Chaque échec doit être utilisé pour vérifier sa force et son mépris.
Moins vous pouvez justifier un acte, plus il est généreux et pur. L’acte absurde est l’expression de la plus haute liberté.
Frères en désespoir, en tristesse secrète et en larmes retenues, nous sommes tous unis par notre désir fou de fuir la vie, par notre angoisse de vivre et la timidité de notre folie. Nous avons perdu courage par trop de solitude et nous avons oublié de vivre à trop ressasser la vie.
Les hommes n’ont pas compris qu’il n’y a pas de meilleure arme contre la médiocrité que la souffrance. On ne change pas grand-chose par la culture ou par l’esprit ; en revanche, on transforme un nombre incalculable de choses par la douleur.
J’aime seulement celui qui va plus loin qu’il n’est ; qui sent les origines et les choses qui le précèdent ; qui se souvient des temps où il n’était pas lui, qui saute dans les anticipations de l’individuation.
La liberté est un joug trop lourd pour la nuque de l'homme. Même pris d'une terreur sauvage, il est plus assuré que sur les chemins de la liberté. Bien qu'il la considère comme la valeur positive par excellence, la liberté n'a jamais cessé de lui présenté son revers négatif. La route infaillible de la débâcle est la liberté. L'homme est trop faible et trop petit pour l'infini de la liberté, de sorte qu'elle devient un infini négatif. Face à l'absence de borne, l'homme perd les siennes. La liberté est un principe éthique d'essence démoniaque. Le paradoxe est insoluble.
La liberté est trop grande et nous sommes trop petit. Qui, parmi les hommes, l'a méritée ? L'homme aime la liberté, mais il la craint.
Les solitudes prêtent leurs voix innombrables à ceux qui ont trop à dire pour pouvoir encore parler !
Mieux on connaît un homme, plus on risque de s’en séparer. La connaissance détache un être de l’autre et annule les grains de mystère présents dans chaque existence, aussi plate soit-elle. Les hommes résistent si peu à la connaissance que leur présence leur devient vite fatigante et pénible. Toute connaissance suscite la lassitude, le dégoût d’être, le détachement, car toute connaissance est une perte, une perte d’être, d’existence.
J’ai trop souffert pour que certains bonheurs ne me soient pas insupportables.
SERMENT DEVANT LA VIE : Jamais je ne te trahirait complètement ; bien que je t'ai trahie et que je te trahirai à chaque pas ;
quand je t'ai haïe, je ne pouvais t'oublier ;
je t'ai maudite pour te supporter ;
je t'ai repoussée pour que tu changes ;
je t'ai appelée et tu n'es pas venue ; j'ai hurlé et tu ne m'as pas souri ; j'étais triste et tu ne m'as pas consolé.
(...)
Mais mon âme t'est reconnaissante pour le sourire qu'elle a vue, elle seule et personne d'autre ; reconnaissante pour cette rencontre ignorée de tous ; cette rencontre qui ne s'oublie pas ; la confiance retrouvée, elle résonne dans le silence, reverdit les déserts, adoucit les larmes et rassérène les solitudes.