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Citations sur The Girls (127)

Pauvre Sacha. Pauvres filles. Le monde les engraisse avec des promesses d'amour. Elles en ont terriblement besoin et la plupart d'entre elles en auront si peu. Les chansons pop à l'eau de rose, les robes décrites dans les catalogues avec des mots comme "coucher de soleil " ou "Paris". Puis on leur arrache leurs rêves de manière si violente : la main qui tire sur les boutons du jean, personne ne regarde l'homme qui crie après sa petite-amie dans le bus. Ma tristesse envers Sacha me nouait la gorge.
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La semaine prochaine, nous irions à l'aquarium voir les méduses ouvrir grand la bouche et s'esquiver dans leurs réservoirs illuminés, suspendues dans l'eau tels des mouchoirs fragiles.
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Mes parents n'étaient pas affectueux, et j'étais toujours surprise que quelqu'un puisse me toucher, m'offrir le cadeau de sa main sans y penser, comme on donne un chewing-gum.
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Ma mère disait que je ressemblais à ma grand-mère, mais cela me paraissait louche, un mensonge qui prenait ses désirs pour la réalité, destiné à donner un faux espoir. Je connaissais l’histoire de ma grand-mère, je la répétais machinalement comme une prière. Harriet, la fille du cultivateur de dattes, arrachée à l’anonymat confit d’Indio et conduite à Los Angeles. Sa mâchoire fuyante et ses yeux humides. Des petites dents, droites et légèrement pointues, comme un chat étrange et beau. Gâtée par le système des studios, se nourrissant de lait battu avec des œufs, ou de foie grillé et de cinq carottes, repas que j’avais vu ma grand-mère manger chaque soir de mon enfance. La famille terrée dans le vaste ranch de Petaluma après qu’elle avait pris sa retraite, cultivant des roses de concours à partir de boutures Luther Burbank et élevant des chevaux.
À la mort de ma grand-mère, nous étions comme un pays indépendant dans ces collines, vivant de son argent, même si je me rendais en ville à vélo. La distance était surtout psychologique. Adulte, je n’en reviendrais pas de notre isolement.
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Toujours ce même émerveillement devant Russell, cette certitude. J’étais jalouse de leur foi en lui, que quelqu’un soit capable de rapiécer les parties vides de votre existence et vous donner l’impression qu’il y avait un filet en dessous de vous, rattachant chaque jour au suivant.
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Pauvres filles. Le monde les engraisse avec des promesses d’amour. Elles en ont terriblement besoin et la plupart d’entre elles en auront si peu
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Tout ce temps consacré à me préparer, à lire des articles qui m'apprenaient que la vie n'était en réalité qu'une salle d'attente, jusqu'à ce que quelqu'un vous remarque, les garçons l'avaient consacré à devenir eux-mêmes.
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Pour lui, mon cerveau était un tour de magie mystérieux devant lequel il ne pouvait que s’étonner. Sans jamais se donner la peine de découvrir le tiroir caché.
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Le salon était vide quand je revins. La musique hurlait, une cigarette déversait un filet de fumée dans le cendrier. La porte vitrée donnant sur la baie était ouverte. Je fus surprise par la proximité de l'eau quand je sortis de la véranda, le mur de lumières floues : San Francisco dans le brouillard.
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Je sentais la haine durcir en moi et c'était presque agréable, tellement c'était énorme, pur et intense.
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