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3,66

sur 570 notes
L'arbre du pays Toraja, en Indonésie qui donne son nom au titre du roman de Philippe-Claudel est une sépulture. On y dépose les corps des très jeunes enfants décédés dont on referme les trous avec des branches. le temps passe....." Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée".
Le voyage vers l'au- delà peut commencer.....
Ainsi, le héros du roman de Philippe Claudel, cinéaste, entre ses pages recèle dans sa chair lui aussi, la mort prématurée de son meilleur ami, Eugène, producteur disparu aprés un " vilain cancer".
La semaine précédant le décès d'Eugene, le metteur en scène lui avait raconté l'histoire de-Larbre-du-pays Toraja.




Profondément choqué par cette disparition, le narrateur entreprend une série de recherches sur l'appréhension de la maladie, la dégradation des corps, la jeunesse, le vivant, le remords, le temps car lui même vieillit.....il plonge en lui- même, éprouve son chagrin, rumine des interrogations, ressaisit ses souvenirs, ceux de ses amis défunts , les souvenirs blessés .....
"Toute beauté s'épanouit à l'ombre du danger dernier". " Ce n'est pas la mort qui est difficile mais le mourir". " La mort fait de nous tous des enfants". " le chaos de la mort bouleverse à chaque phase du jeu".
Le narrateur discutera de la maladie avec un médecin- une jeune femme-Elena dont le parfum le séduira, ils deviendront amants, ce qui ne sera pas facile pour lui, qui, s'il est divorcé de Florence est resté très proche d'elle : deux beaux portraits de ces deux femmes belles et sensibles .....belles au bon sens du terme...
Au coeur de ce livre magnifique à l'écriture touchante, lumineuse, profonde, sublime sur le temps qui passe, la litterature : "Combien la litterature parvient à rendre la vie plus vivante, à la réanimer, à chasser en elle, et pour un temps donné, hélas, ce qui la ronge, la mine et la détruit " p135
"Vivre en quelque sorte c'est savoir survivre et recomposer p47." "Capturer une conversation interrompue....l'amitié des mots ".
L'on côtoie Milan-Kundera/,Marcel-Proust, Mario Rigori Stern, Côté cinéma, Sautet, Leone, Sorrentino.....Côté musical The Rolling Stones, Beth Gibbons...
Cette trame poignante, ces méditations lancinantes, ce désarroi, cette force profonde qui portent l'arbre du pays Toraja



nous donnent à réfléchir intensément, expriment la force miraculeuse de cette volonté de survivre.
Le vieillissement des corps, l'adieu au monde, la création ne sont que les différents masques d'une expérience qui s'appelle La Vie , encore faudrait - il définir ce qu'est vraiment la vie.....Quel est le plus haut degré du vivant?
Un très beau texte profond dont on désirerait citer nombre de passages encore et encore.....dont on se souviendra longtemps .
Une ode pudique et lumineuse à la vie, au vivant , au survivant, à l'amitié , à l'usage de la vie et à l'amour....
Sublime! À lire absolument!
Bravo au Lorrain Philippe Claudel,! Merci à Reine qui se reconnaîtra !

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La première page de couverture de ce livre est très belle. Les feuilles de cet arbre du pays Toraja sont comme un symbole de vie, un renouveau, un espoir.

C'est ainsi que j'ai envie de voir ce roman dans lequel le narrateur, cinéaste écrivain, parle beaucoup de la mort.
Celle de son ami Eugène, producteur de films. Celle de sa fille morte née. Celle de sa vie passée, aussi...

L'arbre du pays Toraja est un arbre particulier. " C'est une sépulture réservée aux très jeunes enfants venant à mourir au cours des premiers mois. [...] Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance des arbres."

Ainsi, la vie se nourrit de la mort. Et la mort de la vie...

De son écriture délicate et très intimiste, Philippe Claudel, à travers le personnage de ce cinéaste nous fait sans doute partager ses propres interrogations face à la mort, sa façon à lui de l'aborder.
Il n'y a rien de triste dans ce livre mais on y perçoit beaucoup de nostalgie. Entre la douceur des souvenirs et la tendresse d'un amour naissant et bien présent, le narrateur nous emmène sur un pont bien fragile, qui est propre à chaque existence. Un pont qui relie le passé et l'avenir, qui fait de nous ce que nous sommes, qui nous montre à quel point la vie est vulnérable mais tellement précieuse.
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A mi-chemin entre roman et essai, ce livre riche, profondément humain, sensible, entre en résonance avec les questions existentielles que nous nous posons tous.

La trame romanesque est finalement très mince: un cinéaste cinquantenaire, à la suite de la mort de son ami et producteur, Eugène, s'interroge sur lui même et change son regard sur le monde, évolue aussi intérieurement.

Mais autour de ce petit noyau de vécu individuel, l'auteur enroule en cercles concentriques des réflexions sur des thèmes essentiels, universels : la vie et sa soeur siamoise, la mort, l'amitié, ce lien si fort et indispensable, l'amour, aux multiples facettes...

Quelques phrases m'ont séduite, car elle développent une image humaniste à laquelle j'adhère.

Beaucoup m'ont émue, car chargées de tellement de sentiments que nous partageons tous, et si justement transcrits.

Certaines m'ont transpercée, meurtrie, réveillant en moi des douleurs intimes liées à la perte d'êtres chers.

L'image de l'arbre qui enserre en ses bras les petits corps morts est magnifique, réconfortante...


Vous l'aurez compris, ce livre m'a touchée en profondeur, merci à Philippe Claudel de nous rappeler, avec toute la délicatesse qui le caractérise, que même si la mort est au coeur de la vie, l'instinct vital doit triompher en nous...toujours.
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Ouvrir un livre de Philippe Claudel est pour moi la promesse d'un grand bonheur littéraire.
Une fois de plus l'auteur de m'a pas déçue. Dès les premières pages j'ai succombé au charme de cette écriture si fluide qu'elle semble couler d'une source intarissable.
Après l'échec commercial d'un de ses films, le narrateur part pour l'Indonésie où il découvrira un bien étrange rituel.
Au pays Toraja, un arbre mystérieux sert de sépulture aux jeunes enfants, se nourrit de leurs âmes et les portent vers le ciel.
De retour en France, l'auteur est confronté à la mort d'Eugène, son meilleur ami et producteur, victime d'un « vilain cancer ».
A travers ces deux évènements, Philippe Claudel s'interroge sur la mort, mais aussi sur le vieillissement et la fragilité de l'existence.
Avec son écriture évocatrice, il nous livre le souvenir de son amitié avec Eugène source de joies infinies mais nous parle aussi de ses amours passées et présentes.
Des rencontres émouvantes jalonnent ce récit, notamment celle avec Michel Piccoli pressenti par le narrateur pour un rôle dans son prochain film. Et surtout l'évocation de Milan Kundera, auteur préféré d'Eugène, croisé dans un café dans une ultime rencontre.
Bien que la mort soit omniprésente, « l'arbre du pays Toraja », n'a rien de morbide, bien au contraire.
Ces pages sont habitées d'amour, d'amitié, de vie, d'espoir. Il y est aussi beaucoup question d'art, de création artistiques et de la place que tient la littérature dans la vie de l'auteur.

« La littérature parvient à rendre la vie plus vivante, à la réanimer, à chasser en elle, et pour un temps donné, hélas, ce qui la ronge, la mine et la détruit. »

Cette citation me paraît la meilleure des conclusions.

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A partir d'un rite funéraire du pays de Toraja dans les îles Sulawesi et de la perte d'un ami, Philippe Claudel nous convie dans un essai philosophique, à réfléchir sur la fragilité de la vie, à méditer sur l'amitié et la mort.
Ainsi, chez les Toraja la mort est très présente au quotidien, certaines cérémonies funéraires sont très symboliques, les corps des bébés sont déposés dans le tronc d'un arbre qui en grandissant les avale et les porte ainsi vers le ciel. La symbolique est forte, le monde vivant qui se mêle intimement au monde des morts, dans la vie nous pouvons être cet arbre pour ceux que nous avons aimé et qui ont disparu, la vie est fragile certes, mais, nous pouvons abolir les frontières entre vivants et morts. «Nous autres vivants sommes emplis par les rumeurs de nos fantômes».
Même s'il parle de la maladie et de la mort, ce livre est une célébration de la vie il apporte quelques réponses à nos interrogations, comment continuer à vivre après un deuil ? La belle image du rite des Toraja est un sacré trésor !
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Réflexions sur la vie et la mort
L'arbre du pays Toraja mêle méditations et réflexions sur la vie et la mort. Les événements déclenchent des questionnements sur l'existence, le temps qui passe, l'âge qui arrive. Même si la progression narrative n'a rien de captivant, j'ai aimé ce livre à l'écriture fluide et aux thèmes universels.

Les Toraja vivent sur l'île de Sulawesi (Indonésie). La mort fait tellement partie de la réalité pour cette tribu, qu'ils consacrent plusieurs jours, voire plusieurs semaines aux funérailles. Celles des enfants sont très particulières.
Le ton est donné, la mort est présente dans ce roman. le meilleur ami du narrateur, celui à qui il racontait tout, ses espoirs, ses projets, vient de mourir.

Il ne se déroule pas grand-chose dans ce livre, c'est pourquoi je ne peux vous en dire plus sans trop en dévoiler. Événements et réflexions sont indissociables. Et ce qui se produit est intense, déclenche les raisonnements de l'auteur

Lien : https://dequoilire.com/larbr..
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Mais que ce texte est triste. Il n'y est question que de la mort, sans espoir, avec plein de regrets.
La mort.
La mort prévisible du père, celle, terrible, de jeunes camarades de montagne, celle questionneuse de son meilleur ami, La mort, presque là, de la mère, celle encore de réfugiés syriens a Lampedusa.

Non j'exagère, on y parle aussi d'amour avec un tout petit « a ». de sentiments non partagés, de corps interchangeable et malmenés.

Comment croire que ce texte autobiographique soit si sombre que ça, sans finesse, sans états d'âme, inintéressant ?
Comment un homme ayant écrit « les âmes grises, «la petite fille de monsieur Linh » ou « le rapport de brodeck » - que j'emporterais volontiers dans mon arche de Noé - a-t-il pu rédiger quelque chose d'aussi……décevant ?


Bon, il y a quand même du fort, du très fort : l'immense amitié qu'il éprouvait pour Eugène. Une amitié qui bouffe tout, enlaidissant le reste, comme pour forcer le contraste de façon très dérangeante.

Et puis, au bout du compte, il y a le dernier couple de pages, sublime d'espoir face à la mort qui approche : ce vieillard dont le regard chaloupe d'un gisant de marbre, dont il se sent proche, vers une jeune et belle future maman.

Mais lire tout ça pour en arriver là m'a été vraiment pénible et incompréhensible.
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Une très belle couverture pour ce nouveau roman de Philippe Claudel et un titre qui fait rêver.

Philippe CLAUDEL est un de mes auteurs préférés, lorrain comme moi. Alors vous pensez bien que je me suis précipitée pour lire son nouveau roman.

Je l'ai lu, il y a déjà quelque temps, en fait à sa sortie. Mais… Je n'arrivais à exprimer ce que je ressentais. Je n'étais pas à l'aise.

Après réflexion, je réussis aujourd'hui à mettre des mots sur mon ressenti.

Ce livre nous parle de la façon dont le peuple Toraja, sur l'île de Sulawesi, honorent leurs morts.

Il parle de la mort d'un être cher à l'auteur et de ses états-d'âme. Bon, pourquoi pas. Philippe CLAUDEL se cherche, se pose des questions. Il parle également de ses amours, du temps qui passe. Je trouve cependant que Philippe CLAUDEL s'apitoie un peu trop sur lui. Je trouve ça lourd.

Et de plus quelle est la part de roman et la part d'autobiographie ?

Ce livre ne m'a pas convaincu. Dommage, mais ce n'est que partie remise.
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L'auteur nous parle de la mort de son ami et producteur ,Eugène ,qui pensait avoir vaincu le cancer en deux coups de cuillère à pot mais ,disparu des poumons, il est revenu se loger pernicieusement dans les os.L'arbre du pays Toraja est un arbre où l'on dépose les enfants morts dans une cavité creusée qui au fil du temps se referme sur ces corps et permettent aux enfants d'atteindre les cieux au fil de sa croissance .Un bon roman.
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L'arbre du pays Toraja est l'arbre qui cache une forêt de poncifs éculés sur l'amour, l'amitié, la mort.
Pourtant, l'arbre du pays Toraja, en Indonésie, offrant une sépulture destinée aux très jeunes enfants, dès les premières lignes de ce roman, pouvait être une métaphore subtile et délicate du long travail de deuil d'un cinéaste confronté au douloureux décès de son meilleur ami et producteur.
« Une cavité est sculptée à même le tronc de l'arbre. On y dépose le petit mort emmailloté d'un linceul. On ferme la tombe ligneuse par un entrelacs de branchages et de tissus. Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance de l'arbre. »

J'ai pensé en découvrant cette magnifique tradition à L'arbre sans fin, un superbe album de Claude Ponti, abordant avec poésie et imagination le thème du deuil à travers l'histoire d'une petite fille bouleversée par la mort de sa grand-mère. J'étais enthousiaste à l'idée de découvrir la suite de ce récit largement autobiographique.
Pourtant je dois avouer que je me suis ennuyée en lisant ce livre sans style, sans relief. Je l'ai lu jusqu'au bout par fidélité à l'auteur de La petite fille de Monsieur Linh, Les âmes grises, Le rapport de Brodeck, Parfums… mais je commence déjà à l'oublier.
Un rendez-vous manqué, mais pas le dernier, j'en suis sûre.
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