Ce bouquin est époustouflant.
Une hybridation magnifique de ce que j'ai lu de mieux chez Irving et Boyden, un croisement délicieux de
Garcia Marqués et de Steinbeck.
Un plaisir de lecture que j'attendais depuis longtemps
Je n'étais apparemment pas le seul , les babeliotes ont manifestement apprécié.
Quelques critiques sont d'une pertinence et d'une acuité incroyables.
Alors pour ne pas plagier, je vais écrire à ma hauteur. Disons, car il faut bien choisir un peu, celle d'un pin sylvestre.
La couverture, d'une beauté profonde, dit largement l'essentiel : une forêt de Pins de l'Oregon avec, au centre un minuscule personnage qui….soutient celui que le narrateur ( en l'occurrence Jake)nomme le Doigt d'honneur de Dieu.
Premier roman choral, symphonique, éco-dystopique , intense et haletant , le livre du canadien anglophone
Michael Christie se doit d'être lu à l'aune de son talent.
Suffisamment vite et suffisamment lentement, comme un festin triplement étoilé.
Forêts, Familles.
Tout se trame autour de ces deux entités ontologiques.
Comme vous le savez, la narration propose des tranches épisodiques à rebours, se consiste surtout sur l'incroyable année 1934, puis tisse patiemment les intervalles pour revenir….en 2038. C'est brillant, fascinant et tellement facile à lire.
Pour l'auteur, les familles ne sont rien d'autre que l'ensemble de liens narratifs qui fondent leurs histoires
Après elles interagissent de manière parfaitement comparables aux forêts primaires
Voilà c'est dit : tout s'amasse, le visible et l'invisible, le dicible et l'indicible sous l'aubier et sous l'écorce du pin sylvestre ou du grand pin de l'Oregon.
Michael Christie raconte ainsi les 130 premières années de la famille Greenwood….
Il ne surfe pas sur la vague dendrologique actuelle , il s'en fiche sûrement. Depuis 10 ans il travaille le bois, le polit tendrement, strate après strate , comme Liam avec son bois de récupération.
j'ai adoré le personnage d'Everett , tellement sauvage et tellement complexe.
Et puis il y a un étonnant fil rouge : l'addiction
comme empreinte identitaire !!
Bon je m'étais mis un peu en retrait de Babelio, mais là c'est trop bon !!!
« Elle voit l'épaisse brume couleur citron prise prise par les plus hautes branches des arbres de la Cathédrale, comme un grand voile jaune qui masque leurs couronnes. Elle comprend soudain que les pins sont en train de libérer leur pollen….Après avoir échangé leur matériau génétique via le pollen emporté par le vent, les arbres produiront des cônes qui finiront par ouvrir et libérer des graines à aileron unique, lesquelles tomberont en tourbillonnant sur le sol de la forêt au moment le……etc »
La vraie bonne nouvelle c'est que les romanciers existent encore et ….pollinisent.