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Ce roman de Jonathan Coe m'a laissée un peu perplexe... C'est une suite de nouvelles plus qu'un roman à proprement parler, même si certains personnages se croisent, disparaissent et réapparaissent.
On a l'impression que l'auteur part dans tous les sens et se fait plaisir, sans penser à notre plaisir à nous. J'ai trouvé Numéro 11 assez décousu et frustrant. On aurait envie de suivre la destinée de certains personnages, et là, paf, l'histoire s'arrête.
D'un autre côté, on se prend au jeu. le style est agréable, les personnages attachants et pittoresques.
Et la fin...? Rien compris. Si quelqu'un peut m'expliquer en commentaire, je suis preneuse !
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Coincé entre neuf et dix d'un côté, douze et treize de l'autre, quatre nombres avec de nombreuses références, le onze a bien du mal à se faire une place parmi ses voisins prestigieux.
Comment ça ? Mais c'est le premier nombre à s'écrire avec deux fois le même chiffre ! Ah oui, pas faux, belle remarque.
Mais depuis le deuxième millénaire, le onze c'est celui de septembre 2001, une odyssée de l'espace qui s'est mal achevée.
Personnellement, je préfère me souvenir d'une photo prise avec des amis, ou plutôt de plusieurs photos pour que chacun puisse se retrouver dessus, les selfies n'étaient pas encore à la mode, c'était le 11 novembre 2011, à 11h 11. Couac ! Nous n'étions pas onze ce jour-là !

« Le onze est le symbole de la lutte intérieure, de la dissonance, de la rébellion, de l'égarement, de la transgression de la loi, du péché humain. Il est le signe de l'excès, de la démesure, du débordement, du meurtre. » définition De Beaulieu dans « La jument de la nuit ».

En poésie, les vers hendécasyllabes ont bien du mal à rivaliser avec les alexandrins. Rimbaud s'y est essayé dans « Larme » :

« Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d'après-midi tiède et vert. »

Effectivement, le onze dissone, il n'a pas pas la "douze" harmonie de l'alexandrin, et ça se ressent dans le onzième roman de Jonathan Coe.
Panne de sujet, a-t-il fait le tour de ses critiques de la société britannique ? C'est sur un exercice de style qu'il base l'échafaudage de son propos.

11, c'est le numéro du domicile du ministre de l'économie, c'est celui d'un bus, d'une table, le nombre d'étages d'un immeuble souterrain.
A partir de la répétition de ce numéro, il crée un numéro d'équilibriste en cinq nouvelles qui relatent un peu plus de deux décennies dans la vie de deux femmes, Rachel et Alison, qui se croisent dans ces récits déjantés et satiriques.

La verve de l'écrivain britannique est intacte, mais je trouve qu'elle a du mal à trouver son équilibre dans cet imbroglio de situations. Un roman composé de nouvelles, il y en a plein d'autres, j'en ai fait une liste, mais c'est parfois difficile d'y trouver une unité. le temps, le lieu, les personnages, ça part dans tous les sens, Coe s'égare, le « Testament à l'anglaise » apparaît sur la couverture, mais il ne se retrouve pas vraiment dans ce roman gigogne, j'ai eu du mal à faire du lien, chaque chapitre traite un domaine particulier, mais je n'ai pas trouvé l'assemblage cohérent (Coe errant?), à partir de ce fameux numéro 11.
Juste au moment où je regarde à nouveau la couverture, je m'aperçois que « Jonathan Coe » s'écrit avec onze lettres, y a-t-il pensé, l'écrivain du débordement, tiens, onze lettres là aussi…
Mais n'est pas Pérec qui veut (ou peut).
L'autre déjanté, le Georges de « La disparition », a lui aussi pensé au numéro 11 pour un de ces romans. Dans « Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? », il utilise 11 mots dans le titre, 11 lettres dans les noms des deux personnages principaux, qui portent chacun dans leur patronyme la onzième lettre de l'alphabet, le K.
On peut toujours dire que tous deux sont des cas, des phénomènes de la littérature qui s'apprécient autant pour la forme que pour le fond.
Ils ont en commun cette prédilection pour le onze, car l'un comme l'autre sont le symbole de la rébellion, de la transgression, de la démesure.

Pour ce onzième Coe, j'aurais aimé un peu plus de cohérence, l'errance de Coe m'a déstabilisé, chacune de ces cinq nouvelles a son charme, mais quand on reprend les mêmes personnages dans chaque histoire, on aimerait avoir envie d'y trouver de l'homogénéité, tiens, encore onze lettres !

Vous l'aurez compris, ce numéro 11 n'aura pas été ma tasse de thé, mais ce n'est que mon avis, celui d'un lecteur parmi des centaines d'autres, qui s'égare, se rebelle, transgresse la loi du lieu commun, au mépris de toute harmonie dans son propos, sans une « onze » de bon sens.

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Quel auteur incroyable que Jonathan Coe ! On ne sait vraiment jamais ce qu'on va découvrir quand on ouvre un de ses romans. Celui-ci n'échappe pas à cette règle. Un roman en forme de contes, d'une certaine façon, très cruels.
Ça débute par une histoire à faire peur aux enfants et ça finit pareil. Il y a du surnaturel, de la métaphore bien gore, la tristesse insoutenable des shows télévisés, la maladie, l'absence, l'amour.
Les transformations de la société, importantes et profondes sont traitées par le biais d'un fil conducteur : deux filles, amies, que l'on suit de l'enfance à l'âge adulte.
Le monde dans lequel nous vivons.
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Un tissu de nouvelles avec un lien ténu sur une protagoniste : Rachel. Son enfance, ses amis, voisins etc.. Tout cale sur le même numéro 11. j'ai abandonné avant la fin car chaque histoire a un goût d'inachevé. Peut-être y a-t-il un dernier chapitre qui relie et achève le tout ?
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Petits contes cruels dans l'Angleterre post-Blair, reliés entre eux très indirectement par des détails hasardeux et par le numéro 11 (tantôt le numéro d'une ligne de bus, tantôt celui d'un conteneur ...). Au départ un peu moins emballée que d'habitude, un peu moins séduite que par les romans - j'ai toujours un peu de mal avec les formats courts.

Anyway : cela reste du bon, du très bon Jonathan Coe, avec des récits très variés qui traversent la société britannique, au contact de ses exclus comme de ses super-riches. Au final je n'ai boudé mon plaisir, entre critique acerbe de l'Angleterre libérale, humour férocement noir, avec une mention spéciale pour les cocasses coïncidences qui lient les intrigues entre elles et ajoutent un piment savoureux au récit. Et toujours ce désenchantement mi-amer mi-tendre, qui donne un charme fou à tout ce qu'écrit Coe.
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Grand amateur de Jonathan Coe (même si d'autres sont en lice, je dis souvent que c'est mon auteur préféré), j'ai eu beaucoup de mal avec Numéro 11. Avec ses incessants sauts dans le temps et de mystères non élucidés dès qu'on se met à s'attacher à des personnage ou à être captivés par une intrigue. Bien que passionnants, beaucoup trop de sujets sont traités pour un seul roman.
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Voilà un roman à la construction a priori un peu foutraque, mais ce serait mal connaître Jonathan Coe que d'y voir un manque de maîtrise. Si "Numéro 11" nous fait naviguer d'un personnage et d'une époque à l'autre parfois sans transition ni fil logique apparent, nous n'y sommes, grâce au talent de conteur de l'auteur et à la cohérence thématique de son texte, jamais perdu.
2003. Rachel, la narratrice, est une enfant scolairement précoce mais naïve et un peu immature. le roman s'ouvre sur l'épisode d'un séjour estival chez grands-parents à l'occasion duquel elle fait plus ample connaissance avec une voisine effrayante et mystérieuse qu'elle surnommait jusqu'alors "la folle aux oiseaux". D'un point de vue national, c'est l'été de la perte, pour une génération d'Anglais, de son innocence. Un été marqué par la mort suspecte et irrésolue de David Kelly, inspecteur de l'ONU et informateur d'un journaliste de la BBC ayant enquêté sur la falsification d'un rapport du gouvernement Blair sur les armes de destruction massive en Irak. C'est aussi l'été où Rachel prend conscience que son amie Alison, qui l'a accompagnée chez ses grands-parents, est noire -en réalité métisse, sa mère étant blanche-, ainsi que le lui font remarquer certains adultes.

Quelques années plus tard, nous retrouvons Alison, jeune artiste qui cumule les critères d'exclusion, puisqu'elle est noire, homosexuelle et handicapée (suite à une maladie, elle a été dotée d'une jambe artificielle). Sa mère Val, qui a connu une brève heure de gloire comme chanteuse d'un unique tube désormais daté, espère renouer avec la célébrité mais doit se contenter de flirter avec la précarité, les restrictions budgétaires publiques réduisant peu à peu les heures de son emploi de bibliothécaire à peau de chagrin. Aussi, quand on lui propose de participer, pour pallier un désistement, à une émission de téléréalité qui « recycle » (le but étant surtout de les tourner en ridicule) quelques stars du passé aux côtés de jeunes vedettes ayant le vent en poupe, elle saute sur l'occasion.

Nous croiserons également au fil du récit Laura, enseignante à l'université et veuve d'un passionné du monstre du Loch Ness ou Pilbeam, surnommé par ses collègues le « flic de la situation » qui met sa redoutable intuition au service d'une enquête sur des meurtres d'humoristes. Nous retrouverons Rachel en professeure particulier de la progéniture d'un couple richissime. Nous aurons même quelques nouvelles de l'inoubliable clan Winshaw, si férocement mis en scène dans « Testament à l'anglaise », en la personne de la fille d'Hillary tentant de suivre les traces de sa mère dans le monde de la presse à scandales.

Chaque évocation d'un personnage, des situations qu'il subis, du contexte dans lequel il évolue, est pour l'auteur l'occasion d'exercer son cynisme, sa férocité et son humour envers l'envahissement par la marchandisation et la course au profit du moindre pan de nos vies. L'accès aux soins pour les malades est déterminé par leur pouvoir d'achat ; l'enseignement est devenu un produit financier censé rapporter des dividendes et non plus élever les esprits ; les banques alimentaires n'ont jamais accueilli autant de bénéficiaires alors que la frange aisée de la population n'a jamais été aussi riche, s'adonnant à des débauches d'argent aussi absurdes qu'indécentes.

L'influence des médias au sens large du terme et le manque de discernement du public face à cette influence sont aussi les cibles d'une critique acerbe, de la manière dont la télévision manipule voire réécrit la réalité pour la faire coller à ce qu'en qu'attend le spectateur, à l'utilisation des réseaux sociaux comme exutoires à la haine et/ou à l'angoisse face à l'incapacité à comprendre le monde.

On sort de cette lecture avec des sentiments quelques peu contradictoires, à la fois réjouis par la férocité du trait et la facilité avec laquelle on a embarqué dans ces histoires aux côtés de héros à la singularité palpable, et en même temps un peu désespéré par le portrait que ce roman dresse d'une société où l'iniquité grandissante est occultée par l'abrutissant intérêt que ses victimes prêtent à une industrie du divertissement opportunément distrayante…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Rachel et son amie Alison ont 10 ans lorsque leur amitié débute. Elle sont en vacances dans une petite ville du Yorkshire chez les grands-parents de Rachel. Leurs pérégrinations vont les conduire à s'intéresser à une demeure mystérieuse au 11 Needless alley.
La mère d'Alison, chanteuse des années 80 sur le retour, trouve refuge dans le bus no 11 après son travail à mi-temps.
Après ses études à Oxford, Rachel est embauchée en tant que préceptrice dans une richissime famille londonienne qui a décidé d'agrandir sa maison en creusant 11 étages.
De mystérieuses disparitions ont lieu après une soirée au 11 Downing Street...
Le roman tourne autour de ce chiffre 11 et de la vie de quelques personnages dans le Royaume Uni de 2003 à 2014.
Jonathan Coe utilise ces vies entremêlées pour tisser une satire de la société anglaise d'aujourd'hui, et nous balade des quartiers pauvres où l'on croise chômage et attente à la banque alimentaire aux quartiers huppés de Londres où on achète des maisons à coup de millions de livres en simple investissement.
On y retrouve la famille Winshaw qui a infiltré toutes les couches de la politique et du business telle une énorme araignée qui tisse sa toile.
Divertissant, politiquement pertinent et parfois surprenant, Numéro 11 est une agréable lecture.
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Pas mon préféré et il faut le dire de suite : lire son "testatement à l'anglaise" aide bien à la compréhension.
Néanmoins, on retrouve certains de ses sujets et thèmes de prédilection tels Birmingham, casse sociale post- Thatcher, imposture Blairiste qui débouche sur une satire féroce du Royaume-Uni de nos jours (assez facilement transposable ailleurs) quoiqu'amoindrie par le côté pastiche et mise en abyme du roman (ce n'est pas mon côté préféré, mais pourquoi pas ? )
Grand lecteur de cet auteur, le temps aidant, certains nouveaux thèmes apparaissent selon l'actualité toujours dans la continuité cependant mais ça reste un régal de lecture et de compositions temporelles comme sociologiques (sans égaler le diptyque/triptyque "bienvenue au club")
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L'auteur Jonathan Coe nous prend dans son jeu au travers des différents chapitres qui alternent entre présentation et action, toujours avec cet humour grinçant et piquant qui nous fait rire. Une fois encore, il nous emmène dans son Angleterre bien-aimée, toujours contrôlée par les descendants des Winshaw. Les riches sont bien sûr détestables, les pauvres pathétiques ; comme le monde est mal fait. Heureusement, un peu de magie vient se mêler à l'histoire pour rétablir l'équilibre. Amis fortunés, méfiez vous des araignées !
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