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4,18

sur 366 notes
Alice Coffin a une approche assumée d'un côté rentre dedans et agressif sur la domination patriarcale et masculine. 

J'ai du prendre sur moi pour ne pas m'arrêter à ce côté là et rentrer dans le livre. Je ne le regrette vraiment pas. 

Plusieurs de ses thèses sont éclairantes. 

Mêmes énoncés violemment, les faits et chiffres de la violence masculine sur les femmes nous mettent tous globalement devant nos responsabilités de "laisser faire", de complaisance culturelle. 

La réflexion sur la nécessité de la publicité du coming out fait ressortir la tendance des médias comme miroir déformant de l'information. 

Le livre contient donc beaucoup de très bonnes matière à débat sur les sujets essentiels des relations de pouvoirs viciées entre les hommes et les femmes. 

La seule critique que je ferais à ce livre est finalement ce que je disais au début. Alice Coffin est en guerre et avance l'argument que la violence des hommes justifie la violence des femmes en retour. 

Même si vous êtes comme moi viscéralement en désaccord avec cette approche, passez dessus,  et écoutez les arguments sous jacents. 

La meilleure défense contre la violence est et sera toujours l'écoute anticipatrice des personnes et situations éloignées des siennes

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Alice Coffin écrit un livre autobiographique qui raconte sa jeunesse, son engagement féministe (au sein du collectif La Barbe, entre autres), et son métier de journaliste. Pour elle, tout est lié.
Elle démarre en posant le cadre de notre culture misogyne. Elle rappelle par des faits historiques que la discrimination positive existe déjà depuis longtemps, en faveur des hommes : auparavant les femmes étaient refusées aux Beaux-arts, à Polytechnique, au marathon olympique... la compétence et le talent étaient des notions fabriquées par les hommes et pour les hommes. Ils font la norme, et au final eux seuls correspondent à cette norme.
Alice Coffin rappelle ainsi que la neutralité n'existe pas, que les institutions incluent et excluent avec leurs propres biais. Dans le journalisme aussi, la soi-disant objectivité est simplement une façon de ne pas prendre en compte la parole des minorités. C'est ainsi qu'on a retiré à Alice Coffin pendant des années tous les sujets ayant trait à l'homosexualité - parce qu'elle était lesbienne, donc non neutre (les hétéros seraient donc neutres ?!). On met ainsi de côté les personnes les mieux renseignées sur un sujet. L'autrice remet en cause cette pratique d'une manière très convaincante.
L'ouvrage lutte contre l'invisibilisation des lesbiennes et montre qu'elles ont oeuvré pour l'intérêt général en menant des luttes féministes, par exemple pour légaliser l'IVG.
Le livre n'est plus à jour sur la question de la PMA qui a été adoptée en France pour les femmes célibataires et couples lesbiens depuis.
Alice Coffin ne s'inscrit pas dans le courant qui montre que le patriarcat est aussi négatif pour les hommes. Pour elle, les hommes n'ont rien à gagner dans le féminisme, mais tout à perdre : les privilèges et le pouvoir.
Elle a décidé, ce qui a beaucoup fait couler d'encre, de ne plus s'intéresser aux oeuvres des hommes : ne plus les lire, ne plus regarder leurs films, ne plus coucher avec eux... Son argumentaire se tient très bien.
J'ai beaucoup aimé les passages les + autobiographiques, dans lesquels l'autrice raconte son enfance, sa difficulté à performer le genre féminin, son envie d'être un homme. Finalement, après la découverte de tous les biais qui lui faisaient voir les choses ainsi, elle est devenue une adulte qui aime être une femme, et qui est fière d'être lesbienne. Un beau renversement, qui la pousse à encourager une meilleure représentation des femmes et des lesbiennes dans les médias. Pour inventer des fictions éloignées imaginaires sexistes, racistes, homophobes.

Alice Coffin ne dit pas, comme on l'entend souvent, que le patriarcat est aussi négatif pour les hommes. Pour elle, les hommes n'ont rien à gagner dans le féminisme, mais tout à perdre : les privilèges et le pouvoir.

⚠ le livre n'est plus à jour sur la question de la PMA qui a, depuis, été adoptée en France pour les femmes célibataires et couples lesbiens.
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