AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 521 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sacrée Reine du Crime ! Si Agatha Christie a l'habitude de surprendre et de déstabiliser son lecteur, c'est encore plus vrai dans "La mort n'est pas une fin" !

Quittons la campagne anglaise et ses maisons à l'architecture compliquée et aux bibliothèques pleines de chandeliers, coupe-papiers, tisonniers, cale-livres et autres objets pouvant parfaitement convenir au rôle d'arme du crime et transportons-nous dans une toute autre ambiance, très éloignée de l'habituel Cluedo "christinien". Plongeons, à la suite de l'auteur, dans la lointaine Antiquité, sur les bords du Nil...

Je m'attendais plus ou moins à un bis de l'excellent "Mort sur le Nil" et quelle ne fut pas ma surprise de ce bond dans le passé de plus de 4 000 ans ! L'auteur manifeste ainsi son intérêt réel pour l'archéologie et l'égyptologie mais, à ma grande déconvenue, elle semble avoir été plus soucieuse de se faire plaisir que de faire plaisir à ses lecteurs.

Je m'explique. le grand paradoxe de cette intrigue policière réside dans le fait qu'Agatha Christie, bien que choisissant de la situer dans un contexte original et nouveau, est incapable d'en faire un roman historique. Vous me direz avec raison que ce n'est pas son rôle, c'est la reine du polar, pas la soeur de Christian Jacq ou la cousine de Guy Rachet. Vrai. A tel point que selon moi c'est presque du gâchis ! Agatha Christie aurait aussi bien pu situer son intrigue policière dans n'importe quel autre contexte, sur Mars, en Australie, au fond de la forêt amazonienne ou à Paris, à la Préhistoire, pendant la Révolution française ou les croisades, ça aurait été du pareil au même.

Ma curiosité, émoustillée au début de ma lecture par les rares descriptions des champs de lin, des embarcations remontant le Nil et par l'évocation de la puissante Thèbes, a rapidement été déconfite par le manque de précisions autour des moeurs, de la vie quotidienne ou des particularités des Egyptiens de cette lointaine époque qui, pourtant, n'a pas sa pareille pour éveiller les fantasmes du lecteur, la passion de l'historien ou l'intérêt du néophyte.

Du coup, j'ai vraiment eu l'impression d'assister finalement à une intrigue "à la Cluedo" habituelle avec des personnages anglais déguisés en Egyptiens, impression très bizarre... Ce n'est certes pas grâce à l'auteur mais bien grâce à ma propre imagination que j'ai réussi à me représenter tant soit peu les vêtements, la vaisselle, les habitations, les paysages, les coiffures, les bijoux, les codes de conduite, les croyances et tout ce qui a servi d'écrin à l'histoire d'Imhotep et ses enfants, pris dans une tourmente meurtrière non dénuée de suspense. Et pourtant, tournant les pages, j'attendais avec espoir ne serait-ce qu'un unique paragraphe me décrivant la fertile vallée du dieu-fleuve, ses cultures, sa chaleur, les clameurs des esclaves aux champs, le clapotis des eaux prisonnières du système d'irrigation, toutes ces réminiscences d'un monde sophistiqué, civilisé et depuis longtemps oublié... A peine ai-je eu droit à quelques lignes sur la pluralité des divinités et sur les rites funéraires... trop maigre consolation.

Assez dépitée, j'ai quand même suivi avec attention le déroulé de l'intrigue où se retrouve la patte d'Agatha Christie, toujours savoureuse. Néanmoins, c'est presque avec un sentiment de déception que je suis parvenue au point final de l'oeuvre, gardant en moi ce goût de "trop peu", cette espèce de spleen du lecteur pour tout ce qu'il me semble avoir raté et qui aurait pu rendre cette histoire vraiment inoubliable, ce qui, présentement, n'est absolument pas le cas.


Challenge AGATHA CHRISTIE
Commenter  J’apprécie          452
Agatha Christie propose dans ce roman qu'on peut difficilement appeler historique une épure de ce qu'elle sait faire. Polar a-historique, donc, car supposant comme toujours chez Christie la nature humaine une et indivisible. de Londres, la ville-monde, à St Mary Mead, du XX° siècle après J.-C. à 2060 avant notre ère, ce sont les mêmes types supposés inaltérables que l'on rencontre: la jeune première naïve, l'épouse acariâtre, la mère-poule stupide, la bimbo par qui le scandale arrive, le patriarche et ses fils empêchés: le bon, le bellâtre et le jeune coq. Sans oublier, bien sûr, la vieille fille recueillie par charité et faussement dévouée et, last but not least, le détective qui agite ses petites cellules grises en se moquant de l'inertie des nôtres.
Le problème d'une épure, c'est qu'elle propose aux lecteurs familiers de la reine du crime la vision claire du schéma christien. Sans l'exaspérant Poirot prompt à me faire prendre des vessies pour des lanternes à force de sous-entendus ambigus et de manies dilatoires, j'ai bien été obligée de me poser la grande question du whodunnit : « Mais à qui profite le crime ? »
Et pour mon malheur, j'ai trouvé.
Ah ben zut alors.
Sic transit gloria Christie.
Commenter  J’apprécie          260
La mort n'est pas une fin est un livre plutôt atypique dans la bibliographie de Agatha Christie : elle délaisse, l'espace de cette histoire, l'Angleterre et son XXe siècle pour amener son lecteur dans l'Égypte, quelques 2000 ans avant Jésus-Christ. Ce n'est pas banal, mais pas totalement incompréhensible, puisque nous savons que Agatha Christie est une grande amoureuse d'histoire et qu'elle accompagnait souvent son mari dans ses voyages... Mais au final, cette histoire aurait pu se dérouler dans le décor habituel, puisque, certes, l'Égypte sert de décor, mais ne nous renseigne pas autant qu'on l'aurait voulu, sur les us et coutumes de l'époque... Mais un peu quand même, surtout sur les rites funéraires, puisque qui dit Christie, dit morts en série... Ici, les meurtres se déroulent dans une famille bien nantie, qui voit se décimer de la nouvelle concubine du père, d'un frère, d'une épouse et d'un jeune garçon qui en avait trop vu... L'histoire a tardé à se mettre en place... les 100 premières pages ont été longues, et ce n'est pas banal, puisque le roman n'en contient que 250... et puis, après sa déboule, évidemment, avec tous ces morts... Un peu tiré par les cheveux... Mais bon, j'adore cette autrice et je ne me lasserai jamais de la lire... Pas le meilleur, mais heureusement que j'en ai d'autres dans ma PAL...
Commenter  J’apprécie          231
Un roman d'Agatha Christie qui sort vraiment de l'ordinaire de part son cadre, son époque mais aussi ses personnages sans Hercule Poirot ni Miss Marple.
Si j'ai pris du plaisir à ma lecture dans ce milieu original qui m'a fait voyager, j'ai moins apprécié l'intrigue et son dénouement que les autres romans de l'auteure.
Il m'a manqué un petit quelque chose. de plus, j'ai observé quelques petites longueurs, des répétitions légères, du blabla dans les dialogues pas toujours utiles ni pertinents. Ce roman m'a donc plus fait penser à un roman "de gare", agréable à lire, mais sans réelle profondeur, sans ce "plus" dans la narration, l'intrigue ou les aventures qui font qu'on est accros.
On se rattrapera avec les prochains romans policiers signés Agatha Christie, il y en a tellement à découvrir !
Commenter  J’apprécie          162
Dès la note de l'auteur, tout est dit : l'intrigue se déroule à Thèbes, sous l'Égypte ancienne, mais la période et le lieu importent peu. Il ne s'agit pas ici d'un roman policier à tendance historique. Comme Agatha Christie ne nous a jamais habitués à décrire, et encore moins à analyser, la société et l'époque qui servent de décor à ses romans - sauf à utiliser quelques clichés un rien usés et caractéristiques d'un esprit pour le moins conservateur -, nous ne serons donc pas déstabilisés. "La mort n'est pas une fin", c'est bien du Agatha Christie pur jus.

Nous allons donc être plongés dans une histoire typique d'une certaine catégorie de ses romans : celle du conflit familial, et, plus précisément, du conflit entre un père et ses fils. "Une poignée de seigle" est un bon exemple du genre. Ici, Renisenb, l'héroïne, revient vivre chez son père après la mort de son mari, retrouvant ses trois frères, ses deux belles-soeurs, sa grand-mère et Hori le scribe. Or Imothep, le chef de famille, a décidé de prendre une très jeune (encore plus jeune que sa fille) et très belle concubine, choix qui amène la discorde au sein de la cellule familiale. Jusqu'à ce que Nofret, la concubine, meure, apparemment accidentellement. Suit une seconde mort, puis une troisième, puis encore une autre...

C'est là que réside l'originalité de ce roman. Jamais, je crois, Agatha Christie n'avait poussé le nombre de morts aussi loin (sept, en tout), introduisant la figure d'un(e) tueur(se) en série. Jamais non plus elle n'avait autant utilisé les mots "evil" (mal) et "rotten" (pourri), qui reviennent pourtant régulièrement dans ses autres romans, notamment dans la bouche de Poirot ou de Miss Marple. On avait déjà pu remarquer qu'elle associait volontiers la notion de "evil" au soleil et à la chaleur. Peut-est-ce là la véritable raison du choix de l'Égypte ancienne comme contexte. "La mort n'est pas une fin" est un roman sur le mal qui grandit et se propage dans un individu ; on peut d'ailleurs noter une certaine parenté, sur ce point, avec "La nuit qui ne finit pas". Mais c'est aussi une réflexion sur la mort et la vie - l'aspect philosophique est clairement assumée.

Pour autant, Agatha Christie n'est pas Georges Bataille et l'analyse du mal, comme celle du sens de la vie et de la mort, s'avère assez superficielle. de plus, j'avais le souvenir d'une première lecture, datant d'une quinzaine d'années, au cours de laquelle j'avais trouvé l'héroïne sympathique et Hori le scribe absolument charmant. Je dois bien avouer qu'aujourd'hui Renisenb me paraît fade et nunuche, et Hori péniblement moralisateur. En revanche, j'ai redécouvert avec plaisir le personnage d'Esa, la grand-mère observatrice et particulièrement maligne. L'intrigue, forcément, ne m'a pas tenue autant en haleine que la première fois, mais cette série de meurtres qui semble ne jamais devoir finir vaut le détour pour son côté inédit dans l'oeuvre de l'auteur.

J'ajoute pour finir qu'il s'agit là d'un roman assez triste : mais à ça, Agatha Christie nous avait déjà habitués.
Commenter  J’apprécie          160
Quand j'ai envie de lire un bon livre et être sûre de mon choix, j'ai quelques écrivains fétiches vers lesquels je me tourne sans hésiter. Dans ma liste des meilleurs écrivains il y a Agatha Christie. Sans hésitation, je me plonge dans ce roman... Mais grosse déception ! Je n'ai pas accroché. Bon, je mets la moyenne parce que bon, c'est Christie quand même. C'est bien écrit, il y a de l'intrigue, mais je suis passée à côté. Cette déception ne m'empêchera pas d'ouvrir un autre roman d'elle.
Commenter  J’apprécie          105
La mort n'est pas une fin est le seul roman policier historique d'Agatha Christie, mais ce n'est vraiment pas son meilleur ouvrage.
Il se passe dans l'Egypte ancienne, mais il aurait tout aussi bien se passer ailleurs. Agatha Christie n'exploite pas du tout la veine historique et raconte une histoire de famille dans son style habituel.
C'est donc tout à la fois décevant et déconcertant, même si au final l'intrigue est bien ficelée comme toujours chez la Reine du crime.
Commenter  J’apprécie          90
Hercule Poirot n'est pas là, Miss Marple non plus, ce polar propulse le lecteur dans l'Egypte Ancienne, 2000 ans avant JC. Rien d'étonnant à cela si l'on sait qu'Agatha Christie accompagnait son mari archéologue et participait elle-même à des fouilles. Quelle bonne idée ce polar antique !
Toujours la même recette qui fait mouche car les fils sont extrêmement bien tricotés, l'intrigue se déroule en comité restreint, une famille, pas plus de quelques personnes. Une mort accidentelle dans un premier temps qui n'en est pas une, puis on enchaîne avec d'autres victimes... Qui est l'assassin ? On peut trouver un aspect philosophique à ce roman, ne serait-ce que par le titre, et une certaine mélancolie aussi, mais cela reste une oeuvre réussie de la reine du crime, où les apparences ne sont pas toujours ce qu'elles veulent montrer...
Commenter  J’apprécie          80
Pas mal du tout ce roman somme toute assez méconnu d'Agatha Christie! Les ingrédients sont tous là. L'auteur transporte ses habitudes en Egypte Antique, ce qui change de décor. Les préoccupations restent les mêmes: l'amour, le pouvoir, la famille et la psychologie des caractères. On pourrait parfaitement croiser ces égyptiens dans les couloirs d'un club londonnien, il n'y a que leurs tuniques de lin qui feraient la différence, mais on n'attend pas un travail anthropologique de la part de la reine du mystère. On attend des crimes, des énigmes, du mystère et une résolution inattendue à la fin. Sur ce dernier point, la surprise est relative, mais c'est essentiellement dû au fait qu'il y a tellement de meurtres commis que les suspects sont naturellement éliminés petit à petit (et on ne peut pas répéter le stratagème des dix petits nègres). Ça se lit vite et bien et le plaisir est au rendez-vous. Que demander de plus?
Commenter  J’apprécie          50
Pour ne pas rester sur ma dernière déception, j'ai choisi un autre livre d'Agatha Christie avec un titre qui suppose une intrigue palpitante.
Dès le début, une surprise m'attend car l'histoire a lieu en Egypte Antique et non pas en Angleterre. J'associe toujours Agatha Christie à cette ambiance british si particulière et j'étais un peu déçue de savoir qu'on ne le retrouverait pas ici. Qu'importe, je me lance quand même !
Les cinquante premières pages sont totalement insipides et servent uniquement à mettre l'intrigue en place. Ensuite, le rythme change et devient un peu plus dynamique. Des morts étranges se produisent et personne ne semble être à l'abri. Mais d'où vient ce malheur ? Une malédiction lancée par Nofret la concubine ou une âme noire et sombre habitant le domaine familial ? Ce huis-clos comporte tous les ingrédients habituels des romans d'Agatha Christie : un ou plusieurs meurtres, des mobiles divers, des personnages ni blancs ni noirs amoureux, pétris d'ambition ou assoiffés de vengeance et de haine.
Malheureusement, le narrateur se focalise sur Renisenb, une fille niaise et sotte, pour développer l'histoire, ce qui à mon avis gâche un peu l'ensemble.
J'ai trouvé cette enquête assez facile car j'ai réussi à deviner le coupable ; chose qui m'arrive très rarement ! Mais l'explication de son geste ne m'a pas entièrement convaincue.
J'ai senti qu'il y avait moins de subtilité et de magie dans ce roman. le style d'écriture est décevant, en espérant que la faute incombe à une mauvaise traduction. le ton est mou, lent et plat et les dialogues sonnent souvent creux. Ce crime aurait très bien convenir à un autre décor plus contemporain.
Je ne recommande pas trop !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1621) Voir plus



Quiz Voir plus

Agatha Christie

Quel surnom donne-t-on à Agatha Christie ?

La Dame du Crime
La Reine du Meurtre
La Dame de l'Intrigue
La Reine du Crime

10 questions
1548 lecteurs ont répondu
Thème : Agatha ChristieCréer un quiz sur ce livre

{* *}