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sur 326 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le premier récit de Liu Cixin que je lis ; accessoirement, c'est aussi mon premier récit de littérature chinoise.

Terre errante est une novella écrite pas mal d'années avant la trilogie du Problème à trois corps qui a valu à son auteur la célébrité internationale. En résumé, les savants ont remarqué que la transformation du soleil en géante rouge n'était pas pour dans cinq milliards d'années, mais dans quelques centaines seulement. L'exode est décidé, mais plutôt que de construire des engins spatiaux, c'est la Terre elle-même que les humains transforment en vaisseau intersidéral.
On suit les débuts du voyage à travers les yeux d'un gamin qui devient jeune homme, le tout écrit à la première personne.

Je dois dire que j'ai été plus d'une fois surpris par ce que j'ai lu, par les choix réalisés par l'auteur, par la force de ses images aussi.
Je me suis demandé à plusieurs reprises si ce que je lisais relevait d'une manifestation du caractère chinois de l'auteur, ou si j'inventais ça car, après tout, je n'ai guère sur la Chine que des préjugés pauvrement alimentés par les médias. C'est le cas par exemple avec ce gouvernement mondial de la Coalition qui semble avoir pris en main tous les aspects de l'organisation de la société, une organisation à laquelle tout le monde adhère avec peu de récriminations. Dois-je y voir une extrapolation de l'État Chinois si affamé de contrôle ? Ou est-ce que, tout simplement, l'humanité s'unit et ne fait pas de vagues face à l'imparable fin des planètes intérieures ? Allez savoir…
A noter que mon impression de placidité des gens a brutalement contredite par la suite.
Autre exemple : peu après la découverte du cataclysme à venir, toutes les religions ont disparu. J'ai presque fait un bond en lisant ça. A nouveau je me suis dit que cela pouvait être conjecturé par un chinois car ce peuple n'est pas accaparé (tourmenté ?) par le sentiment religieux. Pour moi il est évident que les religions prendraient à nouveau le dessus, déclarant le jour du jugement venu, etc. Et les masses marcheraient comme un seul homme, rendant impossible le projet de sauvetage présenté par Liu Cixin.

Dans un tout autre registre, j'ai eu du mal à décider si ce livre se voulait scientifiquement précis, du type hard science. J'ai fini par décider que non. Certes l'auteur offre de nombreuses voies d'explications scientifiques, mais il reste approximatif. Il faudrait faire ses maths, mais je me demande si ces monumentaux propulseurs à plasma pourraient disposer de suffisamment de carburant, voire simplement exister. En particulier, stopper la rotation de la Terre autour d'elle-même avec ces appareils m'a paru difficile à concevoir. Je ne pense pas que la croûte terrestre aurait résisté aux forces de cisaillement.
J'ai donc pris le parti de ne plus me préoccuper de la vraisemblance technique. A partir de ce moment, reste les formidables images-choc que Cixin nous assène : les milliers de jets de plasma sur un fond de nuit noire, des océans gelés, des tempêtes et des raz de marée inimaginables. L'auteur ne minaude pas et la Terre prend cher.

L'histoire elle-même réserve son lot de surprises et ne fait pas dans la dentelle. J'en ai apprécié la tragique conclusion. Les personnages ne débordent pas d'émotion mais cela est assez répandu en SFFF et ne me gêne pas.
De fait, mon appréciation est elle aussi d'ordre plus intellectuelle qu'émotionnelle. Mais cela aussi est assez courant et ne m'empêchera pas de m'intéresser à d'autres écrits de l'auteur.
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Alors que notre soleil s'apprête à prendre de l'expansion pour nous engloutir, les gouvernement mondiaux tentent une opération risquée. le plan : expulser la Terre de son orbite et l'envoyer vers un long voyage en direction d'Alpha du Centaure.

Je voulais tester cette novella de Liu Cixin avant de me lancer dans sa grande trilogie du Problème à Trois Corps J'ai adoré.

Et honnêtement, la science-fiction chinoise, ça change des canons occidentaux. Mais surtout, n'écoutez pas l'adaptation de Terre Errante sur Netflix. C'est un désastre complet.
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J'ai d'abord vu le film (The wandering earth réalisé par Frant Gwo en 2019) sur Netflix que j'ai trouvé excellent même s'il n'était pas doublé. La novella d'origine l'est également. Les histoires sont sensiblement différentes mais c'est souvent le cas lors d'adaptations cinématographiques.

Quand les astrophysiciens prédisent que le Soleil deviendra une géante rouge et pulvérisera la Terre, l'Humanité décide de « déménager » la planète dans le système de Proxima du Centaure. C'est leur seul espoir.

« … nous devons garder espoir. Peut-être pas parce que l'espoir est réel, mais parce que nous devons rester dignes. À l'époque primosolaire, il fallait posséder de l'argent, du pouvoir ou du talent pour conserver sa dignité. Aujourd'hui, il ne nous reste que l'espoir. L'espoir est le diamant le plus précieux de notre époque. Peu importe combien de temps qu'il nous reste à vivre, il faut le chérir. »

J'aime quand la SF invente le futur avec audace et originalité. Liu Cixin est à n'en pas douter un auteur à suivre et cela me rappelle que je dois encore lire le 3e tome de la trilogie du Problème à trois corps.



Challenge mauvais genres 2020
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Une novella écrite par Cixin Liu, un écrivain chinois de plus en plus populaire dans nos contrées. Une histoire originale qui déménage dans tous les sens du terme… Notre soleil se transforme en une géante rouge et pour sauver l'ensemble de l'humanité, l'auteur nous propose une seule solution originale : transformer notre planète bleue en gigantesque vaisseau spatial. Il ne reste plus qu'à affubler la Terre de propulseurs à plasma et vogue la galère!!!
En 98 pages, l'écrivain chinois nous décrit une suite de scènes catastrophiques comme l'arrêt de la rotation terrestre, les brusques changements de température suite au déplacement de notre planète, les océans gelés ou encore les éruptions volcaniques. « Terre Errante » nous parle aussi de la fuite de la Terre du système solaire et comme celle-ci se fait sur plusieurs générations, on aborde les sentiments et réactions humaines face à une apocalypse annoncée mais de plus en plus oubliée des mémoires. La révolte gronde et le doute s'installe, au point de se demander la raison de cet exode…
« Terre Errante » reste un roman plein d'espoir et Cixin Liu sait nous montrer le beau côté de l'humanité quand elle reste unie. Son style est agréable et fluide, une belle entrée en matière pour un auteur qui mérite d'être découvert. Un roman court mais un roman qui marque longtemps les esprits. A lire.
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400 ans avant le début de cette nouvelle, les scientifiques ont découvert que le Soleil se transformerait en géante rouge, absorbant et détruisant la Terre. L'humanité n'a pas eu le choix : pour survivre, elle a dû préparer son départ du système solaire. La solution des vaisseaux ne fut pas considérée comme viable, par impossibilité de conserver des écosystèmes dans des espaces restreints : on décida donc de déplacer la Terre elle-même vers l'étoile Proxima du Centaure. Rien que ça.

L'histoire retrace la vie d'un Chinois depuis son enfance, alors que des propulseurs géants — qu'on a mis des siècles à concevoir et à construire — s'activent pour supprimer la rotation de la Terre, prélude indispensable avant son départ vers l'espace. L'auteur, connu pour ses récits de hard-SF, décrit de manière crédible les conséquences sur l'environnement terrestre du voyage dans le froid de l'espace, tout en s'interrogeant sur l'évolution de la psychologie avec de tels bouleversements. En effet, tout le monde vit dans les villes souterraines, terrifié par ce soleil mortel : la mentalité de l'humanité est profondément modifiée.

Sur une trame a priori simple, l'auteur prend l'hypothèse que la psychologie de groupe est un élément fondamental de toute évolution majeure, thème qu'il avait déjà exploité dans sa trilogie la plus connue, le Problème à trois corps.

Une nouvelle relativement courte qui part d'un principe osé — on fait voyager la Terre plutôt que des vaisseaux qui ne dureraient pas des millénaires — et qui se lit d'une traite.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Avant d'attaquer un pavé SF de Cixin Liu, j'ai préféré “goûter” de sa plume avec un riquiqui ! de la pure science-fiction avec une apocalypse annoncée par l'explosion du soleil !

Pour que la Terre ne disparaisse pas à ce moment-là les terriens l'ont stoppé dans sa rotation et la font s'éloigner du soleil vers Proxima du Centaure. La Terre est transformée en vaisseau spatial partit pour un voyage sur plusieurs générations.

Exercice un peu court pour se faire une idée précise des qualités d'écriture et de traduction mais il me donne envie de poursuivre la découverte de cet auteur.

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Challenge RIQUIQUI 2021
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Les novellas ont le vent en poupe ces derniers temps.
Après la collection Une Heure-Lumière et les ouvrages illustrés des Moutons Électriques, c'est au tour d'Actes Sud de nous offrir un texte court à prix et format réduit.
Avec Terre Errante, l'éditeur français fait coup double : il traduit l'un des premiers écrits de l'écrivain chinois Liu Cixin (devenu particulièrement populaire en France avec sa trilogie le Problème à trois corps) et il offre au spectateur de l'adaptation filmique The Wandering Earth disponible sur Netflix de quoi prolonger leur expérience science-fictive.
Voyons maintenant de quoi est capable l'auteur asiatique sur le format court…

L'Apocalypse est proche. Encore !
Sauf que cette fois, devant la prochaine explosion-expansion du Soleil, les dirigeants de la Terre rassemblés sous la bannière de la Coalition ont décidé de quitter le Système Solaire. Pour sauver l'humanité, il faut un vaisseau à la hauteur de cette entreprise titanesque…et quoi de mieux que la Terre elle-même !?
Liu Cixin raconte ainsi l'histoire d'un petit garçon qui assiste aux derniers instants du Soleil et à la gigantesque aventure qui consiste à transformer la planète en un vaisseau interstellaire. Les immenses tuyères qui émergent sur les continents asiatiques et américains ainsi que la construction de cités souterraines censées abriter la race humaine durant son expédition vers Proxima du Centaure sont autant d'images extraordinaires qui inondent les yeux du lecteur dès les premières pages.
En une économie de pages sidérantes, l'écrivain chinois croque un monde au seuil de la Mort et qui risque le tout pour le tout. Succession de scènes extraordinaires — l'arrêt de la rotation terrestre, les brusques changements de température à la surface de la Terre, les océans gelés ou encore les irruptions de magma dans les cités souterraines — Terre Errante parle surtout de la fin d'une ère : celle d'une Terre en orbite autour du Soleil.
Celui-ci devient d'ailleurs un objet de terreur absolue pour les enfants et les générations nouvelles qui le voit non pas comme un objet de vénération ou de sidération mais bel et bien de mort et de destruction.
Chose très intéressante, l'abord asiatique de la catastrophe ne s'appesantit pas tant sur les drames que sur l'espoir de l'ensemble. Dans le fond, et malgré la bêtise humaine qui parsème le récit, c'est la capacité de l'homme à s'unir qui est ici mise en avant. À travers les drames vécus par le narrateur mais aussi par les événements plus intimes qu'il traverse, l'Apocalypse prend une dimension différente, passant d'un cataclysme implacable à un nouveau départ, presque un nouveau défi pour une humanité qui refuse de mourir.
La nostalgie qui contamine peu à peu le récit, laissant les sentiments humains en sourdine mais ne les éliminant jamais de l'équation, permet à Terre Errante de s'inscrire à mi-chemin du récit science-fictif blindé de sense of wonder et celui de l'intime, de l'humain face à la fin, sentiments et failles toujours prêts à resurgir au moindre faux pas.
Le résultat s'avère passionnant, touchant et condense le meilleur de cette science-fiction capable d'entraîner le lecteur à l'autre bout de la galaxie…littéralement !

Apocalypse pleine d'espoir, Terre Errante est le récit d'une humanité qui fuit mais ne perd pas la face, d'une humanité qui lutte et se trompe mais qui continue à exister envers et contre tout. Liu Cixin démontre qu'il est un grand auteur en moins de cent pages et l'on en ressort avec des étoiles plein des yeux.
Lien : https://justaword.fr/terre-e..
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Dans un futur lointain.
Des scientifiques ont déterminé que le soleil allait se transformer en nébuleuse rouge et provoquer la destruction des planètes les plus proches, dont la Terre. Un projet fou a vu le jour visant à transformer notre planète en vaisseau spatial en construisant d'énormes propulseurs pour lui permettre de quitter son orbite et de se diriger vers la galaxie du proxima du centaure.
400 ans plus tard, les réacteurs sont prêts et la lente migration commence.
Le personnage principal est né lorsque la Terre a cessé de tourner « Je n'avais jamais vu la nuit. Je n'avais jamais vu les étoiles. Je n'avais jamais vu le printemps, ni l'automne, ni l'hiver. Je suis né à la fin de l'Ere du freinage. La Terre venait tout juste d'arrêter de tourner ». Ainsi commence la nouvelle de Liu Cixin, auteur chinois célèbre pour sa trilogie du Problème à Trois Corps. Auteur culte dans son pays et au-delà de ses frontières, il est classé en hard SF ce qui m'a toujours freiné pour le lire. Moi les machins à équations hein…
J'ai donc été agréablement surprise de découvrir une plume sensible et un vocabulaire accessible.
L'histoire est passionnante même si elle est courte. J'ai aimé suivre les tourments du protagonistes en même temps que les aléas de ce voyage particulier.
A mon sens, une belle façon de découvrir l'univers de l'auteur.
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Dans un futur indéterminé, les scientifiques découvrent un phénomène inquiétant impliquant des échanges gazeux au coeur même du Soleil. Selon leurs prédictions, notre étoile évoluera en naine rouge d'ici quatre siècles, annihilant toute vie sur Terre et sur les autres planètes telluriques.
La menace est prise au sérieux, si bien que l'humanité s'attèle à trouver une voie de sortie.

La solution technique envisagée consiste ni plus ni moins à « décamper » : l'exode à bord de vaisseaux spatiaux étant jugé trop risqué, c'est la Terre elle-même qui fuira son soleil devenu ennemi. Destination : Proxima du Centaure !

Voilà une novella de hard SF ambitieuse et agréable à lire.
Je connaissais la fameuse trilogie « Le problème à trois corps » du même auteur (publiée trois ans après), et j'ai été frappé d'y trouver autant de ressemblance dans le style et les thèmes traités, même si le scénario reste différent.


L'écriture est parfaitement maitrisée. Novella oblige, les longues digressions où l'auteur développe des romances entre les héros de sa trilogie ont disparu ici, et c'est tant mieux !
Je retrouve ce même style froid et distant, pas désagréable, mais qui privilégie le récit historique à l'immersion par les personnages. Un style très « chroniques ». Comme dans la trilogie, les événements relatés recouvrent de longues périodes (des « ères »). L'auteur a cependant choisi de privilégier une période charnière pour l'essentiel du récit, ce qui paraît avisé pour un texte aussi court.


Au programme :
- Une petite histoire du futur.
- Une histoire d'amour entre en Chinois et une Japonaise.
- le sort de l'humanité en jeu, avec une menace venant d'ailleurs que la Terre.
- Plusieurs solutions scientifiques envisagées faisant l'objet de luttes partisanes globales ; comportement irrationnel des foules et opinion collective en dents de scie.
- Cités souterraines en réponse aux dévastations futures
- Exode spatial, modalités de survie
- Points de vue des scientifiques et des soldats.

Tous ces thèmes se retrouvent dans la trilogie du problème à trois corps.
La Terre comme vaisseau spatial, en revanche, est spécifique à ce texte. Sans doute le thème le plus vendeur, se ce n'est le plus original. Si vous appréciez, je vous recommande L'arène des géants, de Jean-Michel Calvez. Les deux auteurs s'opposent en particulier sur le regard sur la science : optimiste voire révérencieux pour Liu Cixin, critique pour Calvez.


Quand on lit un récit de hard SF, on s'attend en général à un certain niveau de crédibilité. Ici, le niveau est plutôt bas, très clairement. Cela tranche avec le problème à trois corps.
Problématique ? Non, personnellement je ne pense pas. On est dans le format nouvelle, et à mon avis ce format justifie très bien toutes sortes d'écarts, de raccourcis, d'entorses et d'ellipses, du moment qu'il y a une proposition et une démonstration.
Mes bémols portent d'ailleurs sur cet aspect : avec le recul j'ai du mal à percevoir une unité dans le propos. Plusieurs thèmes sont traités sont traités (beaucoup pour une si courte nouvelle), mais le dénouement m'a laissé une impression plutôt vaporeuse ou nébuleuse. Quant à la chute qui le précède, elle vaut le détour pour le côté sidération, mais on l'a malheureusement en vue depuis le début.


Si vous avez apprécié le problème à trois corps, il y a beaucoup de chances que cette nouvelle vous plaise aussi.
Et à l'inverse, si vous hésitez à entamer l'imposante trilogie, Terre errante vous en donnera un bon avant-goût, à mon humble avis !
Commenter  J’apprécie          2012
Né en 1963, Liu Cixin est considéré comme une des étoiles montantes de la SF bien qu'il écrive depuis longtemps (son premier roman, CHINE 2185 est sorti en 1989 !). Révélé en occident par sa trilogie débutée par LE PROBLEME A TROIS CORPS (Prix Hugo 2015), poursuivie par LA FORET SOMBRE et terminée avec LA MORT IMMORTELLE (prix Locus), son oeuvre antérieure se voit aujourd'hui redécouverte.
Bonne manière de se familiariser avec l'auteur, le roman court (environ 80 pages) TERRE ERRANTE mélange science-fiction apocalyptique et hard-science. L'expansion du soleil s'accélère, menaçant d'anéantir toutes les planètes du système solaire d'ici quatre siècles. Mais l'Humanité ne se résout pas à cette disparition programmée. Deux projets rivaux sont donc envisagés : emmener les Hommes explorer l'univers à bord d'arches stellaires ou transformer la Terre elle-même en vaisseau. Cette dernière option étant retenue il faut à présent mener à bien ce titanesque chantier afin d'envoyer la planète vers Proxima du Centaure au terme d'un voyage de deux mille ans.
L'auteur ne lésine pas sur les scènes spectaculaires et la démesure (rappelant certains romans d'Arthur C. Clarke) en nous montrant l'arrêt de la rotation terrestre, les brusques changements de température, les tsunamis aux vagues gigantesques, les torrents de magma qui détruisent les villes refuges souterraines, la traversée de la dévastatrice ceinture d'astéroïde,…Du véritable blockbuster littéraire où tout parait « bigger than life ». Liu Cixin envisage aussi (très – trop – brièvement) les changements psychologiques induits par la situation : la disparition des religions (peu crédible), la fin des passions amoureuses (on pourrait penser qu'elles seraient, au contraire, exacerbées), la crainte du Soleil, etc. La complète soumission populaire apparait (à nos yeux) comme très symptomatique du régime chinois et la situation parait, dans l'ensemble, acceptée. On peut penser que les comportements humains seraient beaucoup moins rationnels dans pareille situation, suscitant l'apparition de sectes bizarres et d'explosion de violence gratuite. En terme de psychologie apocalyptique on peut préférer l'excellent DERNIER MEURTRE AVANT LA FIN DU MONDE ou le très réussi et méconnu film « Seeking a friend for the end of the world ».
Toutefois, malgré ces bémols, TERRE ERRANTE reste une novella très efficace et réussie qui parvient, par un habile habillage hard-science (heureusement pas trop pesant) à crédibiliser une histoire qui parait totalement fantaisiste. Car, Liu Cixin, malgré des personnages sans émotion et un discours politique volontiers dictatorial, déverse en une centaine de pages un flot de « sense of wonder » rafraichissant qui convoque des images dantesques de planète s'arrachant à l'attraction solaire pour s'élancer dans l'espace. Vers l'infini et au-delà !
Adapté au cinéma en 2019, TERRE ERRANTE souffre de défauts évidents mais les compense par un véritable appel au merveilleux scientifique retrouvant, redisons le, la magie des Asimov, des Clarke et des autres enchanteurs de la SF. Et, au final, la balance penche largement vers le positif !
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