Paul -le frère- Elisabeth -la soeur- sont deux adolescents qui vivent avec leur mère mourante, dans une grande demeure héritée de feu son mari. Paul et Elisabeth entretiennent des rapports bien singuliers. Inséparables, ils vivent dans la même chambre et passent leur temps à s'invectiver et à jouer à des jeux insolites et provocateurs.
Après une blessure occasionnée lors d'une bataille de boules de neige dans son lycée, Paul doit rester alité sous la protection de sa soeur. Cette cohabitation troublante se poursuit après le décès de leur mère et le mariage d'Elisabeth avec un jeune et riche homme d'affaire au destin funeste. Les rejoignent dans la demeure, Gérard, le meilleur ami de Paul, et Agathe, rencontrée dans une agence de mannequins. Quand Elisabeth apprend qu'Agathe et Paul sont amoureux l'un de l'autre et souffrent en silence, la relation fraternelle se déchire peu à peu dans le huis clos de la chambre.
Dans cet environnement et cette ambiance sombres et pesants,
Cocteau nous entraîne dans le monde d'une enfance impitoyable, tragique, surréaliste, marquée par le rêve, la folie et l'amour passionnel. L'intrigue, les dialogues, les décors ont parfois un côté invraisemblable mais ils participent à notre entrée dans cet univers à la fois morbide, cruel et fantastique.
La langue de
Cocteau pour belle et précise qu'elle soit pour décrire les sentiments de ces enfants gâtés aux relations ambigües, m'a un peu ennuyée et agacée dans la 1ère partie du livre. Dans la 2° partie, la mécanique psychologique (digne d'une tragédie classique) s'installe, le rythme s'accélère, et happe davantage le lecteur. La fin est théâtrale.
A la fermeture du livre, même si le charme du texte n'a pas opéré à 100%, il fait naître néanmoins quelques interrogations sur un contenu, certes dérangeant. Lisez-le donc, ne serait-ce que par curiosité…
Une adaptation au théâtre (plus récente que l'adaptation de JP Melville -1950- pour le cinéma) correspondrait mieux à ce genre d'écriture, faite pour être vue-entendue-écoutée plutôt que lue…?!