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Citations sur Elizabeth Costello (22)

Peu importait que Dieu ait fait faillite, ainsi que le socialisme : on avait encore Dostoïevski pour nous servir de guide, et Rilke, ou Van Gogh avec son pansement sur l'oreille qui symbolisait la passion.
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«Entre 1942 et 1945 plusieurs millions de personnes ont été exterminées dans les camps de concentration du Troisième Reich : rien qu'à Treblinka plus d'un million et demi, et peut-être même trois millions. Ce sont là des chiffres qui glacent l'esprit. Nous n'avons qu'une seule mort qui soit nôtre ; nous ne pouvons comprendre les morts des autres qu'une à la fois. Dans l'abstrait, nous sommes capable de compter jusqu'à un million, mais nous ne pouvons pas compter jusqu'à un million de morts.
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Plus précisement , elle n'est plus sûre que les gens sont améliorés par les lectures qu'ils font .
De plus , elle n'est pas sûre que les écrivains qui s'aventurent dans les contrées les plus obscures de l'âme en reviennent indemnes . Elle commence à se demander si écrire ce qu'on a envie d'écrire , tout comme lire ce qu'on a envie de lire , est en soi une bonne chose .
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«L'avenir du roman n'est pas un sujet qui m'intéresse beaucoup, commence-t-elle par dire, essayant de choquer ses auditeurs. En fait, l'avenir, en général, ne m'intéresse pas beaucoup. Qu'est-ce que l'avenir, après tout, sinon une structure d'espoir et d'attentes? Il a son siège dans l'esprit ; il n'a aucune réalité.
«Évidemment, vous pourriez répondre que le passé est également une fiction. Le passé c'est de l'Histoire, et qu'est-ce que l'HIstoire sinon une histoire chimérique qu'on se raconte? Néanmoins, le passé a quelque chose de miraculeux qui manque à l'avenir. Ce qu'il y a de miraculeux à propos du passé c'est que nous avons réussi - Dieu sait comment - à faire en sorte que des milliers, des millions de factions individuelles, des fictions créées par des individus, s'emboîtent suffisamment bien les unes dans les autres pour nous donner ce qui apparaît comme un passé commun, une histoire à partager.
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Je me rappelle une chose que disait Montaigne : Nous croyons jouer avec le chat, mais comment savons-nous que ce n’est pas le chat qui joue avec nous?

(p. 112)
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Je veux faire valoir que les gens ne peuvent vivre sans espoir, ou peut-être sans illusions.
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L’amour et la mort. Les dieux, les immortels furent les inventeurs de la mort et de la corruption ; pourtant, à une ou deux exceptions remarquables près, ils n’ont pas eu le courage d’essayer leur invention sur eux-mêmes. C’est pour ça qu’ils sont aussi curieux de nous, et qu’ils ne cessent de nous espionner. Nous trouvons que Psyché est une petite sotte trop curieuse, mais pour commencer que faisait un dieu dans son lit ? En nous destinant à la mort, les dieux nous ont donné un avantage sur eux. Des deux, des dieux et des mortels, c’est nous qui connaissons la plus forte fureur de vivre, les émotions les plus intenses. C’est pourquoi ils ne peuvent nous chasser de leurs pensées, ils ne peuvent pas faire sans nous, et ne cessent de nous observer, de nous tourmenter. C’est la raison pour laquelle, en fin de compte, ils ne jettent pas l’interdit sur les rapports sexuels avec nous, et se contentent de fixer les règles du jeu, où et sous quelle forme et avec quelle fréquence. Inventeurs de la mort ; inventeurs du tourisme sexuel aussi. Dans les extases amoureuses des mortels, le frisson de la mort, ses contorsions, ses détentes (…) Ils voudraient bien avoir ce petit émoi à nul autre pareil dans leur répertoire érotique, pour donner un peu de sel à leurs accouplements entre eux. Mais ils ne sont pas prêts à payer le prix. La mort, l’anéantissement : et s’il n’y avait pas de résurrection ? se demandent-ils avec quelque appréhension.
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Chaque fois que le livre surgit, c'est comme un écriteau que l'on montre. "Laissez-moi seul, je suis en train de lire", dit l'écriteau. "Ce que je suis en train de lire est plus intéressant que ce que vous pourriez avoir envie de me dire."
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Maintenant que c'en est fini de cette vie de laborieuse écriture, elle est en mesure de jeter un regard en arrière avec assez de détachement, croit-elle, voire assez de froideur, pour ne pas se leurrer. Ses livres n'enseignent rien; ils ne font rien d'autre que montrer, aussi clairement que possible, comment les gens ont vécu à une certaine époque, en un certain lieu. En termes plus modestes, ils montrent comment une personne, parmi des millards d'autres, a vécu: la personne qu'elle, pour elle seule, désigne comme elle, et que les autres appellent Elizabeth Costello. Si, au bout du compte, elle croit en ses livres eux-mêmes plus qu'elle ne croit en cette personne, elle y croit dans le sens où un ébéniste croit en une table qui tient debout ou un tonnelier croit en un bon tonneau. Ses livres, elle le croit fermement, tiennent mieux le coup qu'elle.
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("Le cinéma est un médium simplifiant. C'est sa nature ; autant l'accepter. On y travaille à larges touches.")
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