouit qu erien n'ait changé : Yamhose et Sobek, ses frères, sont restés tels que dans son souvenir, ainsi que sa grand-mère Esa, et Satipi et Kait, ses belles-soeurs se chamaillent exactement comme avant. Hori, le scribe, lui, ne partage pas le point de vue de Renisenb. Mais elle aime leurs longues conversations, là-haut, au Tombeau.

Et puis c'est le drame : le père de Renisenb revient de la tournée de ses terres de Memphis, et il amène dans ses bagages un nouveau scribe, Kameni, avec qui il est apparenté, et surtout, au grand dam de sa progéniture, une concubine ! Nofret, jeune, hautaine, méchante...

Hélas, il doit s'en aller à nouveau dans le Nord régler une affaire, et là, la rivalité entre Nofret et les autres (tous à l'exception de la vieille Esa et de Renisenb) atteint son paroxysme, exacerbé par les racontars de la vieille Henet... Averti de la cabale dont Nofret fait l'objet, le père de Renisenb va faire savoir par retour de courrier aux siens qu'il est en colère, et les déshérite au profit de sa jeune concubine... Qui va se tuer bêtement avant son retour en tombant du sentier qui mène au tombeau !

Qui va se tuer bêtement ? Hori, Esa et même Renisenb n'en sont pas si sûrs, d'autant que les accidents s'accumulent, et qu'il n'y aura bientôt plus de draps pour faire de nouvelles momies si ça continue ! Qui est derrière tout ça ? L'esprit vengeur de la jeune Nofret, ou un être de chair et d'os ?

On vit l'histoire à travers les yeux de Renisenb, essentiellement, même si c'est raconté à la troisième personne, qui va assister aux efforts notamment d'Esa et de Hori pour démasquer le coupable... Belle surprise en perspective. Et puis il y a aussi de l'amour dans l'air, Renisenb va-t-elle accepter de se remarier ? Et si oui, avec qui ? le beau Kameni, qui lui rappelle tant son cher mari disparu, Kay, ou le sage Hori, qu'elle connaît depuis toujours ?

Mon préféré et, même si je n'ai pas encore tout lu, je parierai volontiers de ce sera définitif !!!

(après, il y a Ils étaient dix et Cinq Petits Cochons pour le moment ;-)

Agatha Christie m'a surprise avec son intrigue dans l'Egypte ancienne, près de Thèbes. J'ai aimé me retrouver sur la rive ouest du Nil, au sein de la famille d'Imhotep, avec ses enfants, leurs désirs et frustrations, qui vont être exacerbés par l'arrivée de Nofret, la nouvelle compagne du père.

A la suite du décès (attendu, et sans réelle surprise), l'enquête est menée par chacun des membres de la famille, de la grand-mère au scribe, en passant par les serviteurs. D'ailleurs, la narration avance principalement grâce à une succession de dialogues entre les uns et les autres. Chacun tente de se faire une idée, en voulant éviter d'incriminer un de ses proches.

A noter que le cadre géographique et temporel sont simplement esquissés. Ceux qui attendent un roman historique détaillé pourraient être déçus, car même si on est transporté dans l'Égypte ancienne, on ne trouvera aucun développement historique, politique ou social. On reste majoritairement dans l'univers clos d'une famille et de son mode de fonctionnement.

Ceci étant, ce huis-clos familial fonctionne bien, avec un suspens réel, sans intrigue compliquée, portée par le titre du livre.

Après quelques lectures décevantes d'Agatha Christie, je suis heureux d'avoir découvert une nouvelle "pépite" de cette immense autrice!
Pour commencer, j'ai apprécié l'ambiance égyptienne, même si elle ne s'imposait pas d'un point de vu de l'intrigue.
Nous sommes donc plongés dans l'Egypte antique au temps de la grandeur de Thèbes. Nous allons y suivre l'histoire du point de vu d'une jeune femme qui rentre dans sa maison familiale après la mort de son mari.
Elle y retrouve ses frères, belles soeurs, neveux ainsi que sa grand mère notamment. J'ai d'ailleurs trouvé que les réflexions, les sentiments et les caractères des personnages étaient très bien rendus.
Elle retrouve donc tout ce beau monde qu'elle trouve inchangé depuis son départ de la maison il y a plusieurs années. Mais tout va changer à l'arrivée de la nouvelle concubine de son père dans la maison de famille.
A partir de là tous les équilibres sont rompus et j'ai eu l'impression de replonger dans l'atmosphère angoissante et tellement prenante des "dix petits nègres". On va de rebondissements en rebondissements et autant de morts..
Bref j'ai trouvé ce livre excellent et ne lui met pourtant "que" 4 étoiles car il s'est avéré que j'avais finalement trouvé la solution assez rapidement alors que j'espérais encore une fois être surpris par le dénouement. Je ne suis pourtant pas coutumier du fait!

Pas d'Hercule Poirot ou de Miss Marple dans ce roman : Agatha Christie nous amène en Egypte près de Thèbes, 2 000 ans avant Jésus-Christ.
Agatha Christie était mariée à un archéologue qui avait l'habitude d'amener sa femme lors de ses déplacements pour des recherches. L'Egypte a inspiré notre romancière britannique préférée pour écrire ce roman (je suppose que le roman « Mort sur le Nil » en est inspiré également).

Les livres historiques n'étant pas le style de roman que je préfère, c'est avec une certaine appréhension que j'ai démarré ma lecture et que je l'ai terminé très très vite. Ce roman est très prenant dès les premières pages. J'ai quand même pris quelques notes sur les noms des personnages pour me rappeler qui est qui dans la famille mais en dehors de ça, j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Une fois dedans, on oublie assez vite que l'intrigue se déroule 2000 ans avant JC. On est dans un huis clos comme je les aime avec cette autrice. On sait nécessairement que le meurtre (qui survient assez tard dans le roman) a été perpétré par l'un des membres de la famille ou de l'entourage proche.

Comme d'habitude, j'ai soupçonné tout le monde et la fin m'a surprise quand même. Un léger bémol en réalité sur le fait que cette fin m'a laissé un peu sur la faim (hihi) : j'avoue que je n'ai pas compris la toute dernière scène. Doit-on lire entre les lignes ou est-ce juste une dernière scène pour un happy end ? Je sais qu'avec cette autrice, le coupable est toujours bien identifié. Mais ici, cette dernière scène me fait me poser des questions sur un éventuel retournement de situation. Un peu frustrée par cette fin. En parcourant la page Wikipédia du roman, il s'avère qu'Agatha Christie a changé la fin de son roman sur les conseils d'un de ses amis archéologues, fin qui ne convenait pas à l'autrice au départ. Je ne sais qu'en penser.

En bref, comme d'habitude, j'ai passé un très bon moment de lecture, avec un grand plus pour le côté original de l'intrigue et la période à laquelle elle se déroule.

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Un huis-clos au temps des pharaons, c'est comme ça qu'on pourrait résumer cette histoire. L'Égypte ancienne ne semble être qu'un beau prétexte pour une galerie de portraits dont Agatha Christie a le secret.
C'est avec les yeux naïfs de Renisenb que nous vivons les drames qui se succèdent dans la maisonnée de son père. Une étrangère y sème le trouble et la famille explose. Puis la mort semble régner en maître à son tour. Et les yeux naïfs nous promènent. Ce serait bien qu'ils soient plus incisifs, ces yeux, moins contemplatifs et un peu plus présents. Que ne sont-ils ceux de la grand-mère, Hercule Poirot en robe de lin ! le récit y aurait gagné en puissance. Mais qu'importe ! Cela fonctionne. On suppute, on élabore les mobiles, on est persuadé d'avoir trouvé... jusqu'au dénouement final qui vient tout déjouer.