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4,28

sur 1087 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'est pas tous les jours que l'on tombe sur une fresque de cette ampleur, qui s'étend sur plus d'un siècle et entremêle le destin d'une famille à celui des arbres. Michael Christie est canadien, c'est son premier roman publié en France, on reconnait la patte américaine, construction au cordeau et parfait dosage des éléments romanesques. Je m'y suis immergée avec bonheur, autant pour le grand bol de verdure que pour le questionnement induit sur l'avenir du monde que nous façonnons.
Imaginez. Nous sommes en 2038, presque tous les arbres ont disparu, frappés par une succession d'épidémies, le Grand Dépérissement. Les conséquences sur les vies humaines ont été catastrophiques, apparition de nouvelles maladies, orages de poussière... bref, l'état de la planète laisse à désirer. Au nord de Vancouver, sur une île de Colombie britannique on trouve l'une des dernières forêts primaires du monde, la cathédrale arboricole de Greenwood. Une sorte de sanctuaire que des "pélerins" viennent visiter, pour un bol d'air, une connexion avec cette nature que certains n'ont pas vraiment connue. Jake fait partie de l'équipe des guides, un boulot qui lui permet de respirer dans des conditions correctes, de tenter de rembourser un prêt étudiant qui l'étrangle, alors tant pis si elle est surdiplômée en botanique et dendrologie et si les conditions de travail ne sont pas idéales. Un jour, un de ses anciens petits amis débarque sur l'île. Devenu avocat, il lui annonce que cette île dont le nom est aussi son patronyme pourrait bien lui appartenir. Et voilà, c'est parti pour quelques bonds dans le temps, comme on remonte les cernes d'un tronc coupé, et qui vont nous conduire sur les traces des ancêtres Greenwood, jusqu'en 1908, là où tout a commencé, au milieu d'une forêt.

Ce qui est remarquable dans ce roman, c'est la façon dont l'auteur entrelace les destins, imbrique l'existence des hommes dans celle des arbres. Explore les ramifications, déterre les racines, nous parle d'ancrage et de vie. Nous plonge dans la valeur des forêts, fournisseurs de matière première à la construction, à l'ameublement, au chauffage au point d'en oublier leur existence propres et leurs besoins. Ce bois dont on fait le papier, les livres où s'écrivent les histoires des hommes qui n'ont de cesse de saccager ce qui leur est pourtant nécessaire. Chemin faisant, il éclaire toutes les contradictions qui jalonnent les parcours des hommes, toute la complexité humaine. Au fur et à mesure que se révèlent les liens et les histoires de cette famille, la fascination gagne, tout comme la conscience d'une appartenance à quelque chose de plus grand. Si l'on retrouve ici pas mal de thèmes abordés par Richard Powers dans L'Arbre-monde, la construction subtile et l'ampleur romanesque rendent la projection beaucoup plus évidente. Ce que revisite Michael Christie avec ce roman c'est la notion même de famille et d'appartenance, et il le fait de façon éclatante. Captivée à chaque étape de cette saga atypique, que l'on aurait tort de cantonner à son propos écologique, je l'ai terminée très émue et impressionnée. J'aime tellement quand la littérature me fait cet effet-là que je risque d'en parler encore longtemps.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce livre est une imposture! Alors qu'on m'avait promis un roman dystopique sur fond de catastrophe écologique, j'ai lu une incroyable saga familiale s'étalant sur plusieurs décennies. Pas du tout ce qui est écrit sur la boîte! Et pourtant, « Lorsque le dernier arbre » s'est hissé sans effort jusqu'à la cîme de mes lectures de 2023. Énorme coup de coeur.

Le récit commence effectivement en 2038, sur une île sanctuaire où les riches oisifs viennent s'extasier sur les quelques arbres ayant survécu à une épidémie fongique sans précédent. L'histoire fait toutefois rapidement marche arrière et nous emmène jusqu'en 1909 pour repartir de plus belle vers le futur en milieu de roman. Une structure en cercles concentriques intimement liés et un tronc commun, la famille Greenwood, dont la destinée est profondément enracinée dans le monde des arbres, a un tel point qu'elle leur doit même son nom.

Le (premier!) roman de Michael Christie fait mouche, notamment grâce à une galerie de personnages bruts mais attachants. J'ai eu beaucoup de mal à les quitter au terme des quelques 600 pages du livre.

Le seul bémol, c'est la version audio. Globalement de bonne qualité mais les erreurs de prononciation en anglais ont rendu le début de l'écoute difficile, j'ai même failli abandonner! Malheureusement, pas moins de deux personnages importants portent le nom de Liam et l'insistance de la narratrice à le prononcer « Laïam » m'a fait bondir de nombreuses fois!
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Une vraie pépite à découvrir dès le 23 août en version audio chez @audiolib !
Un premier roman d'anticipation dystopique à visée sociale et écologique très réussi que je recommande vivement à tous les amoureux de la Nature !

Après avoir publié un recueil d'histoires intitulé "Le jardin du mendiant", l'auteur canadien talentueux Michael Christie publie en 2021 son premier roman "Lorsque le dernier arbre", qui a été, à juste titre, lauréat du Arthur Ellis Award for Best Novel.

La scène s'ouvre en 2038 au large de la Colombie-Britannique sur l'île boisée de Greenwood Island, ultime forêt primaire de la planète, devenue le refuge des touristes les plus fortunés.

Sur le continent, tous les arbres ont été décimés lors de vagues épidémiques qui ont débuté dix ans auparavant : ce qui est appelé le "Grand Dépérissement" a transformé la planète en désert de poussière et les maladies pulmonaires mortelles comme "la Craqueuse" se multiplient...

Jacinda Greenwood (alias "Jake") est une étudiante dendrologue surendettée qui finance ses études en travaillant comme guide forestière sur cette île, sans véritable espoir d'un avenir meilleur. Jusqu'au jour où un ex petit ami avocat lui apprend qu'elle serait l'héritière d'un magnat du bois à la réputation sulfureuse, Harris Greenwood, son arrière grand-père...

Je remercie @audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce pavé de plus de 600 pages en version audio grâce à la narratrice Marie Bouvet qui prête sa voix aux différents personnages en les incarnant avec brio. Sa voix douce et posée donne une atmosphère apaisante, comme une balade en forêt, à cette fresque familiale foisonnante et captivante sur plusieurs générations.

Grâce à une musique signalant le changement d'année en début de chapitre, il est très facile de repérer la structure cyclique de l'intrigue très originale : d'abord dans un ordre décroissant, puis dans un ordre croissant. Celle-ci est symbolique, partant du sommet de l'arbre pour arriver jusqu'aux racines pour en découvrir toutes ses ramifications, comme le cerne de croissance d'un tronc d'arbre.

J'ai vraiment apprécié cette structure narrative très bien maitrisée, alternant entre futur et passé avec maestria. Cette construction est le reflet de l'arbre généalogique de Jake au coeur de cette fresque familiale : celle-ci remonte le temps de 2038 à 2008, puis de 1974 à 1934. le coeur du noyau familial est en 1908 avec l'histoire d'Harris et d'Everet. Puis, elle repart chronologiquement jusqu'en 2038.

J'ai trouvé tout particulièrement réussi l'histoire émouvante d'Everet, l'homme des bois orphelin, qui décide de protéger, à n'importe quel prix, ce bébé trouvé dans un arbre avec le journal intime de sa mère. J'ai même un peu regretté qu'Everet n'avoue jamais la vérité à Willow sur le rôle primordial qu'il a joué au cours de ses premières années. le personnage de Jake est, en quelque sorte, son double au féminin. le cycle de la vie continue...
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Lorsque le dernier arbre est une saga familiale exceptionnelle qui s'étend de 1908 à 2038 et qui met en scène quatre générations de la famille Greenwood dont les racines sont intimement liées aux forêts qui les nourrissent.

D'un empire bâti sur la coupe à blanc des forêts à un dendrologue vivant dans un futur proche parmi les derniers arbres anciens, ce roman, histoire d'interconnexion et de renaissance, est structuré selon les cercles d'un tronc d'arbre, en composition annulaire, qui s'ouvre et se ferme en 2038. Tous les personnages sont liés non seulement par des liens de sang ou de parenté acquise, mais aussi par l'amour des arbres qui sert de fil conducteur à la génération.

Les arbres. La façon dont ils résonnent dans chaque recoin de ce livre. Ils sont toujours là, malgré tout ce que l'humanité a fait. Ils sont constants, même lorsque leur nombre a diminué.
Si vous vous souciez de la nature et de notre monde, ce roman est fait pour vous : ce sera comme entrer dans une forêt et embrasser chaque arbre qui se présente à vos yeux, un véritable câlin qui vous mettra en paix avec l'univers.

Dans l'ensemble, ce livre est l'un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire cette année.

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C'est un roman fleuve. le courant charrie le temps, les êtres, les tourments, les émotions, les sensations, comme des bois flottés livrés aux flots porteurs. Seule la forêt veille, majestueuse, immuable, apaisante. Elle nous survivra à condition qu'après la grande dépression et le grand Dépérissement, il n'y ait pas de catastrophe ultime, par la faute des hommes, le lucre plein la vue.

"Jamais l'histoire ne sera racontée en entier."

Pourtant la lignée coule sur cinq générations. Une lignée hybride, pas nécessairement de sang, mais soudée par la lignine des fûts tournés vers le ciel, pour le pire et le meilleur.
Michael Christie jongle avec les époques, entremêle les racines d'un récit épique, sans que jamais la sève ne tarisse. L'auteur prodige canadien nous bouleverse, renverse, mobilise nos consciences sur l'importance des liens, nécessaires entre humains, entre humains et nature.
Le talent se niche dans les détails, ce saule qui résiste à la sécheresse, l'ouragan qui souffle une bibliothèque, le regard tendre de l'homme des bois sur le nourrisson cueilli à la volée. L'écriture plante des images fortes, éloquentes, émouvantes. Jamais essoufflée, la narration subjugue et éblouit, rive de la première à la dernière ligne.
Ce grand roman témoigne d'une belle connaissance de l'âme humaine et de l'esprit du bois. Il révèle un auteur prolifique, capable d'allier les essences littéraires, nous donnant un livre est-ce en ciel. Pourvu que les Cathédrales tiennent debout !
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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2038, Canada, sur une île, au nord-ouest de Vancouver, en Colombie-Britannique. En dépit de ses diplômes de dendrologie, Jacinda (Jake) est garde forestière à Greenwood Island, seul endroit du monde préservé du Dépérissement. Alors qu'elle est étranglée par les prêts contractés pour ses études, les riches, eux, paient une fortune pour venir se ressourcer dans ce lieu appelé la Cathédrale arboricole de Greenwood. Ils fuient les villes asphyxiées de poussière et Jake leur présente les arbres qui ont survécu aux catastrophes climatiques. Certains clients l'engagent pour une visite privée, comme l'a fait Silas, son ancien petit ami, quand il a voulu lui faire des révélations : il pense qu'elle est l'héritière de ce domaine. Il lui confie alors un journal intime, ayant appartenu à la grand-mère de la jeune fille.


Michael Christie remonte les époques. 2038, 2008, 1974, 1934. Puis à partir du noyau 1908, il déroule le temps de manière chronologique : 1908, 1934, 1974, 2008, 2038. Jake, Liam, Willow, Harris et Everett, etc. relatent leur histoire. L'auteur déploie la forêt généalogique qu'ils constituent. Au départ, il nous les présente arbre par arbre, avant de relier leurs racines et de décrire leur enchevêtrement. Tous ont un rapport fort avec les arbres : certains s'enrichissent grâce à leur exploitation, alors que d'autres veulent les sauver et que les derniers cherchent un compromis. Les arbres sont les poumons de la terre et des personnages. Parfois, ils apportent l'oxygène, parfois, ils s'encrassent, ils tuent, ils meurent et ils sauvent. Ils sont, aussi, ceux qui conservent les secrets. de simple témoin, ils deviennent les gardiens de ce qui est confié au papier, fabriqué à partir de leur bois, mais les tornades font s'envoler les feuilles, sans les faire disparaître : elles se dispersent et réapparaissent. Les personnages sont implantés dans la terre, à défaut de l'être dans une famille. Quelques-uns ne connaissent pas leur origine, plusieurs ont grandi dans le mensonge, quand d'autres ont rejeté leurs racines et leur passé. La vérité se dévoile à nous, par touches ; l'époque précédente complète notre vision. Certains actes répréhensibles s'éclairent d'une humanité qui transforme notre perception.


En effet, ce roman est surtout une histoire humaine. Chaque génération imagine être la dernière, en raison de la souffrance du monde. Chacun cherche sa place, avec ses handicaps, ses forces, ses richesses, ses talents et son coeur. La générosité s'exprime dans les actes cachés, l'altruisme se dissimule dans les larcins, l'amour est enfoui dans la froideur, parfois même dans l'absence. Des places s'échangent, des sauvetages sont tus, des mensonges sont proférés pour sauver, des libertés sont sacrifiées sur l'autel de la vie, des attachements sont masqués et l'humanisme éclot là où on ne voyait que des mensonges et des rejets.


Lorsque le dernier arbre est une saga familiale, avec des personnages dont la dualité s'exprime dans la manière de mener leur vie et dans les traces qu'ils ont effacées volontairement. J'ai eu un immense attachement pour l'un d'eux : Everett. L'auteur lui consacre une grande part du récit. Cet homme très secret vous surprendra. Il est le pilier de l'intrigue, ses actions et ses silences ont une grande influence sur le destin de plusieurs générations.


J'ai eu un immense coup de coeur pour ce roman à la construction originale et merveilleuse, dans lequel l'humanisme et l'universalité comblent la noirceur que les passages de 2038 évoquent pour notre planète.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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2038, le monde est dévasté par la sécheresse. Toutes les grandes forêts ont été détruites, la « craqueuse » affaibli les poumons des enfants, la grande majorité de la population est paupérisée à l'extrême.
Dans ce chaos, Jacinda Greenwood a eu de la chance : Botaniste arboricole spécialiste des géants, elle est employée comme guide sur une ile qui, drôle de hasard, porte le même nom qu'elle. Greenwood, Surnommée la « Cathédrale » et visitée par de très riches « pèlerins » en mal de nature, est un des derniers endroits boisés de la planète, encore préservé du dépérissement grâce à son microclimat. Les règles pour les employés sont très strictes dans ce complexe touristique de luxe, pourtant Jacinda va les enfreindre, quand son ex, avocat dans un prestigieux cabinet, lui apporte un mystérieux journal intime, qui selon lui renferme la preuve de sa filiation avec Harris Greenwood, riche magnat du bois et ancien propriétaire de l'ile. Se déroule alors sous nos yeux la saga rocambolesque de cette famille qui cache bien des secrets. de 1908 aux années 2000, Jacinda va découvrir les ramifications d'une généalogie noueuse, dont l'histoire est intimement liée à celle de la forêt.
Ils sont charpentiers, hommes des bois, ébénistes, botanistes, poètes et bibliothécaires, luthiers ou militants écologistes; tous cultivent un lien étroit avec la forêt, nourricière, protectrice ou source de revenus, qu'on découvre dans cette traversée du xxème siecle et de ses grands bouleversements.
L'entreprise est ambitieuse mais parfaitement maîtrisée, jusque dans la présentation des chapitres, répartis selon l'époque comme les cernes dans le bois d'une souche, plaçant le lecteur en dendochronologue le temps de sa lecture.
Une histoire très ramifiée, foisonnante comme un feuillage, tortueuse comme un vieux tronc, écrite à l'échelle et sur la temporalité d'un arbre. C'est cette manière originale de structurer le récit qui m'a le plus émue. Avec l'impression d'avoir, pour un temps, côtoyé ce point de vue, cette éminence depuis laquelle l'Arbre nous toise.
«  Tu es quelqu'un de bien, Liam. de très, très bien, même. Mais tu n'es qu'un être humain, dit-elle [...] La nature est plus grande que toute l'humanité réunie.  »
Un beau roman écologique, social et familial, riche et dense, qui questionne notre rapport si particulier à la forêt : Entre fascination, besoin et symbiose ou répulsion et exploitation à outrance, c'est un attachement très profond qui unit l'Homme à l'Arbre, dans une cohabitation complexe, et pourtant vitale.
Car reste une question essentielle : Que deviendra l'humanité lorsque le dernier arbre
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"Le bois, c'est du temps capturé. Une carte. Une mémoire cellulaire. Une archive." (P. 519)
Nous sommes en 2038, sur une île boisée qu'on situe à proximité du Canada, au large de la Colombie Britannique
Ailleurs les arbres ont presque tous disparu, séchés sur place, mangés par les vers. Il n'y a presque plus de bois disponible : "Le Grand Dépérissement" est passé par là ! Et comme il n'y a presque plus d'eau dans les rivières, les saumons restent en mer. Des nuages de poussière parcourent le monde poussés par des vents violents
"Mais le Dépérissement n'a pas été causé par un organisme isolé. La plupart des scientifiques l'attribuent à une perturbation climatique trop rapide pour que les arbres puissent s'adapter, laquelle a diminué leur capacité à se défendre contre les agresseurs."
Seul le Canada et cette île semblent encore épargné par cette catastrophe écologique. Sur cette île travaille une jeune femme Jacinda, descendante de la famille Greenwood...exploitants forestiers !
Alors les riches émigrent au Canada, l'un des rares endroits où il y a encore de l'eau.
Une île, "La Cathédrale" les accueille, elle est encore boisée, et donc très protégée. Donc des riches, des très riches, ont émigré là ou viennent s'y ressourcer. Et parmi tous ces arbres un géant : "le Doigt d'Honneur de Dieu" Qui vit ses derniers jours : Jake Greenwood va l'abattre avec sa tronçonneuse!
Un livre qui surprend par sa construction dendrologique, comparable à celle d'une arbre...en remontant depuis l'écorce jusque vers le centre de l'arbre, on peut compter les cernes, une cerne par année...Si elle est large, c'est que l'arbre a beaucoup grandi cette année là, une année qui lui fut favorable car il a beaucoup plu...au contraire on repère les années sèches à partir des cernes peu larges...c'est la dendrologie, une science qui nous permet de connaitre avec précision le climat des années passées, y compris en étudiant des poutres de maisons anciennes. "Le bois, c'est du temps capturé. Une carte. Une mémoire cellulaire. Une archive." (P. 519)
Des arbres que nous devrions encore plus respecter : « Il sont plus vieux que nos familles et que la plupart de nos noms. Plus vieux que nos formes actuelles de gouvernement, plus vieux même que certains de nos mythes et courants d'idées ».
Il y a plus de 60 ans, le gamin que j'étais s'amusait déjà à remonter le temps dans la menuiserie familale.. !
L'histoire familiale de Jake, quant à elle, nous est présentée, comme si nous remontions les cernes de l'arbre en partant de son centre : l'auteur nous fera remonter le temps 2038- 2008-1934-1908 puis repartira en sens inverse : 1934-1974 -2008 -2038
Une construction originale pour nous conter la vie de cette famille de bucherons, les accidents de la vie de chacub, la vie de cette île et nous alerter sur les dangers que notre monde court, du fait de notre avidité, de notre besoin de tout valoriser, de tout exploiter pour quelques billets de banque...faits eux aussi à partir de bois !
Un besoin qui détruit le monde où nous vivons...L'auteur nous décrira un monde que nous laissons peut-être à nos enfants, si nous n'y prêtons pas attention...
Délire d'auteur. Je n'en suis pas du tout persuadé.
Anticipation ou dystopie...Personnellement j'ai fait mon choix
Dans tous les cas, ce titre ne peut nous laisser indifférent, il nous alerte et nous dérange avec originalité sur les risques que nous, humains, faisons courir au monde, à ses équilibres, à ses éco-systèmes
"Pourquoi les gens sont-ils programmés pour vivre juste assez longtemps pour accumuler les erreurs, mais pas pour les réparer?" (P. 500)

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Quand un roman en cache un autre : captivant récit aux multiples facettes, saga familiale, fresque sociale, plaidoyer écologique, fable dystopique… Lorsque le dernier arbre m'a emportée au cours d'une (longue) nuit d'insomnie qui m'a laissée éblouie !
Si le début du récit se passe en 2038 dans une île canadienne préservée de la catastrophe écologique, où travaille Jake Greenwood, jeune universitaire endettée jusqu'au cou, on remonte ensuite le temps à la recherche de ses parents et grands-parents jusqu'en 1908 en Colombie Britannique.
A l'origine de cette saga familiale, 2 frères orphelins, Harris et Everett Greenwood, dont les vies aventureuses défraient la chronique et s'illustrent de façon spectaculaire au cours de la 1ere guerre mondiale puis de la grande dépression, autour de l'omniprésente forêt canadienne et des quantités formidables de bois qu'elle produit.
C'est d'ailleurs la forêt la principale protagoniste du récit, qui habite et fait vivre tous les personnages du roman, et dont la survie est plus qu'incertaine.
C'est enlevé, original et sombre mais l'auteur contrebalance le propos pessimiste par le message relayé par le personnage principal, « le meilleur moment pour planter un arbre, c'était il y a vingt ans. Mais le second meilleur moment, c'est maintenant."
Magistral !
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Époustouflée! Voilà comment je me suis sentie en refermant ce roman de Michael Christie. Quand on pense que c'est un premier roman, on est ébahi devant sa maîtrise de ce récit qui entremêle les époques, file la métaphore de l'arbre, des racines, sans jamais manquer un tournant sur la longue route de plus d'un siècle qu'il nous fait parcourir.
L'histoire s'ouvre en 2038, sur une Terre ravagée par le dépérissement des forêts. L'homme n'a pas su maîtriser à temps son avidité, et une fois le point de non retour franchi, le déséquilibre des écosystèmes a été trop dur à surmonter pour les forêts. Reste une terre ravagée par la poussière, des bronches en pièces qui condamnent les gens, et des noyaux de forêts préservés dans quelques micro-cosmes, et visités par des ultra-riches uniquement. C'est par les yeux d'une dendrologue devenue guide touristique dans un de ces ilots de survie que nous entrons dans l'histoire.
Et ce sont ses ancêtres; son père, sa grand-mère, son grand-père et grand-oncle que nous suivrons principalement en remontant l'histoire, et le fil des cernes du bois. Chacun avec son histoire, toujours brillamment narrée, attachée à la forêt, quoique de façon fort différente.

Un très grand roman.
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