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3,93

sur 250 notes
Voilà quelques semaines que ce petit livre, très agréable au toucher, m'a été envoyé par Libretto grâce au jeu Babelio. Je les en remercie.
Marthe vit dans une ferme isolée où la violence de son père n'a pas de limite. Porté par l'amour de sa mère et de son petit frère va l'aider à se construire mais les racines sont fragiles...
Nicolas Clément écrit d'une manière peu banale, tout en métaphores et en mélangeant les mots. Déroutant au départ, son style devient poétique et doux malgré la tragédie qui se joue sous nos yeux...
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Nicolas Clément use de la poésie, de la beauté des mots pour décrire l'ineffable, les coups, l'enfance volée, les vies détruites, l'éparpillement d'une famille composée de deux enfants « plus les parents ».

Marthe et Léonce feront tout pour protéger leur mère de la maltraitance de leur père, qu'ils subissent au quotidien. Mais le drame se produira.

Comment se reconstruire après un tel carnage ?

Une écriture qui claque, imagée, tellement belle, qu'elle rend encore plus indicible et forte cette histoire.

Ce roman ce lit en apnée tellement la puissance des mots égratigne le lecteur.

Encore une fois, merci à tous les Babelio(te)s qui m'ont donné envie de lire ce livre grâce à leurs critiques.
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Quelle baffe !! Vous prenez un petit bouquin qui sera vite lu ( 90 pages) et vous en prenez plein la tête tout au long de votre lecture.
On reste sans voix. Et comment bien parler d'un livre quand on est sans voix ?

C'est l'histoire de deux enfants à la vie fauchée, fauchée par la bêtise, la méchanceté, qui se traduisent toujours par la violence, cette arme des faibles.
Marthe écrit à son frère et, pour expliquer sa situation, décrit cette adolescence, cette découverte de la vie, donc de la mort, dans une langue étonnante, qui n'est que poésie. Il faut d'ailleurs lire ce livre en se libérant de la langue employée. Dans une interview, l'auteur explique que Marthe est au début en déficit de mots, donc qu'elle utilise certains mots à la place d'autres. Mais le récit pourrait être tellement violent qu'il vaut parfois mieux remplacer les mots. On comprend tout quand même !

Marthe a soif d'apprendre, est passionnée par la culture, les philosophes Grecs, et voudrait enseigner tout en traduisant Eschyle.
Une véritable fleur poussée sur un tas de fumier.
Et pourtant, elle va essayer de construire sa vie, en s'appuyant, malgré la violence qu'elle subit, sur l'amour de sa mère et de son frère, d'un petit ami, sur les animaux de la ferme, sur l'école.
Mais la vie en décide parfois autrement et Marthe devra subir son destin jusqu'au bout.

Un petit roman par la taille, presqu'une nouvelle, grand par l'intensité de son message, de son texte, de l'émotion qu'il suscite.
Ce texte est un « premier roman » ; il donne envie de découvrir ce que Nicolas Clément pourra écrire d'autre.
J'ai fait une découverte et je vous invite à faire de même..
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Je ne sais pas pourquoi, avant même de commencer ce livre, je savais que je l'aimerais.
On a parfois des intuitions, comme ça.
Et ce fut le cas, un véritable coup de coeur.
Quatre personnes dans une ferme.
Les parents et deux enfants.
Le père est violent, d'une violence inouïe.
Le trois autres se réfugient dans l'amour qu'ils se portent.
Marthe a sept ans au début de l'histoire, elle en a vingt à la fin.
Plus que l'histoire, douloureuse et tendre à la fois, c'est l'écriture qui est magique.
Quelle puissance dans le choix des mots,
quelle beauté dans la tournure des phrases
quelle poésie pour décrire l'horreur.
Peu de gens écrivent aussi bien, c'est très rare.
C'est un enchantement pour l'esprit, pour le coeur.
Un texte comme un poème, un long poème en prose.
Un livre à relire pour savourer toutes les choses qui ont du nous échapper,
parce que c'est riche, tellement riche des sensations, d'émotions.
Il y a tellement de phrases et de passages à relever, à admirer, à se souvenir.
Un pur moment de magie et de bonheur.
A lire et à relire, encore et encore
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Préface de ce livre écrite par Valentine Goby :

"Nicolas Clément crée rien moins qu'un territoire pour la beauté. C'est par la beauté qu'il nous tient, et non par le goût du malheur, du sang, du pire. C'est un tour de force."

- Grâce de ce roman, chaque image compte.

L'écriture de Nicolas Clément ne ressemble à aucune autre,
une pluie de velours entourée de ronces !

Une plaie à vif, qui mord et qui déchire,
douleur indicible de l'enfance brisée,
d'une maman massacrée,
d'un Papa qui ne sait parler qu'avec ses poings.

"J'avance dans le noir - j'ai dix huit ans".

" Je manque un peu de tout et ne rêve qu'en moitiés".

"Chaque sourire me sourient que la vie est bonne, qu'il ne faut pas toujours chercher à comprendre mais relever les coeurs tombés".(p.59)

Livre percutant comme un long et violent coup de poing !

Trente six chandelles qui brûleront la vie de Marthe à travers ses mots d'une musicalité nue et d'une puissance étincelante !

Bouleversant !

* pour finir, écrit dans Le Nouvel Observateur par Isabelle Monnin, ces mots :
"Sidérante, la langue de Nicolas Clément est d'une poésie de ronce".



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Attention, pépite ! Et dire que j'ai failli passer à côté de ce livre paru en 2014, couronné de quelques prix et fort heureusement replacé sous les feux des projecteurs grâce à sa parution en collection Libretto dont il porte haut les couleurs et le numéro 500. Petit par la taille, grand par l'émotion. Quatre-vingt pages de pure beauté au service d'un récit pourtant dramatique. Une langue inventive, des expressions qui surprennent et retournent. Une syntaxe vivante et poétique. Un petit bijou parfaitement ciselé.

C'est par la voix de Marthe que nous est contée cette histoire, à la fois si banale et si terrible. Marthe habite avec ses parents et son petit frère Léonce, aide à la ferme lorsqu'elle n'est pas à l'école et surtout, tente de protéger tant bien que mal sa mère de la violence de son père.

"Dans mon dictionnaire, je cherche la langue de Papa, comment la déminer, où trouver la sonnette pour appeler. Mais la langue de Papa n'existe qu'à la ferme, hélas. Il nous conjugue et nous accorde comme il veut. Il est notre langue étrangère, un mot, un poing, puis retour à la ligne jusqu'à la prochaine claque".

Dès le début, le lecteur est prévenu, c'est bien à un drame qu'il va assister. Marthe a 16 ans lorsque sa mère succombe sous les coups. Et que par chance, sa rencontre avec Florent lui apprend que les corps peuvent être doux aussi.

"La bouche de Florent descend le long de mes cheveux. Je cherche sur ses lèvres des parents qui s'entendent et se comprennent. Je dois puiser dans cet amour".

Florent et Eschyle sont les deux béquilles de Marthe. Deux promesses d'évasion, l'un avec son amour, l'autre par l'instruction et la connaissance. "J'apprendrai leur grec. J'irai sur l'agora. Athènes sera ma seconde école, ma classe après la classe, l'entrée de mon étagère haut placée".

Marthe déborde de l'amour qu'elle porte à Léonce, son petit frère et à sa mère disparue. Un amour qui cache à peine la haine envers son père désormais emprisonné. Quitter Léonce pour suivre Florent aux États Unis sera une déchirure nécessaire, une façon de se donner une chance d'écrire une nouvelle page.

"Son odeur sur mon ciré, son goutte-à-goutte dans mes veines, naît, parle, éclaire et va chercher".

Là-bas, loin de la ferme, la vie se fait plus légère, plus douce. Marthe étudie, aime, s'épanouit.

"Aujourd'hui, je n'étais pas heureuse sans savoir pourquoi. Demain, je le serai de nouveau sans savoir comment. Je rame, le bonheur est là".

Mais Marthe n'oublie pas. Et lorsque le passé la rappelle, elle ne peut faire autrement qu'agir.

La plume de Nicolas Clément n'est que beauté, sublimant le moindre espace de nature, faisant naître l'émotion à chaque phrase. C'est magnifique.

NB : un grand merci aux Editions Libretto et à Babelio pour cette découverte lors de la soirée de présentation du catalogue 2016. Ravie d'avoir fait le déplacement, rien que pour cette petite pépite !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Une enfance faite de violence et d'amour. La violence d'un père, quotidienne, insupportable. Il rentre et tabasse sa femme sous les yeux des enfants. La mère ne dit rien et subit en silence, les enfants Marthe et Léonce se réfugient auprès des animaux de la ferme familiale. Ils se serrent l'un contre l'autre dans la chaleur des bêtes.
Marthe la narratrice, nous raconte l'indicible, la peur, la brutalité d'un père, à laquelle elle semble répondre par l'immense amour qu'elle porte à son petit frère Léonce. Car le pire fait aussi parfois ressortir le meilleur.
Une prose poétique dans laquelle les phrases courtes, saccadées et parfois exemptes de ponctuation, laissent deviner avec sensibilité et pudeur la violence et les espoirs sous les non-dits et le drame constamment sous-jacent.
Le livre est magistral, lumineux, bouleversant, inoubliable. Un immense premier roman.
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Difficile de faire une critique quand tout a certainement déjà été dit sur ces pages. Encore plus compliqué après la préface de Valentine Goby qui a les mots justes pour exprimer ce qu'est ce livre.

Touché par la couleur de ce bouquet. Pourtant au départ, les parfums qui s'en dégagent ne m'attiraient pas du tout. Assez de misère au quotidien dans le monde pour ne pas chercher à en rajouter dans mes lectures mais là…
Nicolas Clément aborde la violence conjugale poussée à l'extrême en évitant le piège du pathos.
Pas besoin d'en rajouter pour qu'émotion et révolte envahissent le lecteur, les faits se suffisent à eux même.
Et puis il y a ce style, cette langue qui demande qu'on s'y arrête un instant pour en saisir toute l'essence. Oui, il y a de la poésie taille XL dans les mots adoptés par une enfant témoin et victime de cette violence. Là est toute la force du livre.
L'histoire est sans surprises (malheureusement pour les protagonistes) , on s'attend à ce que va être la prochaine page mais malgré tout, c'est une très belle rencontre.

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Dans « Sauf les fleurs », Nicolas Clément nous décrit l'histoire d'un drame qui se joue chaque jour dans une petite famille d'agriculteurs, où le père bat femme et enfants avec une violence inouïe. Marthe, la fille, raconte, avec ses mots à elle, son quotidien fait de peur et d'insécurité, où elle tente, du haut de ses douze ans, de protéger comme elle peut sa mère et son petit frère Léonce, jusqu'au drame…

Dans une langue extrêmement épurée, faite d'ellipses et de phrases tronquées, une langue amputée par la violence du quotidien et la peur de parler, de mettre des mots sur l'horreur, Nicolas Clément n'hésite pas à déstabiliser le lecteur tout autant qu'il le charme. Une langue pleine de poésie, qu'il faut apprivoiser et qui fait ressortir toute la force et le courage de la narratrice. Un premier roman bouleversant et saisissant !
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Je suis surprise qu'un si petit récit puisse être aussi fort et intense au niveau de l'histoire. Celle de Marthe et son frère Léonce qui vivent dans une ferme avec leur parents. La violence de leur père est omniprésente dans ce récit jusqu'au jour ou survient un drame.

Mais on assiste également à un début d' histoire d'amour entre Florent et Marthe.

Le récit est court et pourtant j'ai senti le besoin de lire celui-ci plutôt lentement pour bien imprégner du style d'écriture de l'auteur. Malheureusement j'ai eu un petit de mal avec celui-ci d'où ma note de 3/5.

Une jolie découverte tout de même.

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