Témoin indésirable

Lire de temps en temps un Agatha Christie, il n'y a pas à dire, cela fait du bien..
J'aime bien retomber dans ces lectures au charme un peu désuet , mais où la qualité de l'intrigue démontre que l'auteur n'a pas usurpé son surnom de " reine du crime".
Pour une fois, je me suis lancée dans la lecture d'un roman où mon cher Hercule Poirot est absent . Bon, c'est vrai, c'était déjà le cas avec "l'homme au complet marron".
Ici, le postulat de départ est fort intéressant. Un scientifique, Calgary, revenant d'une mission en Antarctique, va subitement être un témoin clef dans une affaire de meurtre ayant eu lieu il y a deux ans. Le hic, car il y a un hic, c'est que le coupable présumé est mort en prison et que justement Calgary a la preuve de son innocence.
Cette révélation ne semble d'ailleurs pas causer beaucoup de plaisir à la famille de la victime. En effet, les Argyle semblent bien avoir eu envie de tourner la page. Le veuf est sur le point de refaire sa vie avec sa secrétaire, ses quatre enfants ne semblent pas plus affectés que cela alors qu'une question se pose : qui a tué Mme Argyle il y a deux ans ?
Les suspects sont nombreux et leurs motifs aussi.
J'avoue avoir lu ce livre de façon presque nonchalante, persuadée à la moitié de ma lecture d'avoir trouvé le coupable car je pensais vraiment avoir déjoué les pièges de dame Agatha. Et patatras, la révélation finale m'a bien fait comprendre que je ne suis pas prête de me lasser des livres de cet auteur et surtout que je ne suis pas prête de trouver le coupable avant les autres...

Challenge Agatha Christie

La conscience de ce brave Arthur Calgary lui dicte d'aller trouver la famille Argyle afin de lui révéler, deux ans plus tard, que le jeune Jacko avait bel et bien un alibi pour le meurtre de sa mère adoptive. Mais voilà, Jacko a été condamné et emporté par une pneumonie lors de son incarcération.
Calgary se doit de laver au moins la mémoire de ce dernier. Mais, abasourdi, il se heurte à l'hostilité de tous les membres de cette maison, y compris une gouvernante à la physionomie de religieuse-dragon !
Aucune gratitude. Aucun soulagement n'émane de sa révélation.
Et pourtant, la défunte avait tout d'une âme charitable et prodiguait soins et amour à tous ses enfants recueillis, parfois jusqu'à l'étouffement.
L'affaire Argyle refait surface et les innocents n'auront plus de répit jusqu'à la découverte du véritable assassin.

Agatha Christie développe ici un méli-mélo de sentiments. Rancoeurs, indifférence, amertume et même haine semblent habiter cette demeure et se partager aveuglément entre les habitants.
La résolution de l'énigme apparaît en second plan pour laisser place à une belle réflexion sur l'hérédité, les liens du sang et les conséquences d'un abandon et d'une adoption.
À travers des vécus et des caractères hétéroclites, l'analyse psychologique est bien menée même si parfois elle m'est apparue un peu soporifique.
Les descriptions physiques des personnages sont très acérées. Elles me plaisent et me surprennent toujours.
Et la petite touche sentimentale en toute fin me fait bien sourire. Sacrée Agatha !

Cela fait longtemps que je n'avais pas lu d'Agatha Christie. Avec toujours des "C'est lui !... Non c'est plutôt elle... Ah en fait non... A moins que... Oui c'est ça !" le tout pour une histoire intéressante, plutôt originale par rapport à ses romans les plus célèbres. Un bon moment de lecture donc !

Agatha Christie prétendait que Témoin indésirable (Ordeal by innocence) était l'un de ses favoris, avec La maison biscornue. Et pourtant, c'est l'un des moins connus. Si on retrouve le thème d'un meurtre au sein d'une grande famille dans une grande demeure isolée, Agatha Christie renouvelle le sujet en mettant en scène une famille composée d'enfants de quartiers défavorisés de Londres qui avaient été évacués lors du Blitz en 1940. Ils ont été recueillis par une riche héritière américaine Mrs Argyle, qui ne pouvait avoir d'enfants.
Deux années auparavant, Mrs Argyle a été assassinée et Jacko, un des fils adoptifs a été condamné pour le meurtre. Il est mort en prison quelques mois après. le Dr Arthur Calgary, ayant fait partie d'une expédition polaire, se présente à Sunny Point et demande à parler à la famille Calgary. Il prétend que deux années plus tôt, il a pris en stop Jacko Argyle. Victime d'une commotion, il avait oublié les faits avant de partir pour le pôle. Ce n'est qu'à son retour qu'il a pris connaissance du procès et que la mémoire lui est revenue.
La réaction consternée de la famille Argyle face à cette preuve tardive de l'innocence de Jacko. C'est que, si Jacko n'est pas l'assassin, c'est que le coupable est l'un d'entre eux. Très vite, le soupçon s'installe, car tous avaient de bonnes raisons de vouloir éliminer Mrs Argyle, qui négligeait son mari dont l'amour maternel était parfois étouffant.

Une femme a été assassinée et son meurtrier est mort en prison. Mais arrive un témoin qui prétend qu'il n'était pas coupable.

Voilà un titre que j'étais persuadée d'avoir déjà lu et dont les noms des personnages principaux me semblaient familiers. Pourtant je n'avais aucun souvenir de cette histoire et, comme j'ai été incapable de trouver qui était coupable, je suppose que je ne l'avais en fait jamais ouvert (ou alors il est temps de m'inquiéter pour ma mémoire ^^).

Ici l'autrice reprend sa recette préférée: le huis-clos familial, avec rancoeurs sous-jacentes et non-dits inquiétants. L'un d'eux est forcément le coupable, mais qui? Tous auraient eu des raisons d'en vouloir à la victime, mais de là à passer à l'acte, il y a un grand pas. Tout le monde se soupçonne, mais le faux meurtrier arrangeait bien les affaires de la famille…

Pas de super-enquêteur dans ce roman, mais certains personnages essaient de mener leur propre réflexion, même s'ils doutent de pouvoir prouver quoi que ce soit. L'intérêt du livre repose surtout sur la psychologie fouillée des personnages et la dynamique des relations entre eux. le seul reproche que je ferais à Agatha Christie, c'est d'avoir encore ressenti le besoin d'ajouter un épilogue romantique à une intrigue qui n'en avait pas besoin.

Une très bonne lecture, parmi celles que j'ai préférées de l'autrice. Je conseille évidemment!
Lien : https://bienvenueducotedeche..

Agatha Christie a toujours aimé les témoins. Témoin à charge, témoin muet, témoin indésirable. On ne sait trop rien à propos de témoin de Jehovah. (Je sors, oui). A eux quatre, on aurait eu les quatre. (Admirez ma superbe référence).

Témoin indésirable est une histoire où la culpabilité est le maître mot; et lorsqu'un témoin venu d'ailleurs vient mettre à jour une situation qui arrangeait en surface tout le monde, cela provoque l'apparition de fêlures cachées sous les masques (heureuse est la maison d'éditions) qui se réveillent. Mais attention, car à force de trop gratter on finit par trouver une issue désastreuse. Une estocade est si vite arrivée.

La pression psychologique est relativement présente et puis soudain tout explose. La vérité éclate au grand jour. le témoin n'est plus indésirable.

Point de Poirot ou de Miss Marple pour ce témoin indésirable. C'est le docteur Calgary qui mène l'enquête dans cet opus après avoir joué très tardivement à l'alibi pour un jeune homme qui, accusé de meurtre "par erreur", est depuis mort en prison.
Pris de remords quant à sa réaction trop tardive, Calgary n'aura de cesse de retrouver le vrai coupable.

Agatha Christie nous livre ici une enquête dans un huis clos familial oppressant qui s'apparente par certains côtés au roman noir. Des secrets, des non-dits, de la suspicion, de la jalousie... tous les ingrédients pour un policier classique qui se lit très rapidement.

Témoin indésirable.... Ou un Agatha Christie sans personne de connu... pas la moustache d'un Poirot, pas de cliquetis de tricotage non plus...

Pitch :
Il n'a pas fait exprès !... C'était pas de sa faute !... Une erreur, et même pas vraiment ! Il ne savait pas ! N'était pas au courant... Et maintenant, il doit réparer ses torts.. Si ! Il le doit ! Une question de vérité, une question d'être en paix avec sa conscience, et d'apporter de la paix à cette famille meurtrie, et que justice soit rendue. Il pense que cette nouvelle les mettra en joie, et apaisera leur coeur... heu comme qui dirait il se fait des films...
Oui, ça c'est ce que croit le docteur Calgary... un meurtre perpétré au sein d'une famille riche, il y a deux ans déjà.. la mère de famille, Mrs Rachel Argyle qui se fait assassiner, un des fils, Jacko condamné, puis mort de maladie en prison.. et heu.. non... Il peut le jurer ! Ce n'était pas lui.. Il était innocent.
Comment ?! Mais pourquoi ramenez vous votre fraise deux ans plus tard.. il était en Antartique, il faisait des recherche désolé... Vous vous foutez de nous ?! Non... Et on lui répond même: «  Qu'importe la justice à Jacko ! Il n'est plus de ce monde. Maintenant il va s'agir de nous, et non de lui. C'est NOUS qui sommes en jeu ! Ne comprenez-vous donc pas ce que vous nous avez fait à tous ? ».... et heu franchement, il n'avait certes pas pensé à ça... c'est bien dommage... tsss.

Et il s'en veut... oui il s'en veut vraiment pour tout, le passé, le présent, le futur dorénavant incertain pour cette famille un peu étrange... Alors il va enquêter pour découvrir le fin mot de cette sombre histoire.... Et le superintendant Huish aussi, même si lui à beaucoup moins d'espoir que Calgary, déjà quand les fait sont récents c'est pas toujours gagné... alors deux ans après bonjour !

Comme d'habitude la suspicion. le maître mot de ce roman... la suspicion, qui a assassiné Madame Argyle ?...

Tout autant que les liens qui peuvent se nouer au sein d'une famille recomposé, voir complètement composé. Les enfants de la famille n'ont aucun lien du sang avec les Argyle, même s'il portent leur noms... tous adoptés...

Oui Rachel Argyle, ne pouvant concevoir, en désir de maternité (un désir de l'ordre pathologique presque) a adopté tant d'enfant, et pourtant n'est pas arrivée vraiment à se faire aimer d'eux....
La question de l'amour filial, des liens qui se créent.. les uns valent-ils plus que les autres ? Les liens sont-ils obligés, l'amour découle-t-il de l'amour ? du sang, de la filiation ?
Les liens ? Les sentiments ? Et au final cela a -t-il un rapport avec ceux du sang ?... Seuls les liens du sang compte ?
Agatha est de la vieille école... et en même temps, je ne crois pas qu'elle soit si catégoriques quant à l'histoire de ces liens du sang... ( qui à mon sens sont du gros gros flan... j'adhère pas à cette thèse du tout...)
Elle nous dresse même un portrait de cette mère Rachel Argyle et son comportement, et c'est ce comportement qui va faire en sorte que les liens ne se formeront pas au final... en prenant beaucoup de paramètres.

Ce n'est non pas une histoire de sang, mais le propre comportement de cette femme qui fera que cette famille est un échec. Échec au niveau du mariage, échec au niveau des enfants.. Ses actes, sa manière de faire, de voir, sa psychose... Et vu le détail qu'Agatha prend pour nous brosser le portrait de cette femme, je ne suis pas certaine que même pour elle il n'y a pas qu'une histoire de lien du sang. Même si certes elle ne méritait pas la mort...
C'est un roman très sombre à ce niveau là... la psychologie des personnages est très fouillée ( tant dans les trucs positifs que négatifs, et tous découlant de quelque chose.)
Et donc de nouveau on tombe comme souvent avec des personnages avec un émotionnel de bulot, quand au drame en lui même... face à la mort de leur « mère ». Mais, je dois dire que pour celui-là Agatha creuse si bien les facettes de ses personnages, que cela prend, ils sont existants, avec leurs travers, leurs pensées égoïstes, leurs haines, leurs désirs et aspirations...

Seulement avant d'aspirer à quoi que ce soit, il va bien falloir trouver le coupable, non pas tant pour leur mère et la venger pourrait-on dire.. mais plutôt pour laver de tous soupçons les autres...

En attendant leur vie, leurs désirs, leur futur, est mis entre parenthèse, standby...
Bon alors reprenons, y a donc deux ans... Qui était à Sunny Point en cette soirée fatidique pour Mme Argyle.

Parce que c'est que y en avait du monde dans cette maison le jour de son assassina.

-Mary, la première adoptée, femme d'un égoïsme rare et doté d'une bêtise abyssale, mariée à M. Philip Durrant.
- Philip Durrant donc, devenu paralysé à cause de la polio, devenu infime en fauteuil... Damned ! ça en fait plusieurs que je lis de la mère Agatha, où la polio fait des ravages, saloperie de maladie ! Et en y réfléchissant on se doute que donc ce n'était pas si rare, une maladie de l'ordre naturel (même si moche) des choses.. c'est bien qu'on ai avancé là-dessus... tant mieux... (avis au détracteur des vaccins)....
- Tina, une métisse, délicate et intelligente voir pondéré, bibliothécaire.
- Michael, adopté itou (même s'il voulait pas du tout), vendeur de voiture.. impulsif et malheureux dans cette baraque.
- Jacko ( l'accusé en premier lieux donc).... le vilain petit canard de la famille, la graine de potence comme on dit.
- Hester, la plus jeune, fille fantasque, romantique, à fleur de peaux...
- Léo Argyle, le mari de Rachel, vivant dans sa propre maison comme un étranger... s'enfermant dans son bureau, se plongeant dans ses recherches en compagnie de sa secrétaire...
- Gwenda... la secrétaire en question...
- Miss Lindstrom, la nurse des premiers jour de cette maison transformée en refuge pour enfant pendant la guerre, restée après pour aider madame Argyle, avec cette tripoté d'enfant...

Hum je crois que j'ai oublié personne.... alors ? Faites vos jeux, rien ne va plus...

Un portrait au vitriol d'une famille pas si modèle !
Une enquête haletante !
A découvrir !

Je me souvenais très bien de la version que j'avais vue à la télévision, avec Miss Marple.
J'ai été surprise de ne pas retrouver mon enquêtrice favorite dans le roman original, je m'attendais presque que le dénouement ne soit pas le même !
La disposition des lieux est un peu différente, mais l'essentiel de l'intrigue est le même : une mère étouffante envers ses enfants adoptifs, l'un d'eux est condamné pour l'avoir tuée et meurt en prison sans que l'alibi qu'il proclame ne soit vérifié. Deux ans après, cet alibi se présente sous la forme d'un savant qui était parti en expédition loin de tout. Dès qu'il prend connaissance de l'affaire, il se précipite dans la famille de la victime pour innocenter l'accusé. Mais il n'est pas aussi bien reçu qu'il le pensait...