(ma note vaut autant pour ce tome que pour la saga entière)
Ce fut laborieux. Même s'il y a une nette amélioration d'un bout à l'autre de la saga, le style narratif de
Cassandra Clare reste… agaçant. J'ai jamais autant levé les yeux au ciel qu'en lisant cette saga.
Deux questions, d'apparence opposées, partagent leurs réponses : pourquoi je me suis infligé ça, et si c'était si terrible pourquoi une note si charitable ? La réponse tient dans mon parcours, et celui de l'auteure. J'ai découvert le film puis la série de Freeform achevée par Netflix, et j'ai vraiment adoré. Ensuite j'ai lu Les Origines, l'histoire de Tessa Gray, et je suis tombé amoureux de l'univers (et un petit peu de Tessa aussi, j'avoue).
Pour les livres, on m'avait prévenu, mais il fallait que je lise la saga originale non tronquée, non adaptée. Oui, on m'avait prévenu que c'était la première saga d'une journaliste un peu rêveuse, qui n'avait au début pas vraiment trouvé son style. Style lourd, donc. Mais on ne m'avait pas prévenu que l'autrice, à plus de 30 ans, revivait son adolescence par procuration, à travers une version idéalisée d'elle-même qui côtoie de beau gens bons, et de laids gens méchants. le Bien contre le Mal, les Anges contre les Démons… on n'était pas obligés de rajouter dix couches de manichéisme.
Alors outre que ce tome est clairement le meilleur de cette saga, pourquoi cette note généreuse pour ce que j'en dit ? Pour la série TV, précisément. La série, c'est la consécration dans des mains de scénaristes experts d'un univers savamment construit, de personnages plus profonds qu'ils n'y paraissent, d'une cohérence générale admirable pour un tel monolithe. Alors voilà. Pour moi, cette saga est un brouillon. La série (et à moindre mesure le film) démontre son plein potentiel. et Les Origines démontrent le plein potentiel de l'autrice.
Je ne relirai jamais cette saga, je le dis tout de go. Mais maintenant que je l'ai finie, j'ai envie de recommencer la série. J'ai envie de lire la suite, à Los Angeles. J'ai même envie, dans un futur moins proche, de relire Les Origines. Je pense même jeter un oeil aux chroniques de Magnus Bane. Je repose ce brouillon, je lui donne une tape compatissante, et je lui tourne le dos sans tourner le dos à l'univers des Chasseurs d'Ombres.