AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Le Problème à trois corps tome 1 sur 3

Gwennaël Gaffric (Traducteur)
EAN : 9782330181055
512 pages
Actes Sud (17/01/2024)
  Existe en édition audio
4.06/5   2399 notes
Résumé :
En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit la base militaire secrète de Côte Rouge, destinée à développer une arme de grand calibre. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de “rééducation”, intègre l’équipe de recherche. Dans ce lieu isolé où elle croit devoir passer le restant de sa vie, elle est amenée à travailler sur un système de télétransmissions dirigé vers l’espace et découvre peu à peu la véritable mission de Côte Rouge…
Tr... >Voir plus
Que lire après Le problème à trois corpsVoir plus
Anatèm, tome 1 par Stephenson

Anatèm

Neal Stephenson

4.09★ (843)

2 tomes

Voyage par Baxter

Voyage

Stephen Baxter

4.04★ (62)

Luna, tome 1 : Luna par McDonald

Luna

Ian McDonald

4.03★ (713)

3 tomes

Critiques, Analyses et Avis (294) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 2399 notes
J'étais parée pour ce livre de hard science-fiction chinoise. Combinaison et lunettes spéciales SF afin d'ouvrir tous mes chakras, enfermée dans ma capsule en ce WE pluvieux. Je savais que ce tome 1 ne bénéficiait pas de critiques aussi bonnes que les tomes 2 et 3, voire qu'il pouvait franchement déplaire. J'avais conscience notamment que son côté scientifique pouvaient constituer un frein, surtout pour moi qui ne suis pas scientifique, que les différents noms et prénoms chinois pouvaient me perdre. Je savais tout cela. J'avais pris soin de ne pas lire la 4ème de couverture, et finalement je ne m'appuyais que sur le conseil dithyrambique (et précieux) de @christophe-bj (trilogie présente sur son île déserte), sur les critiques très bonnes de @paul-c et de @pdefreminville, critiques qui ont le mérite de ne rien dévoiler de l'intrigue. J'étais parée et bien parée sans savoir à quoi m'attendre. Je me suis juste laissé guider. Et l'ai lu presque d'une traite.

C'est l'histoire d'un feu que nous allumons puis que nous ne sommes plus en mesure de contrôler.

Un feu que nous allumons car nous n'avons plus foi en rien, plus foi en l'humanité : la révolution culturelle en Chine a été une source d'horreurs et de barbaries, tout comme les multiples guerres auxquelles se sont livrés ou se livrent encore les humains dans le monde entier, nos carences et contradictions sont sources de destructions : épuisement des ressources, absence d'harmonie avec la nature, notamment avec les autres espèces animales dont certaines ne cessent de disparaitre chaque année à cause de l'Homme : « La civilisation marche toujours sur le même sentier, celui de la destruction de toute vie sur Terre en dehors de la sienne ».

Un feu que nous allumons alors que nous vivons sur une planète extraordinaire, tempérée, sur laquelle les cycles réguliers sont éternels. Un feu que nous allumons car nous avons tendance à oublier la chance que nous avons, le paradis dans lequel nous vivons, toujours à rechercher un autre dieu, une main vengeresse. Un nouvel espoir.

Ne pas en dire plus mais vous dire plutôt ce que j'ai aimé dans cette lecture très inhabituelle pour moi :

- le scénario empli de mystères qui m'a tenu en haleine, je me réjouis par avance des tomes 2 et 3. Je trouve l'histoire originale, fluide, bien amenée et construite de façon passionnante. Il est vrai que je lis très peu de SF, je ne sais si cet enthousiasme est partagé par une personne férue de SF ayant l'habitude de scénarios proches. Personnellement je me suis régalée en sortant de mes sentiers battus et rebattus.

- La structure narrative basée, surtout au début du livre, sur l'alternance des points de vue entre Ye Wenjie, astrophysicienne brillante qui a subi, très jeune, les foudres de la révolution culturelle et Wang Mio, scientifique spécialisé dans les nanomatériaux. Ces alternances de point de vue permettent d'aborder le passé (la révolution culturelle chinoise par la voix de Ye Wenjie), le présent avec Wang Mia (qui est témoin de choses intrigantes et qui cherchent à comprendre) et le futur (avec les questions et les menaces qui pèsent désormais sur les humains) et permettant surtout aux différentes pièces du puzzle de s'imbriquer merveilleusement.

- La présence du jeu de réalité virtuelle des Trois corps qui donne des chapitres passionnants (j'ai beaucoup aimé le chapitre consacré à la constitution d'une carte-mère à l'aide d'une armée gigantesque de 36 kilomètres carrés) et de toute beauté notamment le paysage dévoilé à chaque fois que nous arrivons dans le jeu : « C'était toujours la même plaine baignée par la même aube mystérieuse et sur laquelle se dressait la même pyramide. Mais cette fois, le monument avait retrouvé une architecture plus orientale ».
Ce jeu permet même de dresser un panorama astucieux de l'histoire des sciences en convoquant des personnages comme Newton, Einstein, Aristote, Galilée, entre autres. Quelques allusions liées à l'histoire chinoise sont également subtilement insérées : « Lorsque le soleil se leva, les soldats se figèrent, comme un tapis géant composé de trente millions de soldats en terre cuite. Mais lorsqu'une nuée d'oiseaux ayant pris l'armée pour un véritable tapis vint voler à sa hauteur, les volatiles sentirent aussitôt la puissante odeur de mort qui se dégageait de sous leurs ailes. Saisis d'effroi, ils reprirent de la hauteur et tournoyèrent autour ».
Oui, j'ai vraiment aimé cette découverte d'une nouvelle culture par le biais d'un jeu de réalité virtuelle, moyen de propagation auprès de la population. C'est bien vu, superbement maîtrisé, et les différentes tentatives de résoudre l'énigme proposée sont passionnantes et très intrigantes.

- Les questions sociétales, environnementales, politiques voire philosophiques, multiples, qui émergent du scénario et que Liu Cixin amène avec beaucoup de pertinence. Place de l'humanité, rôle des religions, impact des actions humaines sur les autres espèces et sur la Terre, rôle, puissance et limites de la science, les extrémismes de tout bord côtoyant l'égoïsme, l'individualisme et le déni de l'intérêt général…


Bien entendu avoir des connaissances scientifiques est un plus pour cette lecture, mais ce livre ne nécessite cependant pas d'avoir des prérequis importants en matière de science pour savoir l'apprécier. Je n'ai pas tout compris dans les détails certaines explications mais je n'ai pas perdu le fil de cette histoire incroyable et les explications techniques ne m'ont jamais dérangée.
J'ai la sensation que ce tome 1 a posé brillamment les bases, telle une grande introduction, aux deux autres tomes. Deux autres tomes que je lirai avec un immense plaisir cet été. Comme pour le tome 1, il m'est d'avis qu'il faut les lire par bloc de 50 à 100 pages afin de ne pas être perdu par les noms chinois et la complexité des thèmes abordés.

Pour conclure cette critique, les derniers mots du livre lui-même : « À l'ouest, alors que les rayons du jour semblaient se fondre dans la mer argentée, le soleil fissura les nuages et sa clarté se répandit dans le ciel, l'illuminant d'une magnifique couleur rouge sang. — le crépuscule des hommes, murmura faiblement Ye Wenjie ».
Commenter  J’apprécie          12734
Si, on peut lire la présentation de l'éditeur.


En pleine révolution culturelle, la science est mise à bas, Ye Wenjie, sa vie son œuvre, désabusée, sera au centre (au sens propre comme au figuré) de l'avenir de l'humanité.


Difficile de faire un pitch d'accroche sans spoiler outrageusement (ce que l'éditeur n'a pas su faire, s'attirant les foudres de nombre de commentateurs). Mais à sa décharge, c'est ce qui m'a donné envie de lire le livre (les derniers prix Hugo et Nebula ne m'attirent plus comme avant).
Tant pis pour le sens of wonder et le mystère lentement dévoilé.
Et c'est là que le bât blesse. Dans un mélange de Wilson, Murakami et de Willis (Spin, 1q84, sans parler du chien) (pour le style plus que pour l'histoire), une lente, trop lente histoire de la Chine et de ses excès de l'époque Mao à peine contrebalancée par le gros saupoudrage hard-science (qui m'a persuadé de ne pas abandonner).


350 longues pages d'ennui, perdu dans les personnages que je n'arrivais pas à différencier (à cause des noms) que seuls sauvaient les passages de science. Et miracle. Les 80 dernières pages, absolument excellentes qui relancent tout mon intérêt dans l'histoire que j'attendais désespérément depuis le début.
Une fin qui aurait été tout à fait raccord avec l'ambiance totale déprime du roman si ce n'est qu'on ne peut même pas y croire car c'est une trilogie annoncée.


Trois étoiles parce que j'espère que le second tome sera du niveau de la fin du premier.
Commenter  J’apprécie          11924
WAOUH !!!!!!!!!!!

"Le problème à trois corps" est le premier tome d'une trilogie et même si je m'attendais à quelque chose de bien, voir de très très bien au vu de tous les avis élogieux... c'est encore meilleur que ce que j'en attendais !

Je ne vais faire aucun résumé car le 4ème de couverture condense parfaitement les cent premières pages... libre à chacun et chacune de le lire ou pas !

En revanche, ce que je peux dire sur ce livre c'est qu'il contient une véritable réflexion sur notre monde et les problèmes liés à la destruction de l'environnement par l'humanité. Il y a même une critique sur la révolution culturelle chinoise (et c'est là où je me dis que je connais bien mal la Chine d'aujourd'hui car je ne pensais pas qu'un auteur chinois pouvait aborder de tels sujets aussi ouvertement, même sous couvert de la Scence-Fiction).

En terme de technologie, c'est vraiment pointu tout en restant compréhensible. Liu Cixin connaît et maîtrise parfaitement son sujet.

Pour être honnête, je fais partie de cette génération (déjà ancienne) qui ne ratait aucun Temps X (l'émission des frères Bogdanoff) et restait scotchée devant le Cosmos de Carl Sagan. Alors ce n'est pas vraiment étonnant que je sois aussi enthousiaste pour "Le problème à trois corps"...

... mais Barack Obama lui-même a avoué dans une interview qu'il avait été conquis par la trilogie de Liu Cixin. Donc, c'est que c'est vraiment bon puisque c'est Barack qui le dit ! (j'avoue manquer légèrement d'objectivité face à cet homme et ses choix littéraires...).

Le problème à trois corps de Liu Cixin
Traduit par Gwennaël Gaffric
GF : Actes Sud / Poche : Babel
Commenter  J’apprécie          917
Liu Cixin, auteur chinois dont je ne connaissais pas le nom il y a encore deux mois (pourtant le livre à été écrit en 2008 mais non traduit jusqu'à present, merci aux éditions Actes sud d'avoir comblé cette lacune), il a un style d'écriture et de raisonnement très recherché.
Je peut dire que c'est le meilleur roman de SF/Hard Science que j'ai lu jusqu'à présent, je ne m'y attendais pas et je suis subjugué par la complexité et la ligne de conduite du scénario, de l'écriture, de l'univers fouillé et des personnages charismatiques de ce roman.

Alors oui c'est une lecture assez complexe car l'histoire et toutes les parties de l'intrigue sont très développées, s'imbriquent parfaitement, et le suspense est omniprésent, les éléments scientifiques eux sont extrêmement détaillés (de manière forte agréable), donc oui c'est compliqué mais si l'ont prend le temps de lire en étant concentré sur le récit alors la complexité devient un atout qui en fait un livre intelligent et divertissent ou plusieurs grands thèmes sont abordés tel que la politique en Chine, les sectes et déviances religieuses et encore d'autres sujets divers, le tout mené comme un polar.

Pour le côté scientifique (oui j'insiste mais c'est le sujet principal du livre), ont parle beaucoup d'astronomie, d'accélérateur de particules et de l'atome, de communication, de macro technologie, de la possibilité de forme de vie dans l'univers, de physique quantique, de réalité virtuelle et autres.

Je ne dirait rien sur le scénario lui même car on ne peut pas en parler sans spolier, d'ailleurs le quatrième de couverture est un peu trop révélateur à mon goût, c'est dommage.

Par contre, je ne pense pas que ce soit le meilleur roman pour les personnes voulant découvrir la science-fiction, ou même pour ceux qui veulent passer de la SF Young Adult a un récit plus travaillé.

J'ai très envie de lire la suite et espère que le deuxième tome sorte en français très bientôt !

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
Commenter  J’apprécie          734
La rencontre improbable de l'histoire de la Chine, de l'astrophysique et de la poésie !

À l'heure de la révolution culturelle, le régime chinois a autant besoin que peur des travaux de ses scientifiques. Trente-huit ans plus tard, d'éminents chercheurs mettent inexplicablement fin à leurs jours. Que se passe-t-il ? Que trame la société des frontières de la science et pourquoi la police s'intéresse-t-elle d'aussi près à ses activités ? Et comment expliquer les expériences perturbantes traversées par Wang Miao, spécialiste des nanotechnologies ?

Liu Cixin, c'est LA sensation SF de ces dernières années – et pour avoir terminé le premier tome de sa trilogie culte, je peux vous confirmer qu'on n'a pas fini d'entendre parler de lui ! le problème à trois corps coche haut la plume toutes les cases de ce qui fait, à mon humble avis, un excellent roman de science-fiction : une prémisse qui soit plausible mais aussi stimulante, c'est-à-dire avec le potentiel de nourrir une bonne intrigue et de sonder des dilemmes intéressants. Il y a souvent une tension entre les deux, un équilibre délicat à trouver entre crédibilité et originalité de l'univers. Rarissime, donc, de voir ces qualités aussi parfaitement réunies qu'ici.

Liu Cixin n'y va pas par quatre chemins : son hypothèse repousse toutes les limites du concevable, faisant vaciller jusqu'aux propriétés les plus élémentaires de la matière. Et pourtant, tout se tient, on ne doute pas un seul instant en dévorant d'un trait les 500 pages de ce premier volet.

Comment fait-il ? L'auteur tire partie d'un art inouï de la description (de l'académie nationale des sciences à la base militaire classée et aux autres lieux intrigants du roman, on s'y croit) et surtout d'une construction magistrale. le roman part d'un propos réaliste ancré dans la Chine maoïste pour ensuite opérer une hallucinante série de basculements (le mot est faible) qui nous font fluidement glisser, par paliers, dans une autre dimension avec, à chaque fois, une dose savante de révélations qui font monter la tension.

Les aller-retours entre présent et flashbacks permettent de varier les perspectives sur le scénario qui se dessine, alternant roman historique, fable science-fictionnelle, enquête policière et méditation sur la civilisation, les tensions entre science et politique, les dérives humaines et les dégâts infligés notamment à notre planète – dont on se dit d'ailleurs, à lire ces pages, qu'on oublie trop souvent qu'elle est ce que l'humanité a de plus précieux. C'est vertigineux, tour à tour terrible et drôle, avec un soupçon de poésie.

Hâte de découvrir comment le tome 2 exploitera la sidérante expérience de pensée qui se profile au crépuscule du tome 1 !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          7021


critiques presse (4)
Syfantasy
21 février 2024
"Le Problème à Trois Corps" est une épopée de science-fiction fascinante qui mélange habilement des thèmes philosophiques, scientifiques ou encore politiques, offrant une réflexion sur la nature humaine et notre place dans l'univers. Lauréat du prix Hugo du meilleur roman en 2015, il fera de Liu Cixin le premier auteur asiatique à recevoir cette distinction.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Bibliobs
19 février 2024
Cette trilogie – digne héritière des grandes séries d’Asimov – a plusieurs caractéristiques. La première, c’est qu’elle émane d’un auteur chinois lu et recommandé par Obama, ce qui a suffi à sa promotion. La deuxième, c’est que, bien que publiée en 2008, elle est imprégnée de l’esprit de la vieille SF américaine, ce qui lui donne un fumet vintage très agréable en ces temps troublés. La dernière, c’est qu’elle interroge ces dits temps troublés.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
SciFiUniverse
23 janvier 2020
Le roman offre donc une lecture dépaysante mais au rythme très lent. Au final, ce premier roman fonctionne en tant que prélude aux deux tomes suivants, La forêt sombre et La mort immortelle. A suivre, donc.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Telerama
23 novembre 2016
Intelligente et crédible, sa tentative de conquête extraterrestre est à l'exact opposé d'un Independence Day.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
Mike, je vais te raconter comment les dinosaures se sont éteints. Un astéroïde a percuté la Terre, le monde est devenu un océan de flammes, puis a sombré dans une très longue obscurité glaciale… Une nuit, tu t’es réveillé d’un cauchemar, tu m’as raconté que tu avais rêvé que tu vivais à cette époque terrifiante. Je vais te dire maintenant ce que j’aurais voulu te dire à l’époque : tu aurais été chanceux de vivre à la fin du crétacé, car notre époque actuelle est encore plus effrayante, les espèces vivantes terrestres disparaissent bien plus vite que pendant le crétacé tardif. La vraie extinction de masse, elle a lieu maintenant ! Fiston, ce que tu as vu aujourd’hui n’est rien, ce n’est qu’un épisode minime dans une gigantesque tragédie, nous pouvons nous passer d’oiseaux de mer, mais nous ne pouvons pas nous passer du pétrole. Peux-tu seulement imaginer un monde sans pétrole ? Tu vois cette belle Ferrari que je t’ai offerte en cadeau d’anniversaire l’an dernier et que je t’ai promis que tu pourrais conduire après tes quinze ans ? Sans pétrole, ce n’est qu’un vulgaire tas de ferraille, tu ne pourrais jamais la conduire. Si tu veux rendre visite à ton grand-père, il te suffit de prendre mon jet privé et tu traverseras l’océan en une petite dizaine d’heures seulement. Sans pétrole, tu devrais prendre un voilier et tanguer sur les flots pendant un mois… Ce sont les règles du jeu de la civilisation : s’assurer tout d’abord de la survie de l’espèce humaine et lui garantir une vie confortable. Tout le reste est secondaire.
Commenter  J’apprécie          140
J'avais si froid, et cette solitude... Je ne saurai la décrire. Quelquefois, après le travail, je levais les yeux au ciel en m'imaginant que le tapis d'étoiles était un désert scintillant et que j'étais une orpheline abandonnée en plein milieu de ce désert... Comme je te l'ai déjà dit, j'avais le sentiment que la présence de la vie sur Terre était le plus grand de tous les hasards de l'univers, que l'univers était un palais vide, habité par une seule petite fourmi : l'espèce humaine.
Commenter  J’apprécie          430
Ye Zhetai avait survécu à la Révolution culturelle jusqu’à ce jour et il en était toujours à la première étape : non seulement il refusait de reconnaître ses crimes, mais il ne s’était pas donné la mort et n’était pas devenu insensible aux accusations portées contre lui. Lorsque le professeur de physique arriva à la barre, l’expression dans son regard disait clairement : Alourdissez encore ma croix ! Mais si le fardeau que les gardes rouges lui faisaient porter était en effet écrasant, ce n’était pas une croix. Les personnes condamnées à des séances de critique publique devaient en temps normal être coiffées d’un haut chapeau tressé en bambou, mais le sien était en acier soudé. Il portait aussi une pancarte sur sa poitrine, pas en bois comme d’ordinaire, mais une plaque en fer qui n’était autre que la porte du four de son laboratoire, barrée en diagonale d’une grande croix rouge et sur laquelle était écrit son nom en caractères noirs clinquants.
Commenter  J’apprécie          202
Ye Wenjie n’avait qu’un seul mot pour décrire la déforestation dont elle était témoin : “folie”. Les hauts et nobles mélèzes de Dahurie, les pins sylvestres à feuilles persistantes, les gracieux bouleaux de Mandchourie, les trembles qui touchaient les nuages, les sapins de Sibérie, les bouleaux noirs, les ormes des montagnes, les frênes de Mandchourie, les chosenias, les chênes de Mongolie : ils coupaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Les tronçonneuses fondaient sur les arbres comme un essaim de criquets d’acier. Partout où étaient passées les unités du Corps, il ne restait plus qu’un parterre de souches.
Commenter  J’apprécie          266
En Chine, toutes les pensées libres et contestataires après avoir pris leur envol, finissent toutes un jour ou l'autre par s'écraser sur le sol, car la gravité de la réalité est trop lourde.
Commenter  J’apprécie          8612

Videos de Liu Cixin (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Liu Cixin
Le Problème à 3 corps | Bande-annonce finale VF| Netflix France
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (5654) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4799 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..