— La terre, bon Dieu, c’est comme un cheval, si tu fais amitié avec, tu peux en obtenir tout ce que tu veux. Seulement, faut jamais la forcer.
A force de vouloir toujours aller plus vite, c'est sa propre mort que ce monde fou finira par rattraper.
Le vent avait élimé par endroits le rideau gris du ciel. Un soleil tamisé désignait d’un rayon hésitant un point lointain sur la masse sombre de la forêt.
— Si tu sèmes ton blé, tu récolteras au moins de quoi pétrir ton pain. Si tu fais une terre, ton fils aura au moins ce bien qu’il agrandira. Si tu bâtis ta maison, les tiens auront un toit dont nul jamais ne viendra leur contester la propriété !
— Faut toujours qu’il y en ait pour faire les malins.
Les mères éplorée, voyaient à travers leurs larmes, à la devanture, des cinémas, le visage joufflu de Shirley Temple. Hollywood, continuer de fabriquer du rêve, et certains pauvres parvenaient encore à trouver quelques sous pour aller rêver en se chauffant dans les salles obscures.
un malheur n’arrive jamais seul,
Vu de dos, le prêtre ainsi accoutré semblait porter une culotte bouffante serrée aux genoux qui lui donnait l’air d’un clown en deuil.
Un mal sans médecin ni remède. On l’appelait la crise. Son nom était sur toutes les lèvres, en tête de tous les journaux ; refrain de toutes les radios, il communiquait la fièvre et donnait le frisson. Et pourtant, dans ce déclin, des enfants continuaient de naître, dont les mères amaigries se demandaient sous quel toit elles les abriteraient et de quel lait elles pourraient les nourrir.
— Tant qu’on peut rigoler, observa Martin, c’est que la vie vaut le coup d’être vécue.