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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans cette affaire, ce n'est pas le colonel Moutarde qui a été assassiné sur le terrain de golf, mais le colonel Protheroe dans le bureau du pasteur. Et ce n'est certainement pas un vulgaire lecteur qui pourra résoudre l'énigme, ni même l'inspecteur Flem, mais bien l'inimitable Miss Marple.

Ces petites différences mises à part, on est dans un grand jeu de Cluedo... en beaucoup plus fin, plus intelligent et plus amusant ! Cela fait des années que je n'avais pas lu ou relu de mystères classiques d'Agatha Christie, et j'avais oublié à quel point j'aimais ça !

L'enquête est un modèle du genre : le roman s'ouvre sur un meurtre mystérieux et s'achève sur la grande révélation du coupable aux proches et aux lecteurs ébahis, dans un final forcément jubilatoire.

Elle donne lieu à une réjouissante galerie de portraits des habitants de St-Mary Meade, des vieilles commères plus ou moins malignes, aux notables plus ou moins prétentieux en passant par les jeunes plus ou moins écervelés... On ne peut que sourire devant cette peinture gentiment ironique de la nature humaine et de la vie provinciale.

Selon la notice incluse dans mon édition, Agatha Christie n'imaginait pas faire de Miss Marple un personnage récurrent. Malgré sa sagacité, la vieille demoiselle n'est d'ailleurs ici au début qu'un personnage secondaire, pas vraiment prise au sérieux par les vrais enquêteurs et moquée par sa créatrice elle-même lorsqu'elle la décrit à tout observer de sa fenêtre, même la nuit... Heureusement que Miss Marple ne s'est pas laissée faire et à montrer à tout le monde qu'elle pouvait résoudre des affaires complexes !

Challenge Petits plaisirs 24/xx
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- Chère Agatha...
- Arrête de m'appeler "chère", ça fait bijou fantaisie !
- Ch... euh, Agatha, ce village de St. Mary Mead, c'est une invention, un
souvenir, un lieu connu ou ressemblant à un lieu connu ?
- Cela pourrait bien, mais non, c'est le village typique de ce que l'on
rencontre en Angleterre et c'est un village issu de mon imagination...
- Débordante.
- Flatteur !
- Non, réaliste. Il y a tous les ingrédients chers à la campagne anglaise
: Old Hall, le manoir et son hobereau imbu de lui même, une fille
épouvantable et une épouse trop jeune et trop séduisante...
- Oui et non, Protheroe est un homme haut en couleurs mais je ne cherchais pas à
en faire un monstre, juste mettre l'histoire dans un contexte véridique
et vraisemblable. Les gens le haïssent plus parce qu'il est riche que
parce qu'il est méprisable, d'ailleurs c'est du qu'en dira-t-on, il n'y a
guère de scène où il est acteur direct de l'intrigue.
- Jusqu'à Clement, le pasteur qui veut sa mort, pas très charitable le pasteur, si ?
-Un pasteur dans un contexte de village est un centre d'intérêt pour la
communauté, il soulage les âmes de qui il a la charge et s'acquitte de
tout un tas de choses dont il n'a pas la charge, mais, non il ne
souhaite la mort de personne en fait, il met du piquant à l'histoire
puisqu'il parle le premier de Protheroe. Un pasteur n'est pas
charitable, ce n'est pas un papiste...
- Tu n'aimes pas les papistes ?
- La question n'est pas là, Clement est anglican dans un village typique,
je me répète, donc il agit comme il doit le faire. Il a cette charge
centrale où il est le confident idéal de tous, sans exception et Len
Clement s'en tire plutôt bien, non ?
- Plutôt oui, sauf pour l'enquête ou il crawle dans le potage..
- Qu'est ce que cette expression de sauvage !
- Euh, pardon, il est perdu voulais-je dire.
- Complètement.
- C'est voulu ?
- C'est voulu ! Tu ne vois pas son emploi du temps, débordé et déboussolé
et, entre un neveu adolescent, une femme jeune et jolie et une bonne
qui loupe tout ce qu'elle entreprend, il surnage.
- La police, que tu adores, quoique Flem est plus désavantagé que Jap, est larguée...
- D'abord Flem, il va falloir qu'il s'habitue, ensuite, la police agit
comme elle agit toujours avec circonspection en soupçonnant tout le
monde, ce qui est son rôle, mais surtout avec hauteur, ce qui n'est pas
son rôle, aussi et, c'est l'époque qui veut ça, la femme pensante est
une vue de l'esprit et je ne me suis pas gênée pour leur clouer le bec à
ces diseurs de bonne aventure.
- La métaphore est audacieuse...
- Remets les choses dans leur contexte et tu verras si je n'ai pas raison !
- Ch..Agatha tu as toujours raison comme Jane Marple.
- Elle est réfléchi, remarque qu'à t-elle d'autre à faire et c'est
l'important, c'est pour ça que les policiers se fourvoient, ils manquent
d'esprit de déduction, j'ajouterais de déduction élémentaire, mais je
reprends ce que tu disais, je ne les aime pas vraiment...
- Comme Lestrade et Sherlock ?
- Non, Doyle faisait De Lestrade un complice un peu benêt, mais un
complice bon enfant de Sherlock, d'ailleurs Sherlock se moque mais
gentiment, élégamment.
- Alors Marple, imagination ou réalité ?
- Les deux et non je ne connais pas et ne fais pas de parallèle avec
quiconque sauf avec ces vieilles pies que l'on rencontre dans chacune de
nos régions, qui n'ont d'autres raisons de vivre qu'épier et en épiant
arrivent à définir la vie villageoise et remarquer, de ce fait, ce qui
cloche, quand ça cloche. Imagination, oui et il me fallait un personnage
raisonnant, féminin, humble et réaliste, oui, j'aime bien Marple.
- Poirot en jupons ?
- Non, Poirot est un citadin, maniéré, Marple est une villageoise simple.
- D'autres Marple ?
- Si le public, mon lectorat l'accueille honorablement, pourquoi pas ?
- Fait divers réel ou roman pur produit Christie ?
- Bah, en cherchant bien on pourrait trouver quelque chose d'équivalent, mais comme ce ne fut pas mon cas, oui roman.
- Un roman écrit comme une tragédie.
- Sauf que l'unité de temps n'y est pas. Non c'est un roman policier et
l'intrigue est telle qu'elle doit emmener le lecteur au bout sans qu'il
puisse se subtiliser aux personnages.
- C'est le cas, rassure-toi, je m'y suis laissé prendre et j'ai plongé. J'étais à des lieux de la solution.
- Merci.
- L'écriture, ton écriture est remarquable, fine et juste, toujours dans
le ton. le vocabulaire est riche et varié. La construction habile et
entrainante dans ce sens où l'intrigue monte en puissance au fil des
pages.
- J'aime le son de ta voix.
- le meilleur ?
- Roger Acroyd est un bon cru, mais avec Protheroe je ne suis pas mécontente.
- Tu peux, j'ai bien aimé et je ne pense pas être le seul.
- Tu reprendras un peu de thé ?
- Volontiers et un macaron, s'il te plait.

Dialogue purement imaginaire...

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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"Je venais de découper une pièce de boeuf bouilli – des plus coriaces, soit dit en passant – quand, tout en me rasseyant, je fis remarquer, dans un esprit convenant bien peu à mon habit, que quiconque tuerait le Colonel Protheroe rendrait au monde un fier service."
En effet, on ne peut attendre d'un pasteur qu'il souhaite la disparition de l'un de ses paroissiens !

C'est pourtant bien ce qu'a dit le pasteur Clement, chargé des âmes de St Mary Mead, devant sa jeune épouse Griselda et son neveu Dennis…

Mais ce pasteur n'est pas ordinaire, son épouse non plus, sans même parler des habitants de St Mary Mead et de l'une d'entre eux en particulier : "La vieille fille dans toute sa splendeur, en somme, ricana Melchett. Je connais ce genre d'oiseau. Sapristi ! Ne me parlez pas de l'heure du thé à St Mary Mead…"

L'affaire Protheroe marque en effet l'entrée de Miss Jane Marple dans l'oeuvre de Dame Agatha Christie.
Et on peut dire que cette dernière n'y est pas allée avec le dos de la cuiller quant au nombre de personnages et aux cocasseries des uns et des autres afin de nous distraire de l'essentiel : qui, mais qui a tué le Colonel Protheroe, ce type épouvantable que tout le monde déteste, dans le bureau du pasteur opportunément appelé au chevet d'un malade ?

Le village où tout le monde "sait où vous rangez votre brosse à dents et connaît la marque de votre dentifrice" bruisse de questions et d'hypothèses en tous genres…

Les suspects ne manquent pas, à en avoir le tournis.
Il y a toujours moyen de dire ou faire quelque chose de suspect !

Mais Miss Marple veille, en cultivant son jardin, en observant les oiseaux avec ses jumelles, ou à la faveur d'une insomnie !

Et personne n'en doute : "Miss Marple ne se trompe jamais. Les vieilles chipies de son espèce ont toujours raison."
Sauf l'inspecteur Flem, évidemment !

Installez-vous confortablement, laissez-vous porter, profitez des distractions qu'offre la vie au village et surtout au presbytère, entre l'heure du thé où l'épouse du pasteur reçoit les pipelettes du coin, et l'heure du dîner où la bonne, Mary, "incapable de faire la cuisine et qui vous jetait les plats à la tête avec le même aplomb que les remarques désobligeantes" vous sert sans sourciller des légumes à moitié cuits et "des boulettes spongieuses fort peu ragoûtantes" que personne ne peut se résoudre à avaler…
Un régal !
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A St. Mary Mead, l'on coule des jours heureux, comme dans n'importe quel petit village anglais. Enfin, en apparence, puisque lorsque l'on commence à faire connaissance de chacun, et des cancans qui vont avec, l'on découvre, notamment, que le colonel Protheroe, un de ses notables, n'est pas le plus apprécié... à tel point qu'il va finir assassiné dans le bureau de Leonard Clement, le pasteur.

Les suspects potentiels sont nombreux, le suspect idéal est même presque tout trouvé... mais n'est-il pas, justement un peu trop idéal ?

Ma première rencontre avec Miss Marple m'a tout d'abord surprise, puisqu'elle ne fait, finalement, que figuration - bien qu'elle apporte des éléments précieux à la résolution de l'enquête -, et est plutôt antipathique, bien que maline, dans son rôle de la commère limite acariâtre, de même que le narrateur et principal enquêteur est tout aussi surprenant, étant le pasteur du village, et non celui qui est censé s'occuper de l'enquête - en soi, il ne sert d'ailleurs pas à grand chose -.

Autre surprise, loin d'être désagréable, c'est le choix qu'a fait Agatha Christie de nous présenter le village dans toute sa splendide hypocrisie, pour mieux en comprendre les inimitiés, avant de s'atteler au meurtre, et à sa résolution proprement dite. A nous, lecteurs, de nous demander qui a bien pu tuer l'antipathique colonel, qui avait nombre de griefs, de suivre l'affaire au mieux pour comprendre qui est le coupable, de nous faire manipuler du début à la fin, sans être tout à fait sûr du dénouement, qui tient la route et montre finalement toute l'adresse et la finauderie de Jane Marple.

Une nouvelle belle surprise, qui me réconcilie un peu avec la romancière après ma lecture décevante du Crime de l'Orient-Express. J'y ai retrouvé ce que j'avais, au contraire, apprécié dans le meurtre de Roger Ackroyd : des retournements de situation, certes, mais vraisemblables, et donnant une vraie fraîcheur à un roman policier devenu de fait classique.
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Publié en 1930, l'affaire Protheroe (titre original The murder at the vicarage) est la première enquête de Miss Jane Marple. Dans ce roman, nous faisons la découverte du célèbre village de St Mary Mead et de son microcosme social et culturel observé à la loupe par notre vieille dame aux joues roses et cheveux blancs.

Protheroe est retrouvé mort dans le bureau du pasteur : personnage pas très sympathique, mais riche, nombreux sont ceux qui auraient pu lui en vouloir. Après d'ingénieux rebondissements et grâce à sa sagacité, Miss Marple va deviner la vérité, au nez et à la barbe des policiers, bien entendu.

Dans son autobiographie, Agatha Christie affirme qu'elle ne se rappelle plus pourquoi elle a créé ce nouveau détective, ni qu'elle deviendrait un personnage si important dans son oeuvre. Elle pense cependant que l'idée lui est venue à l'écriture de son roman le meurtre de Roger Ackroyd : la soeur du Docteur Sheppard étant l'un des personnages qu'elle avait beaucoup aimé imaginer.

L'affaire Protheroe est l'un de mes préférés, et si vous aimez le parfum délicieusement british et désuet qui se dégage des oeuvres d'Agatha Christie, n'hésitez à vous plonger dans ce très bon roman policier.
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A St Mary Mead, petit village anglais où tout le monde connaît tout le monde, le colonel Prothero, impopulaire en raison de son caractère et de son comportement odieux, a été retrouvé mort au presbytère d'une balle dans la tête, un pistolet dans la main droite. Il venait d'annoncer un peu avant qu'il voulait vérifier la régularité des comptes de l'église. C'est le premier roman où apparaît Miss Marple qui, même si elle résout l'enquête, n'est qu'un personnage secondaire. le narrateur est le pasteur chez qui le colonel a été trouvé mort et c'est plutôt lui qui semble mener l'enquête. Chaque personnage a quelque chose à cacher, ce qui rend tout le monde suspect sauf miss Marple (qui soupçonne aussi le pasteur), ajoute quelques intrigues sans rapport avec le meurtre et brouille les pistes. C'est du très classique, très bien ficelé, une ambiance un brin désuète et si délicieusement british !
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L'Affaire Prothéro est le premier roman d'Agatha Christie où apparaît Miss Marple. L'histoire nous est racontée par Léonard Clément, pasteur du petit village de St Mary Mead.
Le colonel Prothéro est retrouvé mort dans le bureau du presbytère alors qu'il avait justement rendez-vous avec le pasteur.

Le crime met en émoi ce coin de campagne anglaise et c'est l'occasion de découvrir la vie jusque-là tranquille des habitants, et comme souvent chez Dame Agatha, de leurs relations empreintes de faux-semblants, de secrets et de curiosité plus ou moins inassouvie.

Il y a d'ailleurs plusieurs personnages de vieilles filles un peu interchangeables aimant les ragots sous une respectabilité de façade, ce qui donne un ton assez amusant au roman. le portrait de Miss Marple, dressé par ses concitoyens, n'est pas toujours très élogieux : une vieille fille curieuse à l'affut des dernières nouvelles, qui voit tout et entend tout, mais au combien redoutable car très observatrice justement et douée d'une logique à toute épreuve !

C'est bien évidemment grâce à elle qu'est démêlée cette affaire paraissant assez simple à première vue.

Un bon cru pour ma part !
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🧐 Livre lu il y a 26 ans et si le titre m'est resté en mémoire le coupable lui avait pris la tangente !

🧐 Ici c'est le pasteur qui nous sert de conteur. Miss Marple qui fait ses premiers pas et qui finira par résoudre l'énigme, je ne vous spoile rien, ne sera qu'en seconde ligne.
C'est dans le bureau du pasteur qu'est retrouvé le corps de la victime, Prothéroe donc, avec une arme à feu.
On a donc la victime, le lieu du crime, l'arme du crime…très bien et on a même l'heure du crime avec cette pendulette supra perturbante à cause de ce fameux temps d'avance que le pasteur aime toujours avoir sur son horloge pour ne pas être en retard. de quoi donner le tournis !
Toute une pléiade de bons suspects et le fait que tout le monde avait quelque chose contre Prothéroe y compris ce bon pasteur !

🧐 Dès le départ j'avais en ligne de mire un suspect et plus les pages étaient tournées, plus pour moi c'était une certitude.
C'est obligé me disais-je !
Bim, dans le mur ! . La surprise est toujours au rendez-vous malgré une relecture.
295 pages de bonheur avec un switch final explosif.
Tout mon respect vous est acquis Dame Agatha Christie.
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Le colonel, dans le bureau, avec un revolver.

C'est à une belle partie de Cluedo qu'Agatha Christie invite ces lecteurs avec cette première enquête de Miss Marple.
A Saint-Mary Mead petit village de la campagne anglaise, il ne se passe rien de vraiment palpitant, ce qui n'empêche nullement les mauvaises langues de s'en donner à coeur joie ! Elles sont nombreuses ces « commères », et parmi elle, une certaine Miss Marple, une vieille demoiselle qui n'aime rien de plus que de s'occuper de son jardin et d'observer les oiseaux, à l'aide d'une paire de jumelles, bien pratique n'est-ce pas ? le voisinage est pourtant tranquille, il s'agit notamment du presbytère où officie le pasteur Len Clement, et sa femme, Griselda, beaucoup plus jeune que lui d'ailleurs… Sans parler de ce qui se passe derrière les murs de Old Hall où vit le Colonel Prothero, sa seconde épouse Anne et sa fille Lettice… Et que penser du jeune Lawrence Redding un artiste peintre qui précisément fait le tableau de Lettice, en costume de bains ! Un vrai scandale ! Pour compléter le tout, des fouilles archéologiques ont lieu sur le domaine, confiées au Dr Stone et à sa jeune assistante, Miss Cram. Et voici que Prothero est assassiné, dans le bureau du pasteur, au moyen d'un coup de revolver, lequel appartient à Lawrence Redding… D'ailleurs, Redding se rend immédiatement à la police s'accusant du meurtre. Voilà une affaire rondement menée, en moins d'une cinquante de pages ! C'est mal connaître Agathe Christie qui a concocté une intrigue bien tordue qui requerra un peu plus que la sagacité de l'inspecteur Landormy (c'est son nom !).
Bien que je confesse volontiers préférer Hercule Poirot à Miss Marple je reconnais également bien volontiers que ce roman est un modèle du genre. Il y avait très longtemps que je ne l'avais pas relu et j'ai passé un très bon moment de lecture à Saint-Mary Mead.
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L'affaire Prothero a été écrit en 1930 : c'est le premier roman d'Agatha Christie où apparaît Miss Marple, redoutable enquêtrice à l'égal d'Hercule Poirot.

Les romans d'Agatha Christie sont de véritables mécanismes d'horlogerie, chaque détail a de l'importance et s'inscrit dans un ensemble millimétré : dans un film à elle consacré, on voyait l'auteure mettre au point sur un tableau mural synoptique l'avancée de ses intrigues : ses scénarios à énigmes requièrent effectivement la précision d'un esprit mathématique et un grand sens spatial et chronologique.

Et puis, au cas où le lecteur se lasserait des indices et des enchaînements logiques et en perdrait le cours, lui resteraient une langue simple mais jolie en sa traduction et le formidable tableau de société dressé par Madame Christie. Certes il a un peu vieilli dans les relations formelles entre les classes sociales et à l'intérieur des familles, mais la nature humaine est bien toujours la même : sombre, agitée, concupiscente et intéressée.

La vie de village constitue un microcosme singulièrement complexe et Miss Marple, à force d'entraînement et, il faut bien le reconnaître, d'indiscrétions, est devenue experte dans l'art de démêler les intrigues. Une voisine bien encombrante, en somme, car elle lit en vous comme dans un livre ouvert.

Si vous projetiez de commettre un meurtre et habitiez à côte de chez elle, déménagez et priez le ciel (ou le diable !) de ne pas rencontrer sa consoeur sur votre route !
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