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sur 1556 notes
Rosamond vient de mourir. Sa nièce, Gill, est chargée de retrouver une certaine Imogen à qui sont destinées 4 cassettes. Avec 21 photos, Rosamond raconte 3 générations de femmes confrontées au désamour et à la violence.
Une écriture agréable. Des destinées par des photos. Une intrigue sur l'intimité des femmes. Un roman qui se lit très vite, avec grand plaisir. On se laisse prendre par l'histoire même si la construction est faite de facilités.
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Étonnant, La pluie, avant qu'elle tombe. Ce que je prenais au début pour une simple astuce scénaristique - la division en 20 photos - s'est avérée progressivement être plus que la colonne vertébrale, l'âme du livre.

Je m'explique. D'abord par le côté voyeur qu'elle donne au lecteur. Écouter cette vieille dame raconter sa vie à une personne absente et mystérieuse enlève, en quelque sorte, une légitimité à prendre connaissance de son histoire. Et puis on (et par on j'entends je) se dit que finalement on n'est pas le seul à écouter/lire cette histoire, et que même si c'est la vie d'une vieille anglaise, c'est quand même bien intéressant tout ça (oui c'est bizarre mais c'est dire combien je me suis pris au jeu).

L'autre point que j'ai adoré tourne aussi autour de ces photos. Faire décrire des photos, vraiment décrire, concrètement, en vue d'aider quelqu'un, et pas décrire pour le plaisir d'envolées lyriques (non je n'ai rien contre les descriptions, merci de demander), bref faire décrire ces photos donne une authenticité formidable à l'histoire et à l'histoire dans l'histoire. Rosamond qui se reprend, qui digresse, qui s'arrête à cause de tous ces souvenirs remontant à la surface,... tout ça est tellement vivant...

Et enfin, ce qui, bizarrement, m'a touché, c'est qu'au fond la destinataire, la vraie, la seule et l'unique reste... absente. Hors du regard des autres si je puis me permettre. Et tout ça est d'une poésie, d'une authenticité et d'une construction formidables. Ce qui n'empêche pas de dérouler une fresque familiale, oscillant entre psychologie (fine) et sentiments mais sans la patte humour habituelle de Jonathan Coe.

Et le plus beau dans tout ça, c'est qu'on a affaire à une histoire simple ( l'histoire n'est pas simple, m'enfin ça ne déborde pas de quiproquos, poursuites en voitures et twists divers) racontée par une personne à la fois extérieure et partie prenante de l'histoire qu'elle raconte, avec tout ce que cela implique de recul et de subjectivité mêlés.

Allez, honnêtement, il y a quand même eu un petit, léger bémol de rien du tout. Il m'a fallu quelques photos avant d'être pleinement conquis par l'histoire. La partie enfance de la narratrice m'a un peu moins captivé que les autres.
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En parcourant les quatre-vingt-dix-neuf critiques de ce livre, pour la plupart très enthousiastes, j'ai pensé devoir faire un petit contre point car je n'ai malheureusement pas été transporté par ce livre. La thématique est celle des secrets de famille, des transmissions inter-générationnelles. Un thème intemporel et qui peut être traité de mille façons. Un thème cependant peu original et qui demande donc maîtrise et caractère pour avoir une chance de marquer et surprendre. Jonathan Coe a choisi d'aborder ce sujet au travers de la description de 20 photographies qui s'étalent sur presque un demi siècle. Ces vingt photographies nous sont contées par la tante Rosamond, qui par l'intermédiaire d'enregistrements audio, décrit celles-ci pour sa petite nièce aveugle, dont elle n'a plus de nouvelles depuis des dizaines d'années. A l'exception de quelques pages d'introduction et de personnages secondaires qui doivent servir de passeur, tout le livre est la, dans la description détaillée de ces photographies. Autant dans la « vraie vie » la photographie est un merveilleux outil de transmission des légendes familiales, autant dans ce livre j'ai trouvé la technique pesante, voire ennuyeuse. Jonathan Coe décrit les décors et les détails avec beaucoup de brio, mais cela donne un texte qui manque de rythme. Comme je l'ai noté plus haut, le récit ne contient à peu de chose près que ces vingt descriptions. Ces dernières ne permettent que trop peu de rentrer dans l'âme des différents protagonistes décrits par Rosamond. J'avais le sentiment que cette structure était un défi que l'auteur avait voulu relever, plutôt que le brillant artifice stylistique qu'il aurait du être. Cela a assez fortement gâché mon plaisir. Je n'ai pas trouvé cette « virtuosité de la construction » que suggérait le résumé éditeur. Quant aux personnages, ils ont eux aussi à mes yeux manqués de relief. Ils étaient sous mes yeux aussi plats que les photographies décrites par Rosamond. Je ne détaillerai pas plus, je laisse cela aux livres qui me surprendront. Celui-ci n'aura été qu'une lecture plutôt agréable mais à mes yeux manquant de rythme et de profondeur psychologique. Cela n'est évidement que mon avis, c'est a dire bien peu de chose (pour paraphraser une illustre critique Babelienne).
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Lu deux fois, bouleversant !
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Après le décès de sa tante Rosamund, Gill se rend chez elle afin de s'atteler au lourd travail qui l'attend dans la maison de cette dernière. Elle découvre rapidement des cassettes audio que la vieille femme destinait à une certaine Imogen.
Gill réunit ses deux filles et ensemble elles vont apprendre le destin tragique de la cousine de Rosamund, Beatrix mais aussi de sa fille Théa et de sa petite-fille.

Rosamund est notre narratrice principale, c'est par elle que nous découvrons son enfance et son amitié avec Béatrix qui est le point de départ de l'histoire.
Gill ne sert que de lien, nous en saurons peu sur elle et ses filles.
Les destins de Béatrix, Théa et Imogen sont vraiment tristes. Et ce qui frappe, c'est la répétition qui semble ne pas vouloir finir.
Béatrix est délaissée par ses parents, maltraitée par sa maman, elle en a souffert mais ne pourra s'empêcher de faire pareil avec sa fille et sa fille à son tour commettra des actes horribles.

Beaucoup de gens sont pris dans ce schéma. Ils ont subi des violences, des attouchements, ... plus jeunes et malgré la souffrance entraînée, ils ont tendance (s'ils ne savent pas prendre du recul et travailler la question) à reproduire ce dont ils ont été victimes.
Car malgré les traumatismes, ce schéma est le seul qu'il connaisse, leurs repères sont complètement perturbés.

Cette question était très intéressante à développer et j'ai été prise par ce livre que je n'ai lâché qu'à de rares occasions.
La plume de Coe me plaît toujours autant. Un grand auteur que je suis contente d'avoir découvert.
Par contre, la fin d'Imogen m'a frustrée. J'espèrais qu'enfin quelqu'un allait pouvoir briser le cercle infernal et vivre heureux.
Mais malheureusement, souvent,la vie réelle ou pas d'ailleurs, est loin du conte de fées ...
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Lecture harmonieuse toutefois ponctuée par des noms, prénoms dissonants en français; tels que Gill, Rosamond, Beatrix mais aussi Shropshire, Warden Farm.
Cette histoire me donne envie de choisir 20 photographies pour illustrer ma propre vie même si celle-ci manque de tragédie.
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J'aime la prose, j'aime les belles lettres, les jolies tournures et les phrases qui percutent (sur le fond et/ou sur la forme).
J'aime aussi les thrillers, qui nous tiennent en haleine et dont la fin arrivent à nous surprendre même si on en a lu des dizaines qui commencent pareil.
J'aime les livres poignants qui suscitent des émotions fortes, émotions qu'on peut directement lire sur mon visage au moment de ma lecture.

Ce livre ne correspond pas à mes attentes habituelles, et pourtant!

La narration est très agréable, le choix de la construction autour de la description des photos est assez originale et loin de rebuter ceux qui ne sont pas fan des longues descriptions puisqu'elles ne le sont pas justement. Elles sont juste un support aux souvenirs que nous fait découvrir Rosamond et qui, grâce à la plume de Jonhatan Coe, arrive à garder un flux tendu d'éléments constituant une trame qui se dessine petit à petit au fil des pages. On a envie de savoir, et tout comme Gill et ses deux filles, on est suspendu à ses lèvres, dans l'attente du fin mot de cette histoire.
Si on regarde bien, dans un coin du salon, c'est nous.

Merci monsieur Coe pour cette immersion dans l'Angleterre des années 40 à nos jours.
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La vieille tante Rosamond vient de mourir à 74 ans. Elle était malade du coeur. Elle a émis le souhait que sa nièce Gill retrouve Imogen qui est la petite-fille de Beatrix, cousine de Rosamond. Il s'agit de lui transmettre un lot de quatre cassettes audio sur lesquelles Rosamond a enregistré le récit de sa vie. Ce récit s'appuie sur 20 photos souvenir que Rosamond décrit mais cette description est aussi un prétexte à se remémorer les événements dans lesquels sont intervenus les gens et les lieux photographiés.

L'histoire commence pendant la seconde guerre mondiale quand les enfants sont évacués des villes britanniques pour les protéger des bombardements allemands et placés dans des familles à la campagne. Rosamond âgée de huit ans est envoyée chez ses oncle et tante. Elle y fait la connaissance de sa cousine Beatrix dont elle va devenir très proche. Cette relation, jamais facile, marquera le reste de sa vie.

Tout le récit est empreint de nostalgie. Nostalgie douce quand il s'agit des souvenirs d'enfance puis de plus en plus poignante à mesure qu'on avance et qui m'a fait venir des larmes aux yeux sur la fin. C'est un livre émouvant que j'ai lu d'une traite et que j'ai trouvé très bien écrit.

Il est question de relations familiales difficiles qui se transmettent, de filles mal-aimées par leurs mères sur trois générations. Il est question de la perte d'un amour dont on ne se remet jamais vraiment. Il est question d'un lac en Auvergne qui serait comme un avant-goût du paradis.

"Tu comprends, ça n'existe pas, la pluie, avant qu'elle tombe. Il faut qu'elle tombe, sinon ça n'est pas de la pluie." C'était un peu ridicule de vouloir expliquer ça à une enfant, et je regrettais de m'être lancée là-dedans. Mais Thea ne semblait avoir aucun mal à saisir ce concept -bien au contraire : au bout de quelques instants, elle m'a regardée avec pitié en secouant la tête, comme si c'était éprouvant pour elle de discuter de ces matières avec quelqu'un d'aussi obtus. "Bien sûr que ça n'existe pas, elle a dit. C'est bien pour ça que c'est ma préférée. Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai?"
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Dans ce livre, nous retrouvons donc bien ; le court, la langue belle qui glisse toute seule, hypnotique, mais pas le léger.
Nous voilà dans une lande anglaise franchement lugubre, avec des personnages fantomatiques. Mais qui ont la présence des spectres. En effet, ces spectres sont très présents, palpables et chaque souvenir qu'ils appellent semble si réel qu'ils paraissent encore vivant aux personnages du roman. L'ambiance est bien dérangeante en somme. Je n'avais jamais lu cet auteur connu qui manie avec brillo la langue. Passant d'un point de vue à un autre sans user de mascarade ni d'artifice avec une facilité déconcertante grâce à une narration omnisciente. Vous l'aurez compris, ce qui séduit, c'est l'écriture.
Ensuite, l'atmosphère hypnotise, autant séduisante que macabre. Moi qui adore les romans histoires de famille, de vie, j'étais rudement bien tombée !

Il y a également le récit central : celui, réellement, qui révèle la fameuse histoire de famille. Une vieille femme qui vient de décéder (un spectre, comme on disait) laisse un témoignage audio, celui là même que nous lisons. Elle parcours ainsi sa vie et celles de ceux qui l'ont croisé, dès la Seconde Guerre Mondiale alors qu'elle était enfant. Cela a quelque chose de touchant, pour moi, car ma grand-mère doit avoir son âge et la campagne sordide me rappelle celle où elle habite.
Ce qui est particulièrement fascinant dans ce témoignage oral, au-delà de la maîtrise stylistique entre oralité, souvenirs flous et pourtant d'une linguistique parfaite, c'est que ce témoignage est fondé sur des photos. La vieille dame raconte ses souvenirs au travers de vingt photos sélectionnées, entre description et souvenirs. Et je trouve l'idée superbement bien menée, avec quelque chose de très poétique. D'autant plus que cette idée de description audio de photographies qui ravivent de souvenir à une symbolique folle dans ce texte (pour des raisons que je laisse le plaisir de découvrir, mais qui sont très parlantes.) Enfin, il y a une belle réflexion sur ces raviveurs de mémoires qui, si on parle beaucoup de supports visuels, sont détrônés par le son et l'odeur. En filigranes, d'ailleurs, cette réflexions est saupoudrée par divers personnages secondaires. Comme si de rien. C'est encore plus agréable et poétique car non frontal.
Comme si de rien, et c'est là où est la force de ce texte : des comme si de rien prodigieusement impactant.

Comme je l'ai dit, le texte est raconté par une personne âgée, mourante au moment de sa diction, et on retrouve des réflexions sur les souvenirs, les digressions, les fascinations morbides typiques d'un certain moment de la vie.
Dans ces souvenirs soi-disant audio, bien que nous, lecteurs, lisions, n'avons aucun mal à nous mettre à la place des personnages qui écoutent les bandes de cassette. En effet, nous non plus, nous n'avons pas accès aux images décrites, il faut se les figurer. Tout comme les écouteurs, aveugles.
Je trouve édifiant la manière dont le texte est traité, notamment car il parle de la condition des femmes à ces époques qui nous paraissent lointaines.
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Je n etais pas convaincue au départ
Pour un challenge il me fallait lire un auteur anglais
Apres des recherches je me suis décidée pour j Coe
Je remercie Sylvaine amie challengeuse
J ai adoré cette lecture et j ai lu tard plutôt tôt ce matin pour connaitre le dénouement
J ai aussi apprécié la description des paysages l auteur joué avec les couleurs
De vrais tableaux de peinture s offrent à nos yeux
Le découpage des chapitres est original
En un mot et un seul ravie d avoir découvert Coe je vais continuer la découverte de cet écrivain anglais
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