Ouvrir un livre de
Philippe Claudel est pour moi la promesse d'un grand bonheur littéraire.
Une fois de plus l'auteur de m'a pas déçue. Dès les premières pages j'ai succombé au charme de cette écriture si fluide qu'elle semble couler d'une source intarissable.
Après l'échec commercial d'un de ses films, le narrateur part pour l'Indonésie où il découvrira un bien étrange rituel.
Au pays Toraja, un arbre mystérieux sert de sépulture aux jeunes enfants, se nourrit de leurs âmes et les portent vers le ciel.
De retour en France, l'auteur est confronté à la mort d'Eugène, son meilleur ami et producteur, victime d'un « vilain cancer ».
A travers ces deux évènements,
Philippe Claudel s'interroge sur la mort, mais aussi sur le vieillissement et la fragilité de l'existence.
Avec son écriture évocatrice, il nous livre le souvenir de son amitié avec Eugène source de joies infinies mais nous parle aussi de ses amours passées et présentes.
Des rencontres émouvantes jalonnent ce récit, notamment celle avec
Michel Piccoli pressenti par le narrateur pour un rôle dans son prochain film. Et surtout l'évocation de
Milan Kundera, auteur préféré d'Eugène, croisé dans un café dans une ultime rencontre.
Bien que la mort soit omniprésente, «
l'arbre du pays Toraja », n'a rien de morbide, bien au contraire.
Ces pages sont habitées d'amour, d'amitié, de vie, d'espoir. Il y est aussi beaucoup question d'art, de création artistiques et de la place que tient la littérature dans la vie de l'auteur.
« La littérature parvient à rendre la vie plus vivante, à la réanimer, à chasser en elle, et pour un temps donné, hélas, ce qui la ronge, la mine et la détruit. »
Cette citation me paraît la meilleure des conclusions.