Les âmes grises

J'ai bien aimé ce roman mais je suis un peu moins enthousiaste que certains lecteurs.
L'écriture est très belle et j'ai beaucoup apprécié le style même si parfois je me suis un peu perdue dans certaines descriptions.
Par contre, je n'ai pas aimé le coté noir de ce livre : l'histoire se situe en pleine guerre 14-18 certes mais j'aurai apprécié un peu plus de sentiments.

Ce livre, il était dans ma PAL depuis un moment. Pourquoi ? Je ne sais plus.
Quoiqu'il en soit, je viens d'en tourner la dernière page.
On y découvre l'histoire de quelques personnes dans un petit village français lors de la 1ère guerre mondiale, mais en dehors de cette guerre.
Cette histoire sent la vieille France, elle sent la naphtaline comme si on ouvrait une vieille armoire. Ici, c'est des histoires de village qui remontent à la surface, c'est des "on-dit", des suppositions, des "non-dit", des regrets, des aveux…
C'est un autre temps, quelque part…
Ce livre est un peu comme le titre : gris !
Je n'ai pas adoré, j'ai lu comme on regarde un vieux film un peu amer !
L'écriture de Philippe Claudel est en revanche très belle, on en redemande. Des détails, des descriptions, une très belle littérature française.

Je me sens presque gênée, mais voilà je ne déborde pas d'enthousiasme pour ce texte.
Je l'ai trouvé très lent. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire contée. Je n'ai pas accroché aux personnages, aucun ne m'a émue.
La description de la société pendant la guerre m'a davantage intéressée. Mais de là à mettre "meilleur livre de 2003" sur le bandeau du roman.....

Une histoire froide, située en France pendant la Première Guerre mondiale. C'est une histoire qui se déroule dans le monde bourgeois dans une petite ville auprès du front. C'est une histoire d'un meurtre d'un enfant, d'une investigation criminelle sans fin satisfaisante, d'un policier impuissant, d'un décès d'une épouse et des remords, d'un suicide d'une jeune femme et finalement d'un autre meurtre d'un autre enfant. Les mondes littéraires de l'écrivain Philippe Claudel sont froids et tristes (Claudel est aussi l'auteur du livre « le rapport de Brodeck »).
L'histoire est racontée par le policier qui doit résoudre le meurtre d'un enfant. Il décrit rétrospectivement les événements de la période 1914-1918 environ dix ans plus tard. Les personnages impliqués dans l'investigation sont déjà tous morts. Il raconte la vie des notables de sa ville, des notables qui étaient - encore - très puissants durant la première partie du XX siècle.
C'est un peu difficile de déterminer exactement le thème de ce livre. Il y a le thème de la séparation des classes sociales avec l'injustice et l'inégalité de ce temps. Or, il y a aussi le thème de la solitude et d'autres émotions amères. Donc, c'est un thème général de la vie, de la force morale de la société française au début du XXe siècle dans une petite ville pendant un temps très difficile de la guerre. le thème du livre n'est pas la guerre. La guerre dans l'histoire, elle est là, elle complique un peu les affaires, elle a une certaine influence sur les événements et il y a les blessés et les morts inévitables, mais la guerre n'est pas vraiment essentielle pour les développements.
J'ai lu ce livre directement après avoir fini cet autre livre connu de Philippe Claudel, « le Rapport de Brodeck », qui a été publié quatre ans plus tard. Les livres sont un peu ressemblants avec leur protagoniste impuissant dans un monde froid et déprimant. Or, « Les âmes grises » ne m'ont pas plu tellement comme « le rapport de Brodeck ». Je trouve ce livre moins captivant, l'intrique moins intéressante et le protagoniste moins sympathique. Pour moi, c'est la créativité de cet autre livre de Claudel qui manque un peu ici. le livre a gagné le prix Renaudot en 2003.

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Hiver 1917, autour du meurtre de Belle de jour, petite fille de 10 ans, retrouvée étranglée, Philippe Claudel évoque par bribes et retours vers le passé, l'enquête et surtout les personnages, témoins et acteurs de la tragédie. Par le biais du narrateur qui a participé à cette enquête, c'est l'ensemble des notables qui est analysé, au travers des relations collusions et corporatisme dans le contexte de la guerre mettant en exergue leur nature humaine, leur âme grise...

Déception après la lecture Les âmes grises ...si j'ai aimé le style de Philippe Claudel qui sait en quelques mots brosser les personnages et les situations, j'ai moins adhéré au manichéisme dont il fait preuve en décrivant cette petite bourgeoisie de province qui se serre les coudes suite à un évènement dramatique; certes il devait y avoir (et peut-être encore aujourd'hui) beaucoup de compromission dans le milieu des notables mais j'ai trouvé que le trait était vraiment forcé, avec d'un côté les pourris, très pourris et les autres qui subissent et j'ai trouvé que Philippe Claudel projetait une mentalité contemporaine dans une époque (la guerre) où les soldats sont très respectés (quand notamment il remet en cause des cérémonies organisées pour le 11 Novembre qui au sortir de la guerre étaient une façon d'exorciser la douleur sans remise en doute de leur rôle).
Une lecture en demi-teinte, loin de l'enthousiasme d'un grand nombre de critiques....

Ce roman m'a un peu laissé sur ma faim, je pensais qu'il était principalement basé sur le meurtre de la fillette et donc sur l'enquête permettant de retrouver le coupable, mais non, Philippe Claudel a plutôt voulu nous montrer l'état d'âme des gens au moment de la première guerre mondiale, d'où d'ailleurs le titre du livre quand on y réfléchit bien.
Cette guerre qui dans les campagnes comme ailleurs a malheureusement fait beaucoup de victimes du côté des soldats mais également du côté des civils qui se sont souvent retrouvés pris de folie.
La plume de Philippe Claudel n'est pas désagréable, j'ai d'ailleurs découvert cet auteur avec ce livre, mais j'ai moins aimé le fait qu'il passe d'une époque à une autre sans prévenir le lecteur, ce style ne me gêne pas, mais j'aime être avertie et savoir à quelle période de l'histoire j'en suis.
L'histoire m'aurait sûrement plu davantage si je ne m'étais pas attendu à lire un policier mais plus un roman dramatique.

J'ai vraiment appréciée la qualité d'écriture de l'auteur dont j'avais déjà lu La petite fille de Monsieur Linh. Je n'ai pas du tout réussi à rentrer dans cette lecture, pourtant dès le début on assiste a un évènement tragique avec la mort d'une petite fille.

Le fond de trame sur la guerre est également une séquence émouvant ainsi que la partie correspondance de lettre qui vient à la fin du livre.

Mais malheureusement je n'ai pas adhéré à cette lecture tout au cours du livre et je suis vraiment passé à côté malgré le style vraiment très beau de Philippe Claudel.

Je crois sincèrement que je suis passé à côté de cette histoire... je n'ai pas trop compris où Claudel voulait nous mener quelques fois.. J'ai misé sur le 4e de couverture très alléchant... je croyais que cette enquête pour la mort de la petite Belle de jour allait prendre plus de place... Mais j'ai trouvé que c'est plutôt le quotidien de ce village, qui était mis en avant plan, avec tous ces personnages, parfois plus grands que nature, leurs secrets, leurs animosités, leurs interactions... Je ne regrette pas de l'avoir lu, mais je regrette encore moins qu'il ai été petit ce bouquin !

Dans un village de province, un matin glacial de 1917, une petite fille d'une dizaine d'année est retrouvée morte assassinée au bord d'une rivière. Ce crime sera dénommé "l'Affaire" avec un grand "A" par le narrateur et sera le fil conducteur de tout le livre.
Nous sommes tout de suite plongés dans l'histoire grâce au style de Philippe Claudel. Fidèle à lui-même, l'auteur fait des mystères sur le lieu où se déroule l'Affaire, le village n'est pas dénommé et la ville la plus proche se nomme "V". Les mystères continuent avec le narrateur, dont on apprend des bribes de sa vie personnelle tout au long du livre. Comment a-t-il réuni tous ces détails ? Qui est-t-il vraiment ? Philippe Claudel aime les mystères et adore que son lecteur avance dans le brouillard.
Bien sûr, "les âmes grises" renvoie au côté sombre de chacun d'entre nous et la question qui se pose est la suivante : quelle est la part d'âme noire qui se cache derrière l'âme en apparence blanche et pure du narrateur ?
A contrario, nous découvrons également dans le livre une âme a priori noire qui révèle un côté très touchant. Je pense que c'est la partie la plus intéressante du roman.
Bref, le monde n'est pas manichéen, une part de mal et de bien est en chacun de nous et ce court roman en donne une illustration assez bien ficelée.

Je vois ce roman comme une photo en noir et blanc, avec 3 jeunes filles en couleur, dont la luminosité va s'estomper au fur et à mesure de leur disparition. Il ne restera qu'un portrait amer d'une petite communauté villageoise complice. On retrouve l'atmosphère du roman de Louis Guillou, le Sang Noir, avec l'impact indirect mais très prégnant, de la guerre sur ceux qui n'y participent pas directement. Une belle écriture, très convaincante.