C’est ainsi que je comprends une grande âme : ce n’est pas elle qui donne un sens personnel au monde mais le monde qui tend vers elle comme vers son centre. Comme si les eaux, les montagnes et les hommes convergeaient en elle.
N’avez-vous jamais remarqué que tous les philosophes finissent bien ? Cette chose doit nous donner à penser.
Lire la Bible par intérêt politique, et les poètes pour tester sa résistance.
Pourquoi j’aime Mozart ? Parce qu’il m’a fait découvrir ce que je pourrais être si je n’étais pas l’œuvre de la douleur.
Assumez les instants où votre drame devient aussi inutile qu’un jeu !
Nous ne conférons de fécondité aux actes de notre vie qu’en vivant tout de manière illimitée.
Dans ces instants, quand nous résonnons dans l’espace et que l’espace résonne en nous, dans ces moments de torrent sonore, de possession intégrale du monde, je ne peux que me demander pourquoi je ne suis pas l’univers. Personne n’a éprouvé avec une folle et incomparable intensité le sentiment musical de l’existence, s’il n’a pas été pris du désir de cette exclusivité absolue, s’il n’a pas fait preuve d’un impérialisme métaphysique irrémédiable, en désirant abolir les frontières qui séparent le monde du moi.
Notre décadence complète se manifeste dans la timidité à regarder au ciel. Combien d’entre nous ont l’habitude de regarder vers le haut ?
Il y a des beautés pour lesquelles nous ne sommes pas faits, qui sont trop denses et trop catégoriques pour les oscillations de notre âme ; il y a des beautés qui nous blessent. Toutes ces nuits silencieuses que nous n’avons pas méritées, et ces cieux lointains dont nous ne sommes pas dignes, et la silhouette des arbres sur le blanc spectral du crépuscule, quand nous cherchons notre ombre comme une présence et un réconfort…
De nombreuses fleurs s’épanouiront encore au soleil quand on ne trouvera plus trace de nos idées.